Le 16 septembre dernier sortait Home Alone, le dernier disque en date de Sydney Valette chez Young & Cold Records. À cette occasion, nous nous sommes entretenu·es avec l’artiste parisien pour parler de l’écriture de son album d’abord mais aussi de rupture, de ses prochains feats et de son approche de la musique.
La Vague Parallèle : Hello Sydney, tout d’abord comment ça va ?
Sydney Valette : Ça va bien, merci !
LVP : Ça fait pratiquement deux mois que tu as sorti ton 6e album Home Alone, tu as eu le temps de commencer ta tournée et de le jouer, comment te sens-tu par rapport à ça ?
SV : Oui, j’ai fait quatre dates depuis la sortie. Écoute, ça me fait plaisir, après en terme de promo, comme c’est un peu underground, l’impact est assez limité. Je ne sais pas vraiment comment répondre à cette question, c’est un peu personnel. Mais c’est un album qui est assez important pour moi, enfin tous les albums son importants mais c’est vrai que comme le Covid-19 est passé par là, c’était une période assez spéciale donc ça chargeait pas mal d’émotionnel donc je suis content qu’il soit sorti.
LVP : Cet album dans l’ensemble, il est un peu moins véner que les précédents, pourquoi ce choix ?
SV : Oui c’est parce que je voulais un peu faire un « un breakup album ». Ça tourne pas mal autour d’une rupture, donc c’est un peu dans cette ambiance. J’avais envie de faire un truc assez romantique et justement m’éloigner un peu du côté plus énervé, j’avais envie d’exploiter un peu plus des trucs un peu plus intimes, un peu plus directs finalement.
LVP : Est-ce que tu peux nous parler de l’écriture de ce nouveau disque, comment ça s’est passé ?
SV : Comme tous les albums, il n’y a pas une sorte d’écriture, ni période donnée avec un début et une fin, c’est toujours un peu dilué dans le temps, une sorte de compilation et puis je regroupe ce que je trouve intéressant ou qui me ressemble. Il y a des trucs qui datent de 2019 et ça va jusqu’à 2021. Ça balaye l’avant covid, le covid, l’après covid. Après c’est vrai qu’il y a une bonne partie des morceaux qui a été écrite justement après cette rupture. C’était peut-être un album plus condensé dans le temps que d’habitude. Un peu plus concept-album que ceux d’avant je pense.
LVP : J’ai lu que Home Alone c’était entre autres « le fruit de peines de coeur ». Est-ce que l’amour est un sujet qui te tient à cœur ?
SV : *Rires* C’est un peu une tautologie de dire ça ! Oui bien sûr comme tout le monde. Dans la musique aussi, je suis quelqu’un d’assez romantique donc c’est un thème qui est important pour moi. C’est quelque chose qui va même être amené à être plus développé dans mes prochains morceaux.
LVP : Dans Brothers (EP), ton morceau d’ouverture, c’était aussi un extrait de discours, qu’est-ce qui te plaît dans le fait d’ajouter des enregistrements ?
SV : J’en ai fait deux, avec Alan Watts à chaque fois. Parce que, premièrement, c’est un peu une blague, tout ce que je fais c’est un peu une blague… mais comme je traîne beaucoup sur YouTube, et il y a énormément de gourous, de conseils de sagesse, tu peux passer ta vie à regarder des vidéos de motivation et de spiritualité. Et Alan Watts était un des mecs, qui est mort d’ailleurs, que je trouvais intéressant. C’est assez visionnaire parce qu’il disait ça dans les années 70, et c’est très d’actualité. Mais toujours avec un côté second degré, d’ailleurs dans l’intro de Home Alone il commence à dire « I just came back from Los Angeles » je trouve ça hilarant. Je continuerai pas avec les enregistrements mais c’était une sorte de suite à celle que j’avais faite pour Brothers.
LVP : En général ton approche de la musique c’est du second degré ?
SV : Non ! Il y a toujours une petite dose de fun, un peu d’ironie. Je crois que je ne me prends pas trop au sérieux la plupart du temps, l’important c’est que je m’amuse et que ça reste fun. Il y a des morceaux qui ne sont pas du tout fun. En fait c’est une manière de mettre à distance les choses pour qu’elles soient moins douloureuses. Par exemple Crystal Heart est un morceau très émotionnel et en même temps il y a un côté très pop, j’adore la pop, et très blague parce que j’y vais à fond. Pareil pour Adieu, en un sens ça me fait rire parce que ça fait sortir la naïveté qu’il y a en moi et c’est intéressant je trouve.
LVP : Est-ce que tu te sens mieux à l’issue de l’écriture de ce « breakup album » ?
SV : Du moins, cette période est passée. Je pense que j’ai grandi, je dirais que je suis moins naïf, plus centré sur moi-même, sur ce que je veux dans la vie et ce qui est bon pour moi et ce qui ne l’est pas. C’était très formateur on va dire.
LVP : Tu as sorti un titre en janvier dernier avec Alpha Sect qui s’appelle Liberté, qui reprend le poème de Paul Eluard, comment s’est passée la rencontre ? Est-ce que tu vas faire d’autres feat ?
SV : Tout s’est passé par internet, ça a été très rapide. On a fait ça en une heure ou deux. On se parlait déjà sur internet depuis quelques temps et puis il m’a proposé ce morceau et je trouvais l’idée assez cool. Je l’ai rencontré après ceci dit mais comme il habite en Grèce c’est un peu difficile. Sinon il y a un projet avec Blind Delon et un remix de Hørd et c’est tout.
LVP : Qu’est-ce que tu écoutes ?
SV : J’écoute peu de musique de ma scène. J’écoute beaucoup de musique autre, beaucoup d’ambient et de l’EDM. Après j’ai plein de périodes mais en ce moment c’est celle-ci. En fait j’ai envie d’écouter des sons autres que ce que je fais, je n’aime pas du tout rester dans un même carcan donc je m’en éjecte le plus rapidement possible musicalement en général. En fait en réalité j’écoute, mais ça devient une sorte de concurrence pour être honnête et on finit par écouter pour voir les sons qu’ils utilisent.
LVP : Quels sont tes projets après ça ?
SV : J’ai un album en préparation, j’ai quelques titres de prêts déjà, ça commence à prendre forme donc je suis assez content. Je vais sortir soit un EP ou un album, ce sera plus un EP je pense, pour 2023 et un album pour 2024.
Je passe le plus clair de mon temps à faire des playlists. Je ride aussi les océans.