Comète baroque et incandescente, Thomas Azier se révèle, avec Love, Disorderly, sous un nouveau jour. Le 4ème album du Néerlandais, à seulement 33 ans, est une tempête magique, aux tourbillons cathartiques et aux rafales étourdissantes. Aussi poétique que le bleu du ciel, aussi éclatante que le loup des steppes, aussi humaine que mademoiselle Else et aussi enivrante que l’usage du monde. Grâce à huit années d’expérimentations musicales et personnelles Thomas Azier s’est trouvé lui-même. L’humain et le monde qu’il a créés et continue de façonner, toujours plus vite semble-t-il, sont au centre de ce disque. Le regard sans filtre ni jugement que pose le musicien sur ce qui l’entoure se transforme au long des huit pistes en musique, en envolées lyriques, en paroles psalmodiées ou hurlées. Reconnaissant ses faiblesses et ses limites, Thomas Azier s’en joue et parvient à un disque incroyablement humain et humaniste. Plus vivant que jamais. Trente minutes : un temps bien insuffisant pour parler des chansons puissantes qui s’assemblent en un album aussi complet. On a néanmoins tenté, à l’aide de quelques questions maladroites, d’explorer son esprit et d’effleurer les pensées de l’artiste et de l’homme.
La Vague Parallèle : Tu t’es déjà confiné, mais volontairement, lors de tes premières années à Berlin. Comment as-tu vécu ce nouveau confinement, forcé cette fois ?
Thomas Azier : Je suis tombé malade alors que je venais à Paris pour voir ma petite amie. Nous nous sommes donc confinés ensemble. J’ai été vraiment mal pendant un mois et demi. J’avais du mal à respirer et à dormir, ce qui m’a rendu très tendu. Je ne souhaite cela à personne. J’étais censé sortir Love, Disorderly (la date originelle était en mai, ndlr), cette période était très étrange. Cela résonnait avec ce nouvel album qui parle du monde dans lequel nous vivons. Même si c’est le monde pré-Covid 19, la société et les humains en sont le thème principal. L’idée était de montrer le monde comme il est, sans jugement. C’est ce qu’a fait avec brio Laurent Chanez dans le clip du titre éponyme.
LVP : C’est l’idée qu’on retrouve dans les 3 clips sortis avant l’album. Une vision du monde tel qu’il est, sans jugement. Simplement la vie quotidienne, sa beauté et sa tristesse, sa poésie, en quelque sorte.
Thomas Azier : L’idée est d’observer. Je trouve cela de plus en plus dur de ne pas parler du monde tel que nous le voyons, tel qu’il est. Sans forcément que cela soit politique, je n’étais pas intéressé par la narration fictionnelle, par une narration sous forme d’échappatoire. Je voulais vraiment dire les choses telles qu’elles sont, comme je les ressens, comme je les vis, sans émettre de jugement : être très factuel. Par exemple, dans Entertainment, je parle des tornades d’images qui nous entourent et nous submergent : la pornographie, les infos, la pub, Instagram. Comment ces torrents d’images, d’informations se sont créés et comment cela a rendu très difficile de distinguer les différents stimuli qu’ils causent : savoir pourquoi je ressens de l’excitation, pourquoi je me sens engourdi, indolent.
LVP : Tu dis en effet que tu as des orgasmes à travers ton téléphone, dans Entertainment.
Thomas Azier : Oui et je pense que c’est un sentiment auquel beaucoup de personne peuvent s’identifier, même s’il n’est pas évident d’en parler ou de l’admettre. Je trouve l’idée de la pornographie fascinante et parfois la publicité me donne le même type de stimuli. L’actualité crée parfois des sensations assez similaires, et il est difficile de bien cerner les différences. J’essaye simplement d’écrire ce que je ressens. Pour moi le monde est comme un collage, un collage fou dans lequel nous sommes pris. Et l’instant présent n’est plus que l’assemblage de toutes ces images. Lorsque tu es dans le métro et que tu regardes ton téléphones par exemple, tu assimiles des informations. Au final cela donne une montagne incroyable de données.
LVP : Trop d’informations ? Cela te submerge et te gêne ?
