C’est dans les terres Grenobloises que le Dø ont donné un concert ce jeudi soir. Il commençait à faire froid dehors, le vent se pointait et le ciel commençait à faire tomber ses gouttes qui lui sont si particulière. Les éléments étaient là, comme un accueil fait aux Dø pour leur venue à la Maison de la Culture Grenobloise.
C’est SAGE qui assure la première partie. Membre du groupe Revolver et réalisateur de l’enregistrement des cordes pour l’album de Woodkid, Ambroise Willaume nous distille une pop profonde et pianotée. Des parties électroniques se mêlent à la voix aiguë de SAGE et ça fonctionne très bien. Les premiers rangs s’agitent et on commence à entendre des ” c’est bien “, ” j’aime bien “. L’homme seul sur scène, derrière son piano, est intimidé et ça se ressent. Il l’avouera lui même après avoir fait la promotion de son premier EP. 5 chansons plus tard, le public applaudira l’agréable moment partagé avec l’artiste.
La salle s’est remplie, la salle est pleine. Les techniciens dévoilent la scène, des cheveux d’anges tombent du ciel. 3 gros pompons de fils de jenesaisquoi tombent sur celle-ci jusqu’à environ 2 mètres de hauteur.
20h25 le public est pressé de voir le groupe et des applaudissements commencent à naître. Pas le temps d’aller plus loin, les lumières s’éteignent et les protagonistes entrent sur scène pour jouer le rôle principal. « Omen », la messe commence. Dan prend place au piano, Olivia aux baguettes et le seul titre instrumental résonne. Un rétroprojecteur en mode laser éclaire la salle en passant par ces cheveux d’anges. Les Dø annoncent la couleur, rouge, ça va être tumultueux, lumineux et déchaîné.
« Bonsoir Grenoble » en préambule d’« A Mess Like This », Olivia se tient droite, le micro dans la main au milieu de la scène et nous adresse les mots de la chanson. Qu’on soit rassuré la délicieuse voix de la chanteuse prend tout son sens en live. Le public est suspendu à ses lèvres, pret à commencer la soirée de la plus belle des manières et à la finir encore mieux. 2 chansons pour se chauffer et cette messe des Dø commence à prendre sens avec le combo « Keep Your Lips Sealed » et « Miracles ». Le miracle ce soir prend place à Grenoble, et nous sommes là. Dan donne beaucoup, en témoigne sa chevelure complètement humide après seulement quelques chansons. L’homme est derrière une batterie hybride entre grosse caisse et pads, les Dø font de la musique dans l’ère du temps. Pendant ce temps, Olivia ponctue ces chansons d’arabesques martiales. Un coup de pied en direction de Dan pour finir la chanson. Un deuxième pour recommencer celle d’après. 3 coups de poings pour singer le rythme d’une, un mouvement de bras circulaire pendant le refrain de l’autre.
Les Dø sont là, que tu le veuilles ou non ils viennent te chercher. A coups de coups de poings virtuels, des coups de poings qui font du bien. Et ce n’est pas la chute d’une partie de la batterie de Dan qui les perturbera. Dan en sauveur sauva la belle Olivia et combla le vide presque long de la réparation ! Il présente leur deux autres compères de scènes. L’homme aux cheveux qui les accompagne à la guitare et au synthé et la femme au sourire et à la bonne humeur communicative. On en profite pour saluer la voix de celle-ci qui accompagne en arrière fond Olivia sur pas mal de refrains.
On enchaîne avec le très attendu de notre côté « Anita No! » et on ne s’était pas trompé. Le titre est ravageur en live, le public commence à avoir beaucoup trop chaud et les bras en l’air se font de plus en plus présents. C’est bon signe, même les dames à côté de moi s’y mettent. Incroyablement surprenant.
« Slippery Sloppe » premier titre hors dernier album fait son apparition et c’est presque l’extase avant l’ectasie de « Despair, Hangover & Ecstasy ». C’est définitif, la foule est conquise, pour preuve les bras des dames à mes côtés sont toujours aussi hauts. Tonnerre d’applaudissements et les voilà déjà partis. Le temps est passé bien trop vite, les chansons sont distillées et tenues habilement. On les avait connu 6 ans plutôt au même endroit plus fous et hargneux. Aujourd’hui, les Dø sont quand même plus calmes mais ils dégagent plus de forces, plus de sérénité.
Allé ils reviennent, mais cette fois juste Dan & Olivia. Ca sera D&O pour cette chanson, « Poppies » et Olivia prend sa guitare. Les Dø nous envoient un bon morceau rock qui nous rappelle le premier album du groupe. Ca bouge de plus en plus dans le public, les têtes se déchaînent, on sue presque autant que Dan. Les Dø prouvent encore qu’ils n’ont plus rien à prouver. Ils savent tout faire et ici plus particulièrement un vrai son rock et sexy comme on les aime. Notre coup de cœur de la soirée..
Les premières notes du très attendu « On My Shoulders » résonnent. Et surprise c’est une version réarrangée ce soir. Un bonbon disco-pop qui sied à merveille au morceau. Les Dø savent se réinventer et le font de la plus belle des manières. Olivia se joint aux côtés de Dan sur la fin du morceau, moment intense et émotions.
C’est bientôt la fin, après un «Lick My Wounds » maîtrisé et qui prend toute sa grandeur en live, spacieux et aérien. Ils font leur dernier rappel sur « Nature Will Remain ». Le groupe prend du plaisir et revient tout sourire sur scène. On notera le passage casqué d’Olivia. Le Dø font le show et ça leur va bien. Peu de chansons des anciens albums, à peine une phrase de l’imprononçable « Unassi Laulelet » mais ce choix est entièrement compris à la fin du set. L’album prend forme en live et le groupe l’emmène là où il le souhaite accommodé par une scénographie forte agréable. Un show à recommander sans modération.
Epicurien musical des temps modernes, la découverte comme leitmotiv. Adule Matt Shultz, l’alternatif, Darwin et le rock qui dépote.