| Photo : Giulia Simonetti pour La Vague Parallèle
Spiritualité, sensualité, sincérité, c’est la règle de trois d’Obongjayar qui a le don d’arrêter le temps quand il monte sur scène. Nous sommes navré·es de vous l’annoncer, mais avez raté quelque chose si vous n’étiez pas là au Botanique ce lundi soir. Oui c’était sold out, oui c’était en semaine, alors on s’est dit que ce serait sympa de notre part de vous parler de ce qu’on a vu, dansé et chanté.
Pour démarrer cette soirée, c’est Dushime qui de sa voix majestueuse capte la scène de la rotonde. Délicate et puissante, la jeune artiste belgo-rwandaise nous ouvre l’accès à son univers empreint de sincérité. D’une grande théâtralité, elle nous chante ses créations sonores dont Common Point, son unique single sorti à ce jour. Les sons expérimentaux et les histoires qu’elle nous dévoile reflètent sa belle âme. Subtile, elle titille notre curiosité quant à la suite de sa production musicale, car nous serions ravi·es d’avoir un vinyle signé Dushime à la maison.
| Photo : Giulia Simonetti
Tandis que les musicien·nes s’installent, s’avance dans la pénombre une silhouette au torse nu. Il suffit de quelques instants pour le reconnaître. C’est bien lui, Steven Umoh, l’homme qui se cache derrière le nom d’artiste Obongjayar. Il vient performer sa musique, raconter son histoire si humaine, si sincère. D’origine nigériane, il vit actuellement à Londres où il a pu développer sa carrière artistique. Joueur hors catégorie, son style musical est inclassable.
| Photo : Giulia Simonetti
Débordant d’énergie, Obongjayar fait hommage à son premier projet Which Way is Forward avec notamment God’s Own Children. Comme en plein marathon, il ne perd pas de temps et dès les premiers instants, il sort le meilleur de lui-même. Puis, il pose la question suivante au public :
“What is the first thing you do in the morning when you wake up?” Et là réponse c’est évidemment 10K !
I wake up every morning and I run
I run
run for my life
everything’s is burning
look around you
you better run
run for your life
Il faut tout de même l’avouer, on était là aussi pour célébrer la sortie de son premier album. Parce qu’on est tous·tes d’accord pour dire qu’on l’a attendu… beaucoup attendu. Et on n’est pas déçu·e. Some Nights I Dream of Doors est un premier album d’accomplissements, c’est la pièce manquante d’un artiste déjà épanoui, c’est la fragilité et la puissance, c’est la danse et la vie. Hypnotisant et mystique, il nous fait vibrer et danser sur des titres phares du projet, notamment Try ou Parasite, morceaux à l’intersection de l’afrobeat, de la soul et du hip-hop.
| Photo : Giulia Simonetti
Au comble de l’émotion, I wish it was me prend des allures encore plus touchantes en live. Ensuite vient Steven Umoh, d’une sensualité émouvante, il raconte des bribes de son histoire personnelle. Sincère, le roi du spoken word témoigne de la puissance de la musique et de l’art qui l’a sauvé. Rapidement il se met à rire en disant que s’il commence à trop parler, cela pourrait durer le temps d’un podcast. (« Mais cher Obongjayar, nous aurions pu très bien t’écouter pendant des heures ! »).
| Photo : Giulia Simonetti
Il n’a fallu que quelques notes pour que le public reconnaisse et acclame très fort Point and Kill. Ce morceau reste un chef d’œuvre auditif ; on l’aurait toutefois bien imaginé en duo live avec la queen Little Smiz. Mais bon, on ne peut pas tout avoir dans la vie… La soirée touche à sa fin, mais le jeune artiste n’a rien perdu de son énergie et continue son sprint en nous proposant une version sportive de Message in a Hammer. Ce lundi, nous avons assisté à un véritable show assuré par un Grand artiste entouré de musicien·nes aux multiples talents. Ce qu’on a vu, c’est une musique qui se crée à plusieurs, sous l’effet d’un partage de cultures et de vies.
Je varie mes écoutes musicales pour en faire un patchwork enjaillant d’émotions ☾
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