Jeudi dernier, on avait rendez-vous à l’Aéronef pour le premier concert de la tournée de la Rémoise Fishbach, un mois après la sortie de son premier et sublime album A Ta Merci.
La première chose qui nous surprend lorsque l’on arrive dans l’espace club de la salle lilloise, c’est qu’il y a du monde, beaucoup de monde. On savait les retours sur l’album excellents et on se demandait si le buzz un peu parisien pourrait prendre ailleurs qu’à la capitale: c’est apparemment le cas. Et ce qu’il y a de beau avec le public de Fisbach, c’est qu’il rassemble des personnes très différentes : les jeunes, les moins jeunes, les hipsters et les lecteurs de Télérama, entre autres. On est face à une audience hétéroclite, preuve une fois de plus que quand une musique est bien faite, elle rassemble facilement.
Avant de parler plus en détail du concert en lui-même, il semble important d’aborder d’un point essentiel de la soirée: nous assistions ce soir-là à un “concert-signé“, à savoir un spectacle retranscrit en langage des signes. Océane a donc accompagné les deux groupes du line up, traduisant les paroles au fur et à mesure.
Outre le fait déjà très beau d’attirer à lui un public qui ne ferait pas forcément le déplacement dans une salle, cette initiative donne un impact théâtral et une poésie supplémentaire à une soirée qui n’en manquait déjà pas.
Vertigo
Quand on nomme son groupe comme l’un des meilleurs films d’Alfred Hitchcock, on met déjà tout le monde au courant de ses intentions. La musique de Vertigo a cela d’hypnotique et de saisissant qu’elle nous donnerait effectivement des vertiges. Même si on a eu du mal avec la première chanson de leur set, on est tombé peu à peu sous le charme du trio lillois aux influences diverses allant de LCD Soundsystem aux Yeah Yeah Yeahs. Ils offrent en live une véritable proposition musicale tout en charisme et en théâtralité, terme qui semble bien coller à l’ambiance de la soirée.
“C’est le premier concert de la tournée, rendez le mémorable“, c’est en ces termes que Fishbach se présente après ses deux premières chansons. L’auteur de cet article avait déjà eu la chance de voir la jeune rémoise trois fois dans sa formation solo et était plus que curieux de la version full band. Et on peut dire que la transition est plus que réussie. La jeune femme occupe certes moins la scène, mais son regard de défi sur le public est toujours bien présent. On observe tout de même sa surprise de voir autant de monde présent ce soir là. Concernant ses musiciens, ils sont tous excellents, avec une mention spéciale à sa bassiste Michelle Blades qu’on apprécie tout particulièrement. En un peu plus d’une heure sur scène, on aura eu droit à de jolis moments d’émotion, notamment sur A Ta Merci morceau qui donne son titre à l’album, mais aussi sur l’exceptionnelle Feu qui dévoile toute sa puissance (de feu) dans une version live brûlante.
Mais si Fishbach sait nous faire frissonner, elle est aussi une showgirl née et a réussi à transformer la salle en dancefloor bouillonnant avec son duo de chansons sur la mort, les fabuleuses Le Château et On Me Dit Tu.
Tout au long du show, Fishbach enfonce le clou et montre que toutes les attentes qu’on avait placées en elle ne l’ont pas été en vain, 2017 sera son année, c’est une certitude.
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.