The Marías, la caresse qui fait fondre l’humanité
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Auteur·ice : Caroline Bertolini
29/03/2020

The Marías, la caresse qui fait fondre l’humanité

Combinaison de sensualité et tendresse, voici The Marías. Le groupe (sud) américain réchauffe les cœurs de son indie rock/psyché soul aux couleurs jazz/dream pop, de façon complètement unanime. En immersion dans un lounge où on parle tantôt anglais et tantôt espagnol tapissé de rouge Almodóvar, aux côtés du duo María, Josh et leurs musiciens Jesse (guitare), Edward (clavier) et Carter (basse). C’est à se demander comment un groupe peut exhaler une telle poésie qu’elle emporte tout le monde sur son passage ? À surveiller dans les années à venir, car bientôt la Terre entière se verra contaminée par leur tendre extasie. 

 

Les mots exacts du groupe sont “I know you better than you know yourself”. C’est à croire qu’avec ces mots María, l’exquise chanteuse du groupe, parle à son public dévoué. Dès leur premier single I Don’t Know You, sorti en 2017, María Zardoya (chant et direction artistique) et Josh Conway (batterie et synthé) ont su offrir ce qui fait ressortir le meilleur de chaque personne qui daigne écouter. Si ce premier single s’offre le luxe d’une délicieuse ligne de basse surplombée de la magnifique voix de la chanteuse, Déjate Llevar se voit augmenté de paroles en espagnol. La soul psychédélique du duo prend alors une autre dimension avec la sortie de leur EP Superclean, Vol I. – surprenant et langoureux. Des titres comme Basta Ya et Superclean semblables à une feuille d’or flottant dans l’air. Ils se disent moins groovy que les autres mais arborent une douceur rare, autant dans la production que dans les paroles. “Dame tu amor, dame tu alma”. Une écriture aussi précise que délicate, qui fait tomber amoureux n’importe qui, contre son gré.

Rouge. Couleur du sang et de la passion dans l’inconscient collectif. Couleur arborée avec élégance par le groupe dans tous ses visuels. Tantôt sur un voile, sur une veste, sur des rideaux ou un rouge à lèvres. Sur leurs pochettes, dans leurs clips et leur merchandising. Un style inspiré d’un décor californien vintage et ses touches écarlates de plus en plus assumées. Dans leurs vidéos, l’usage du ralenti complète le sentiment qui habite le groupe. C’est dans le clip de Cariño, premier single du nouvel EP, qu’on découvre l’humour des Marías – ou comment mêler esprit et autodérision. Entre malaise et sarcasme, une danse s’opère entre les musiciens, l’air joyeux du morceau élevé par la trompette. Ce qui est encore plus attachant avec elles·eux, c’est que presque tout est fait homemade de leur résidence à Los Angeles, mais jamais sans leurs assises de velours rouge.

La sortie de l’EP Superclean, Vol II. amène un vent de fraîcheur aux fans de plus en plus nombreux du groupe. Avec des titres comme Clueless ou Ruthless, dans lesquels leur style semble s’être encore plus affiné, rendant le discernement entre tendresse et sensualité presque impossible. Trompette et séduction sont de retour dans Ruthless tandis que Clueless s’offre un destin plus sombre, embelli de la voix de Josh, la panthère noire de l’EP. Ce nouvel opus respire au moyen de touches de délicatesse ultime comme ABQ, le titre qui fond une voix suave dans l’instrumental et ce pour cinq minutes consécutives, une dévotion presque religieuse. A contrario, Loverboy fait seulement une minute et quelques mais reste tout aussi efficace grâce à ses paroles mélancoliques. Over the Moon les rejoint au milieu, pour l’apologie d’un amour impossible. “I’m lost completely. I might as well be over the moon”.

C’est avec le live de Out for the night que notre duo doré revenait en douceur cette année. María racontait sur les réseaux que c’était une des premières chansons qu’ils·elles avaient écrites avec Josh. Ils·elles ne la sortiront probablement jamais sur les plateformes de streaming. On se contentait donc des lives sophistiqués uploadés sur YouTube au même moment et de l’étonnante reprise de Baby One More Time de Britney Spears. Seulement, il y a quelques semaines, le duo nous a comblés avec la sortie de Hold It Together et son clip, la meilleure pièce de leur précieuse collection visuelle. Du satin rouge et des boules métalliques dansant aux cotés de la chanteuse sur une ligne de basse se mêlant à une production plus psychédélique que jamais, un peu Tame Impala par moment. À ce single vient s’ajouter une B-side Jupiter dans laquelle les voix de Josh et María entremêlent si bien qu’on en croit presque à l’amour. “I’m lovin everything you do”, c’est ce qu’on ressent à ce moment précis pour le groupe. Presque sans le faire exprès, ils·elles nous emmènent dans leur univers fait d’esthétisme et de sensualité. Tout est parfait dans son imperfection. Un intervalle aussi doux que séduisant s’habillant de satin rouge avant de nous laisser, suppliant de les retrouver bientôt.

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