Stand Wise : virée intergalactique à bord de Flight Simulator
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Auteur·ice : Clémence Maillochon
20/05/2019

Stand Wise : virée intergalactique à bord de Flight Simulator

À l’heure où le tapis rouge de la Croisette reçoit la crème du septième art, Stand Wise dévoile son troisième court-métrage, Flight Simulator. Un récit sonore à classer inéluctablement dans la catégorie science-fiction 80’s tant le clin d’oeil aux prouesses des maîtres de l’époque, tels Ridley Scott (Blade Runner) et Ivan Reitman (Ghostbusters), est aguicheur. En contre-champ de leurs deux précédents formats, Hours et Galaxy 101, le duo électro parisien s’affirme aujourd’hui sous un nouvel angle. Ainsi, Raphaël et Diego endossent le rôle de scénariste le temps d’une révolution autour de la voie lactée. Action !

Loin des agitations de la capitale, nos deux protagonistes choisissent de rejoindre le désert normand. Le Havre en visu, un terrain cabossé, calfeutrés dans leur cabane, ils n’ont visiblement d’autres choix que l’évasion. C’est le nez plongé dans sa collection old school de machines à touches que Stand Wise trouve l’issue. Écho et profondeur typiques de la région en compagnons de route, la traversée sera grandiose.

Dernier appel. Le départ du vaisseau Flight Simulator est imminent. De sa porte s’échappe une voix synthétique couvrant la lancinante vibration du gong. Sommes-nous prêts ? Comme happés sous les sollicitations enchanteresses, lentement nous suivons le chemin. Un pied sur le seuil de l’appareil tape bientôt le rythme et investit dare-dare la piste façonnée de petits carreaux lumineux. Rouges, verts, bleus et jaunes. Ambiance club.
Deux ou trois comètes plus tard, Bill Murray grimpe dans le bolide. « We came. We saw. We kicked its ass », lance-t-il. Ah ce bon vieux Bill ! Alors nous dansons ensemble sur le groove débridé des multiples claviers, le regard admiratif tourné vers le classieux boy. Il semblerait qu’il ne soit pas venu seul puisque le timbre de Dave Gahan rebondit sur les parois de cette discothèque ambulante, parfois relayé par le quartet Blow lorsque le véhicule perd de la vitesse. Mélodie épidémique, nos corps ne peuvent s’arrêter de remuer une fois les micros reposés.

Trempés par la sueur, un temps calme est de mise. Le sas s’entrouvre. Nous accédons à la stratosphère qui porte étrangement les traits des vastes paysages océaniques. Est-ce le soupir des vagues, les cris des goélands que nos oreilles perçoivent ? Photographie Toi nous offre une image muette et de l’espace, beaucoup. Un air mélancolique s’en dégage comme une mystérieuse et douce réminiscence.
L’urgence de la situation nous rattrape. Samouraï 2.0 se dresse face à nous. La tension est plus que palpable. Sonorités japonisantes en guise de katana, Stand Wise est paré pour le combat. D’abord latent, puis fougueux, pétillant même, le duel marque sa trace dans nos cavités cérébrales d’illuminés.
L’exile touche à sa fin. Fermement accrochés à la banquette de l’élévateur, nous chutons jusqu’aux abîmes. Retour au pays. Le Havre, son port industriel et son horizon glacial. Cloîtrés dans un bunker ou en mission sous-marin, nous nous laissons alpaguer par cette atmosphère énigmatique qui se dilue au point d’orgue.
Et… Coupez !

Stand Wise ne devrait tarder à ouvrir les portes de Flight Simulator pour un live des plus cosmiques. Soyons patients.

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