| Photo : Sarah Eiseman
Un an et demi après leur majestueux troisième opus, To Be a Cloud, le duo californien frappe à nouveau avec un titre à la beauté réconfortante. Burning with Desire est l’exemple même de ce que The Saxophones font de mieux : une bulle hors du temps brillant comme un phare dans la nuit, le temps de quelques minutes de contemplation.
Fruit d’une collaboration à distance en très bonne compagnie, avec Richard Laws à la basse et aux synthés enregistrés à Portland, le vibraphoniste Tyler Blanton depuis New York et pour l’alchimie le producteur français Frank Maston, le titre réunit le génie de ces artistes dans un bijou tout droit sorti d’un film des années 50.
Avec le L.A. de l’époque en fond de carte postale souligné par une lyric video au charme vintage, les mots d’Alexi Erenkov résonnent de l’errance d’un homme impatient de trouver l’amour, mais incertain de pouvoir encore l’atteindre et inquiet de voir les aiguilles du temps tourner. Burning with Desire livre le récit exquis d’une excursion dans les bars et les dancefloors sous les lumières de la ville la nuit, ponctuée d’une part par un vibraphone délicat, d’autre part par un saxophone somptueux.
Il serait difficile de cacher la joie que l’on éprouve à retrouver les codes du duo dans une pop toujours aussi rétro et vaporeuse accompagnée de la voix suave et traînante qu’on leur connaît. Burning with Desire est assurément une sortie qui laisse sur le bout de la langue le goût de l’évidence : The Saxophones offrent ici un moment suspendu hors du temps, à travers trois minutes et huit secondes qu’on aurait aimé voir s’éterniser et qui, on l’espère, annoncent avec toute la douceur qu’on leur connaît un prochain disque.
En perpétuelle recherche d’épaules solides sur lesquelles me hisser pour apercevoir la scène, je passe mes concerts à faire les chœurs depuis la foule.