| Photo : Samuel Kirchenbaum
“I closed my eyes for so long” Too long, même. L’attente fut longue, mais grandement récompensée : le tandem français The Blaze revient enfin faire gronder son intensité électronique. Après avoir foulé les scènes des quatre coins du monde suite au succès de leur première pépite Dancehall en 2018, les deux cousins cuisinent la suite de leur art gorgé de sentiments et partagent un premier extrait intitulé EYES. Un single aux senteurs d’allégresse et de pétulance, prêt à embraser leur tournée estivale internationale.
Ils nous avaient laissé·es avec le single orphelin Somewhere, dont on vous vantait toute l’efficacité ici, avant que la moitié du duo ne s’élance sur un projet hautement personnel sous le nom d’Enfant Sauvage. C’est que les deux artistes n’ont pas chômé, et que ces dernières années leur auront permis d’affirmer leurs envies respectives et leur technique pour revenir, plus inspirés que jamais, nous dévoiler la suite tant attendue de leurs récits électroniques. L’influence d’un disque comme Dancehall ne s’oublie pas facilement. Les deux producteurs ont cette capacité à conjuguer des atmosphères cinématographiques bourrées d’intensité et une dance music sobre, calibrée. Un mélange qui aura rapidement su trouver son public et qui les élèvent au rang d’artistes attendus. Pression.
Mais face à ces attentes écrasantes, The Blaze ne tombe pas dans la facilité. Alors qu’on le découvrait pour la première fois en live au Core Festival, le nouveau single EYES dénotait déjà subtilement avec le reste de leur discographie. Si on y reconnait des marqueurs attendus, notamment ceux de leur tube Heaven, un lâcher-prise opportun s’opère. Le temps d’un refrain, l’électronique slow-burning contemplative qui a fait leur succès s’efface alors pour délivrer un élan pétillant et résolument dansant qui offre à voir une nouvelle facette du groupe, “changé mais solide, unique mais familier” pour reprendre leurs mots.
Pour illustrer la sortie du single, changement de stratégie. Pas de court-métrage à la photographie impeccable comme sur le précédent album, mais plutôt une captation live de leur performance de EYES captée par les studios français de La Blogothèque. Une façon pour les cousins Alric de déléguer la caméra (leurs précédents visuels étant auto-réalisés) pour se remettre au centre de leur projet. Une démarche qui relève moins de l’égocentrisme que d’une envie réelle de partager la suite avec leur public, les yeux dans les yeux, les beats sur le cœur.
Caméléon musical aux allures de mafieux sicilien.
