The Julie Ruin au Botanique: Quand la magie du féminisme opère
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Auteur·ice : Laura Gentile
03/12/2016

The Julie Ruin au Botanique: Quand la magie du féminisme opère

Un live report n’est jamais très objectif, il le sera encore moins à la rédaction de ce billet consacré au concert de The Julie Ruin de ce 30 novembre au Botanique (Bruxelles).

The Julie Ruin est le troisième groupe important de Katheen Hanna, première voix du mouvement féministe Riot Grrrl.
Après avoir repris les choses là où les punkettes militantes les avaient laissées avec son fabuleux groupe Bikini Kill, mort prématurément en 1997, et après avoir mené d’une main de fer Le Tigre, Hanna lança son projet solo The Julie Ruin.
Accompagné de Kathi Wilcox (basse), Carmine Covelli (batterie), Sarah Landeau (guitare) et Kenny Mellman (clavier), Hanna nous en met plein les oreilles.
N’ayant plus rien produit depuis 2013, le retour de la formation était attendu. Un second album, Hit Reset, est paru cet été. Et c’est précisément cet opus que le groupe est venu défendre.

Le concert se déroule dans la Rotonde, une salle intimiste pouvant accueillir jusqu’à 250 personnes, maximum. En bref, l’endroit idéal pour le retour du groupe !

En première partie, on découvre un duo intrigant: Rattle.
Deux jeunes filles au look vieillot débarquent et s’installent sur scène. Assises l’une en face de l’autre, sur une batterie qui a été scindée en deux. Originaire de Nottingham, Theresa Wrigley et Katharine Brown nous montrent que malgré la juvénilité du projet (leur premier LP éponyme est paru le 5 août dernier), elles sont fières d’assurer la première partie de Julie Ruin. D’ailleurs, le duo défend les mêmes convictions. Leur son est énergique et expérimental, mais pas transcendant. Il a toutefois le mérite d’être différent ! A découvrir: ici

Rattle

Place à The Julie Ruin. La formation arrive tout sourire. D’entrée de jeu, Hannah fait rire le public avec ses mimiques / grimaces. Le choix du premier titre ? I Decide.
Les titres s’enchaînent. Le groupe n’hésite pas à échanger avec le public. En particulier Hanna et Kenny. Ils semblent posséder une grande complicité au vu des échanges qu’ils ont sur scène, créant ainsi une belle dynamique entre les morceaux. On souligne au passage la tenue explosive de Kenny: un ensemble t-shirt – dauphin- short style hawaïen assorti, du plus bel effet. Priceless.

Hit Reset est bien sûr mis en avant, mais la setlist est variée et propose même une cover de Pedestrian at Best de Courtney Barnett. Le groupe semble ravi d’être de retour en Belgique, au Botanique. D’ailleurs Kathleen Hanna ne manque pas de le souligner sur Twitter.
Elle n’oubliera pas non plus, lors du rappel, de faire un petit clin d’œil à Bikini Kill en reprenant le mythique Rebel Girl.

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Au total, plus de 17 titres ont été interprétés, et pourtant, on se retrouve avec un petit goût de trop peu; la soirée est passée bien trop vite.
Il n’y a pas à dire, The Julie Ruin assure ses prestations. Kathleen Hanna est époustouflante du haut de ses 48 ans. Identique à ce qu’elle proposait déjà il y a 25 ans, abordant des thématiques qui n’ont pas changé. En même temps, la société patriarcale dans laquelle nous évoluons n’a pas changée non plus. Après ce concert hier soir, j’ai juste envie de dire à ce groupe: merci.
Merci d’exister et surtout de défendre les droits des femmes, de dénoncer tous ses problèmes liés a sexualité, aux violences domestiques, au racisme. Mais aussi de faire perdurer l’esprit du Grrrl power, du féminisme et du punk/grunge.