Sous L’eau : En Apnée avec Keren Ann
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Auteur·ice : Charles Gallet
29/01/2019

Sous L’eau : En Apnée avec Keren Ann

Si l’on pense à l’élégance musicale, Keren Ann n’est jamais vraiment loin. L’artiste navigue dans le paysage français depuis 20 ans désormais apportant sa classe partout où elle passe, dans sa musique comme dans celle des autres. Elle est de retour aujourd’hui avec un nouveau titre, Sous L’eau, annonciateur d’un nouvel album Bleue, prévu pour le 15 Mars.

 

Il me tue cet amour …” A quoi tient une émotion? A quoi tient un frisson qui démarre, s’étend, se diffuse et nous envahit totalement ? A pas grand chose, à une note, à un timbre de voix, à un mot et c’est le basculement… Se laisser porter par Sous L’eau, le nouveau titre de Keren Ann est une aventure, dans laquelle on se plonge. En quelques mots qui se répètent, qui hypnotisent et qui ravagent, l’artiste nous rappelle qu’elle a toujours fait briller la classe de sa musique que ce soit en anglais ou en français. Le français justement, qui renoue avec la musique de Keren Ann pour la première fois depuis plus de 10 ans, sans doute cela rend le message plus fort et plus prenant.
L’eau donc, comme un miroir déformant de l’amour. Métaphore intéressante et finalement assez évidente puisqu’à bien des égards l’eau est comme l’amour. Elle est indissociable de l’existence mais peut parfois mener à sa fin. On peut y nager autant que s’y noyer, elle peut nous bercer autant que nous fracasser. Elle est de tous les instants, des jours pluvieux et tristes, aux moments ensoleillés des vacances à la mer plein de bonheur et d’avenir. A bien des égards, l’eau comme l’amour sont de tous les moments de la vie. Indissociables autant qu’étrangement destructeurs. L’homme n’est qu’amour mais il est aussi en grande partie composé d’eau. Un miroir donc, pour un titre limpide et beau, comme un cri du corps autant qu’un bruit du corps. Une pureté qui bouleverse, et laisse nos yeux sous l’eau.
Le clip qui l’accompagne reprend ces thématiques, dans un noir et blanc sublime, Keren Ann, aussi derrière la caméra, joue de ces décalages entre folie et sérénité, entre emportement et paix. Une ligne visuelle là encore comme un jeu de miroir une nouvelle fois, de l’amour naissant, vivant et finissant. L’amour dans toute forme de relations, qu’elles soient amicales, familiales ou amoureuses. Tout n’est que mouvement, variation et déchirement.
Pour cette vidéo, Keren Ann s’est inspirée des derniers mots de Virgin Wolf à son mari, trouvant la poésie dans les adieux, dernier réconfort d’un amour trop fort qui guida une vie, avant qu’elle ne se laisse emporter par la rivière Ouse … l’eau encore, la vie comme la mort.

 

 

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