Inconnus au bataillon, nous nous devions de vous présenter cette nouvelle pépite électro post-punk : Sun Spot. Seules quelques photos floues nous permettent d’apercevoir leurs contours, mais la musique de ces énigmatiques Anglais nous a transporté·es dans un état second. Le groupe présente une pop alternative et industrielle, teintée d’électro sous la forme d’un EP, Working Memory. Dans un ensemble autant immersif qu’il est nostalgique, l’arrangement de sons nous fait voyager dans une forme de rêve éveillé, aux allures de télévision brouillée.
L’EP débute sur Loading, un premier morceau qui nous fait comprendre directement que Sun Spot va nous apporter quelque chose de différent pendant les seize petites minutes de Working Memory. La chanson débute sur une voix robotisée qui nous introduit à leur univers onirique. Quelques notes de guitare, des chants d’oiseau en arrière-plan, cette petite installation légère nous ouvre les portes de leur monde nostalgique.
Quand on a entendu les premiers airs de Keepsake, ça nous a tout de suite fait penser au générique de Skins. L’intuition s’est révélée correcte, eux aussi viennent de Bristol comme Effy Stonem. Les rageux diront qu’il faut arrêter de vouloir toujours tout rattacher aux œuvres qui nous ont fait vibrer pendant notre adolescence, mais le rythme évasif, les ajouts de guitare et de synthé, ainsi que la voix basse étouffée du chanteur nous emmènent dans un état de semi-conscience nostalgique qui nous fait perdre pied avec la réalité. Peut-être que nous venons de comprendre le sens du nom de l’EP : Working Memory. La musique nous emporte de telle manière que nos pieds se posent au sol l’un après l’autre pendant que notre esprit s’évade. Notre mémoire de travail se réduit à ses fonctions vitales pour nous permettre de gamberger et de se rappeler les bribes de notre adolescence. Keepsake a une composition plus indie, un peu plus légère, peut-être pour contrer le chaos des paroles qui semblent énoncer une expérience personnelle du chanteur.
Peut-on leur attribuer le qualificatif de bedroom pop ? Dans la rue ou dans ta bedroom, on se fera dans tous les cas réveiller par Dead In The Water. La chanson est un peu plus accessible mais cela n’enlève rien au morceau qui a un côté très décontracté. Du moins jusqu’à ce que le refrain nous déroute avec une ambiance plus feutrée et cette voix grave qui nous intrigue, avant de retomber dans un climat plus électronique.
Shiver quant à elle a plutôt une vibe de petite valse, avec ses guitares acoustiques et ce qui semble être une batterie électrique. Avec une chanson qui s’ouvre sur le refrain, on a comme l’impression de s’enfoncer dans de la fumée jusqu’à ce que la fin explose en une fois, comme si quelqu’un avait renversé une bière sur l’ampli de sorte à brouiller le son.
On passe ensuite à Extinction Bell, et ses guitares plus indie. À ce stade-là de l’EP, on est agréablement surpris·es de pouvoir entendre une voix un peu plus claire après avoir bravé les différentes expérimentations tout au long du projet. Les lignes de batterie qui se répondent avec la guitare nous prennent par la main encore une fois dans leur réalité alternative. Arrive enfin Panic Room et ses notes de synthé dignes des commandes d’un vaisseau spatial. L’ambiance vire plus sur le pop-punk grâce à une basse un peu plus présente et des guitares grinçantes qui rajoutent une profondeur au son.
Avec les six chansons qui portent l’EP, les quatre membres de Sun Spot font leurs débuts sur la scène alternative électro avec un projet déjà bien abouti. Working Memory présente au public un son unique et extravagant qui porte la formation au rang de petits ovnis talentueux de la scène anglaise. L’ensemble de sons nous fait le même effet que le générique de Futurama, un voyage vers le futur à bord d’une fusée qui conserve sa touche nineties et son odeur de bière.
Ma playlist est aussi bipolaire que moi. J’aime le metal, le sang et les boyaux, tant que ça reste vegan.