Thomas Azier : Trop je ne sais pas, c’est comme ça en tout cas. Eh oui cela me gêne, mais je ne veux pas dire si cela est bon ou mauvais. C’est comme ça, voilà tout. J’essaye simplement de faire avec et de m’adapter, comme tout le monde je pense. Cela ne veut pas dire que nous devons pas en parler, au contraire, je veux en parler et je veux réfléchir à pourquoi cela m’impacte de la sorte.. Pourquoi je suis excité et léthargique en même temps ? J’essaye d’accepter de me sentir inconfortable avec moi-même.
LVP : C’est ce process à la fois personnel et créatif qui a abouti à Love, Disorderly ?
TA : Oui, c’est quelque chose de très récent pour moi. J’ai pu briser le mur de ce monde imaginaire dans lequel je m’enfermais en écrivant mes chansons par le passé. Ma petite amie m’a beaucoup aidé et le fait d’être indépendant a été primordial.
LVP : Grâce à Hylas Records, ton propre label ?
Thomas Azier : J’ai sorti mes deux premiers EP, appelés aussi Hylas, sur mon label. J’ai ensuite signé sur Universal France et cela a été un vrai parcours d’apprentissage. Lors de mes débuts on a essayé de me mettre dans une case. J’avais ce look, cette idée pop et l’industrie musicale t’avale rapidement lorsque tu n’as pas une grande confiance en toi. On te demande de te conformer à l’image que l’on souhaite donner de toi et tu peux rapidement devenir malheureux. Je n’ai pas de regret mais j’ai appris que le processus créatif est aussi important, voire davantage, que le résultat. Les gens autour de toi ont donc un rôle primordial. Travailler avec les bonnes personnes permet d’avoir un regard critique sur le monde, sur toi-même et aussi sur l’industrie musicale. C’est quelque chose qui a toujours été très important pour moi, mais je n’avais pas assez confiance en moi au début pour me libérer des filets des majors. Je trouve essentiel de collaborer avec des personnes qui ont la même façon de penser, qui partagent une éthique commune. Sans cela tu peux aussi réussir à obtenir un résultat final satisfaisant mais le chemin pour y parvenir sera plus difficile et ne t’apportera pas de joie.
LVP : C’est difficile de maintenir une éthique professionnelle dans l’industrie musicale aujourd’hui ?
Thomas Azier : C’est très difficile. Parce que la musique est invariablement liée à la publicité et à la l’argent. C’est pour cela qu’il est très important de créer un système de fonctionnement indépendant. C’est déjà un défi et un réel acte politique. Je ne suis pas le premier à m’en être rendu compte et à l’avoir fait, bien entendu. De très grands musiciens tels que John Maus, Brian Eno, Scott Walker, une des grandes influences de David Bowie, ou encore Baxter Jerry m’ont précédé et ils restent une source d’inspiration infinie.
LVP : Cette libération dont tu parles, à la fois dans ton travail et dans ta musique, est-ce la raison de ce son plus brut, moins lisse et peut-être plus difficile d’accès ?
Thomas Azier : C’est un choix. Je voulais que cet album soit centré autour de l’improvisation, de l’expérimentation et la création intuitive. Je ne voulais plus passer des jours derrière un ordinateur, et composer davantage en live. Cela a été rendu possible par mon ami et guitariste Obi, qui joue et compose de la musique expérimentale. Il parvient toujours à me surprendre. J’ai travaillé avec des musiciens géniaux qui m’étonnaient constamment, plutôt qu’avec un ordinateur qui ne sait que me donner des blocs de couleurs symétriques. Par le passé j’ai très souvent combattu mes propres idées. J’ai enfin réussi à franchir cette barrière et c’est presque comme si je devenais vivant. Je me sens vivant (rires), plus que je ne l’ai jamais été.
LVP : Tu disais t’être confiné à 19 ans car tu n’avais rien à dire. Tu as quand même sorti 3 albums dans ce laps de temps.
