| Photo : Julia Henderson
Sierra Manhattan brise enfin ses quatre (longues) années de silence et délivre ici Which Life, The Friends, son deuxième album à la traduction bancale. À paraître chez AB Records, ce 17 février 2023, le label créé par Oblio, le leader du groupe.
Il aura fallu quatre ans donc pour que Sierra Manhattan remette le couvert, mais cette attente était justifiée. Parce que oui, Which Life, The Friends, sorti chez AB Records et Fun Club Records, c’est tout simplement onze titres de pur plaisir. Et malgré le fait qu’on ne saurait pas trop quelle étiquette coller à ce groupe qui a vu le jour dans une chambre étudiante à Annecy en l’an 2012, on pourrait lui en mettre une floppée. Bedroom-pop, slack-pop, et pourquoi pas indie sleaze revival, ou encore rom-comcore de guinguette. Le groupe est formé par la crème de la crème du rock indé français (en voilà une étiquette de plus), à savoir Florian Adrien (Neptune Football Club, Fontanarosa) à la batterie, Rémi Richarme (Satellite Jockey) à la basse, et Alex Van Pelt (Coming Soon, Mont Analogue) à la guitare mélodique et aux chœurs, mais l’histoire de Sierra Manhattan débute surtout par ce type tout seul qui compose des pépites pop dans sa chambre, Oblio. Un premier nom de groupe moche (Yang), et un changement pour le nom d’un modèle de voiture chez Ford, deux albums, un mini-album et une cassette (sobrement appelée Tape) plus tard, nous voici en 2023.
Véritable feel good album, Which Life, The Friends aborde pourtant des sujets un peu deep de type l’amitié, les histoires d’amour foireuses ou le refus de grandir. On pourrait même ajouter en toute subjectivité qu’il n’y a que des tubes ou presque. Entre Rings, morceau d’ouverture super catchy, Losing, en question/réponse avec Jokari sur ‘I can’t stand losing you’/‘It’s too late’, le succulent April, ou encore TwoYou, on se dit que ces quatre ans d’attente valaient vraiment le coup. Une certaine simplicité et une sincérité (Truthful) se dégagent de ce nouvel LP, s’accordant parfaitement aux rythmes chaloupés et aux mélodies intemporelles et entêtantes qui ont fait le succès du groupe par le passé. C’est un disque idéal pour accompagner la douceur du dimanche matin ou soigner les souffrances du mardi, encore un exemple qu’avec pas grand chose on peut faire de très belles choses. Même quand il est Down Down Down, Sierra Manhattan flotte toujours à la surface mais reste évasif comme une anguille, agile comme un crabe, exactement là où on l’attendait mais pourtant hors d’atteinte. Et oui, les morceaux sont « légers » parce qu’Oblio ne connaît pas beaucoup d’accords, donc ça donne souvent des boucles de guitare sur lesquelles il ajoute des paroles, mais on est plutôt fan de ce « soft punk ensoleillé ».
Je passe le plus clair de mon temps à faire des playlists. Je ride aussi les océans.