Ce 13 mars, The Districts nous est revenu avec un quatrième album : You Know I’m Not Going Anywhere. Un retour difficile pour le boysband pennsylvanien, usé par son dernier succès : Popular Manipulation, en 2017. Retour assuré, cependant, par une nouvelle manière de concevoir l’album. Une ligne de conduite qui restera indie mais qui prendra des touches plus électro par moments. Un nouveau volet qui sonne comme un véritable gage de maturité et originalité exponentielles.
Pour certain·es d’entre nous, The Districts représente nos premiers moments rock. Formés très jeunes sur les bancs de l’école, ils n’ont alors que 16 ans quand leur premier album atterri dans les bacs. C’est d’ailleurs suite à celui-ci que le groupe signe avec son label Fat Possum Record. Mais The Districts, ce n’est pas seulement une bande d’ados du Nord-Est des États-Unis qui nous a vu grandir de par leur musique ! C’est avant tout un dimanche ensoleillé entre deux clips de la semaine, nos moments passés en slip à danser au milieu de notre salon, les bières fraîches entre copains, ou encore un moment à soi où chaque note courtise notre cœur avec générosité. Accompagnant vos pires comme vos bons moments, au dédale d’une journée trop remplie, voici quelques temps forts de leur discographie.
Du brut, du sentimental, c’est sûrement ce qui a bercé les premiers titres du groupe sur leur premier disque Téléphone. Des ballades rythmées de joie, nous permettant de nous trémousser ou encore de pleurer notre premier amour perdu. Le côté fleur bleu groupe trépassera avec l’arrivée de A Flourish and a Spoil, aval de sonorités garage-rock et d’adolescence en effervescence. Un retour au calme avec l’arrivée de Popular Manipulations sera de mise. Mélangeant le côté flegmatique et plus anarchique des deux premiers albums, celui-ci propulsera le groupe sous le feu des projecteurs, faisant décoller considérablement leur carrière. La voix de Rob Grote prenant en assurance va nous emmener, durant celui-ci, aux confins d’un univers sucré et pétillant.
C’est toujours dans la même direction que l’album précédent, que le premier single Hey Jo est apparu sur les plateformes de stream, comme une salutation de leur part. S’ensuivent alors Cheap Regrets et Velour and Velcro, qui nous exposent les nouvelles allures du quatuor américain. Une bonne mise en bouche également sur les thématiques de l’album, des plus nostalgiques. Cela se ressent peut-être du fait que Rob Grote a composé lui-même les chansons avant de les présenter au reste du groupe. Un parti pris entre des vieux fantômes du passé et un désir de renouveau.
Ouverture d’album au zénith. Une voix entre deux claquements de mains criant : “You’re the only one”. Ça y est, notre cœur fond. Oui, nous sommes sûr·es de n’aller nulle part à présent. Une fin de morceau qui prouve que nous sommes tous·tes heureux·ses d’être là, d’entrer dans ce nouvel album. Puis, d’une traite, s’enchaîne la triade de singles qui nous avait été teasée quelques mois plus tôt. Ce qui laisse place à Changing, démontrant bien que c’est un nouvel élan pour The Districts. À la patte plus acoustique, s’ensuivent Descend et The Clouds, hymne à la rêverie éveillée, dans une ville où l’on serait arrivé sans raison apparente. Un écho retentit, appuyé de trompettes sensuelles, nous invitant alors à danser langoureusement. Arrive alors Sidecar qui casse le rythme du disque pour nous rappeler que nous sommes toujours là, bel et bien vivant·es, fait·es de chair et de sang. La voie rapide a permis d’arriver plus vite à 4th Of July, songe d’une nuit d’été d’un amour déchu, nous aimerions aussi comprendre ce qui s’est passé ce jour-là.
C’est les souvenirs qui ont permis à The Districts de concevoir cet album. Souvenir d’enfance, de perte douloureuse saupoudrée d’une nostalgie captivante. C’est bien lui, qui nous forge. Anachronisme dans un temps qui se construit à la poursuite d’un bonheur existentiel, You Know I’m Not Going Anywhere est une piqûre de rappel. Il nous prouve que le talent et la satisfaction ne se résument pas à courir après le temps. Faire la paix avec soi et ses démons, c’est plutôt ça qui réchauffera nos vies amères.
- 6 Mai : Trix (Anvers – BE)
- 14 Mai : Petit Bain (Paris)
Jeune Padawan musical guidé par l’aura de l’indie, du rock psyché et du post-punk. Parfois, le côté obscur me rattrape et je tombe dans la spirale infernale du disco, de Beyoncé et Léo Ferré.