Thomas Azier : Oui j’étais très jeune et si je reste très fier de ces albums, je suis une autre personne aujourd’hui. Je pense vraiment que le changement est inhérent à nos vies et qu’il est primordial de l’accepter. De nos jours nous évoluons à une vitesse hallucinante et cela m’a pris du temps d’embrasser ce processus dans son ensemble. Je ne suis plus le même qu’à 20 ans et j’en suis très heureux, je suis incroyablement content d’avoir 32 ans. J’étais terriblement confus à 20 ans, la vie me semblait écrasante et j’avais besoin de me confiner pour réussir à être moi. Je suis simplement très heureux d’être plus âgé (rires). Je pense que vieillir est une très belle chose. Je suis soulagé de ne plus avoir 20 ans, j’emmerde la vingtaine. Ça ne fait que s’améliorer. Quel âge as-tu ?
LVP : 27 ans.
Thomas Azier : C’est un âge intéressant. J’ai l’impression que les années entre 27 et 32 ans sont les plus importantes. Dans beaucoup de structures sociétales, chez les aborigènes ou certaines peuples amérindiens par exemple, le passage à l’âge adulte ne se fait qu’entre 28 et 32 ans car c’est la durée de la période orbitale de Saturne (Saturne met 29 ans pour faire le tour du Soleil, ndlr). Un an pour la Terre et 29 ans pour Saturne et c’est à ce moment que tu deviens un adulte..
LVP : Je ne pense pas être adulte.
Thomas Azier : Non en effet et c’est pour cela que les prochaines années vont être intéressantes. Elles seront pleines de changement, de prises de conscience, de contradictions, de douleurs et de difficultés. De relations que tu n’aimeras pas et dont tu voudras sortir, quelque chose que j’ai vécu de nombreuses fois. Des relations que tu ne comprendras pas et dont tu ne voudras plus, malsaines d’une certaine façon. Je trouve que ces années sont fantastiques, importantes, mais tu seras vraiment heureux d’en sortir. Ces dernières années, en devenant plus sûr de moi j’ai réussi à être en accord avec moi-même. Il m’est maintenant plus facile d’être moi mais en arriver là demande du temps. De 27 à 32 ans ma vie a été époustouflante.
LVP : Love, Disorderly n’est plus aussi centré sur toi que tes albums passés. C’est aussi le résultat de ces nombreux changements ?
Thomas Azier : Je pense que Love, Disorderly en dit plus sur moi qu’aucun de mes albums précédents. Je n’ai plus besoin d’écrire de récit, ni de faire de la narration, ni de simplifier quoi que ce soit. Je peux tout simplement dire que le monde est compliqué et décrire la façon dont je vois les choses.
LVP : À quel point dirais-tu que tu es la musique que tu composes ?
Thomas Azier : Je trouve que les gens qui disent détenir la vérité, qui croient en une vérité, sont dangereux. Je crois aux perspectives et j’essaye de montrer cette pluralité à travers des émotions, des vérités, des perspectives et des idées contradictoires. Comme il n’y a pas qu’une seule vérité, j’ai du mal avec l’idée d’être sa propre musique. Tout évolue en permanence.
LVP : Peut-être l’es-tu sur le moment où tu la composes ? Où tu la joues ou l’enregistres ?
Thomas Azier : Je ne pense pas. C’est compliqué et je n’ai pas les mots pour décrire ma propre musique. La musique en elle-même en dit davantage et c’est ce qui est incroyable avec la musique, pouvoir dire des choses impossibles à exprimer autrement. On pourrait en parler pendant des heures, mais au final il faut simplement écouter la musique.
LVP : Il n’y a que 8 chansons dans ce nouvel LP. C’est peu, j’imagine que cela vient d’une envie de cohérence forte, de précision dans les titres choisis.
Thomas Azier : C’est une sélection précise. Je voulais faire quelque chose de cohérent dans son ensemble. Je n’avais qu’un jour en studio avec l’orchestre. En tant que musicien indépendant, pour payer 35 musiciens sur une journée entière je dois jouer un grand nombre de concerts et c’était un véritable challenge. Je dois faire attention sur les dépenses. Cette contrainte a aussi pesé sur la conception de l’album. Je préfère avoir 8 chansons qui me satisfont pleinement plutôt que 16 et être moins fier de mon travail. Ce n’est pas une histoire de quantité, mais de créer un univers propre et homogène.
LVP : Tu as souvent dit par le passé que tu souhaitais faire “une musique sérieuse”. Qu’est-ce qu’une musique sérieuse et est-ce que Love, Disorderly rentre dans cette catégorie ?
Thomas Azier : J’étais peut-être un peu jeune pour tenir de tels propos. J’aime la musique exigeante. La musique sur laquelle on ne peut faire son sport, sur laquelle on ne peut pas faire la vaisselle. La musique qui requiert toute l’attention, qui monopolise tous les sentiments, les sensations. Une musique qui oblige à s’asseoir et à écouter pleinement.
LVP : C’est ce que tu conseilles pour écouter Love, Disorderly ?
Thomas Azier : Non, je ne pense pas que ce soit nécessaire. Je m’en moque. Si tu veux faire ton sport en écoutant ma musique, très bien. Si tu veux faire la vaisselle, fais-le. Je préfère écouter réellement la musique mais ce n’est que moi. J’aime la musique intense, qui te sort de ta vie quotidienne et qui t’emmène dans un autre monde. C’est une sensation si forte, si différente des autres, un monde à part. J’aime trouver cette même intensité dans la vie.
LVP : Une intensité et une poésie qu’on retrouve dans ta musique. La poésie des choses, si j’ose dire.
Thomas Azier : Je ne sais pas, ce n’est pas à moi d’en parler, je n’y pense pas vraiment. J’ai eu la chance de trouver des inspirations qui m’ont aidées à composer cet album. Le travail de Artavazd Pelechian, notamment. Un réalisateur arménien qui a fait ce court-métrage, Life, que tu peux trouver sur YouTube. C’est une œuvre qui m’a vraiment touché et qui est très importante pour moi. Je l’ai gardée pour moi pendant quelques années. La principale caractéristique de son travail est de réussir à avoir une vision très poétique, humaniste et objective de la vie. Je trouve cela très beau. Il crée des images comme s’il composait de la musique et il utilise la musique comme des images. Il échange les éléments et c’est fascinant. Ce n’est pas du cinéma comme nous avons l’habitude d’en voir, ce sont plus des poèmes. Ses films ont changé en profondeur ma façon d’approcher la musique. Je me sers de ma musique comme d’un espace où créer ma propre poésie. Et je retrouve cela davantage dans le cinéma et la poésie que dans la pop. Cela me manque dans la musique pop. J’ai donc essayé de composer une musique qui me permette de le faire. Je voulais trouver un espace dans ma musique pour y arriver, tout en continuant à faire de la pop. Je ne suis pas le premier, d’excellents musiciens y sont déjà arrivé et des millions essayent en ce moment même. Essayer est déjà très bien, et échouer, quelle que soit la raison, n’est pas grave. L’important est de suivre son intuition, et il est alors possible de tendre vers une qualité intemporelle. C’est difficile à décrire et ce n’est pas à moi d’en parler.
LVP : Tu penses continuer dans cette direction pour tes prochains albums ? Continuer à décrire le monde autour de toi ?
Thomas Azier : Je ne sais pas où je me dirige mais j’ai l’impression d’avoir atteint quelque chose qui me plaît réellement et j’aimerais continuer dans cette direction. Je ne vois pas comment je pourrais faire demi-tour, je ne peux pas, je ne peux qu’aller plus loin.
LVP : Est-ce que parfois tu te restreints quand il s’agit de parler d’un sujet ?
Thomas : J’espère que non. En revanche il faut que je me sente prêt et cela peut prendre du temps. Je dois savoir de quoi je parle. Parfois je n’ai juste pas envie de parler de quoi que ce soit. Dans Hold On Tight, une partie des paroles sont en glossolalie, sans réel sens. Les prêtres et les exorcistes chantaient ainsi sans prononcer de mots intelligibles notamment. Vous dites chanter en yaourt en français. C’est quelque chose que j’aime beaucoup, cette absence de mots, car c’est l’expression première de l’intuition. Il n’y a pas besoin de mots pour retranscrire le moment présent et les sensations qui l’accompagnent.
LVP : La reprise de Freed From Desire, qui comporte un texte très fort et revendicateur, et est aussi un hymne international entraînant, entre dans cette logique de conjuguer expression et ressenti ?
Thomas : C’est une idée de mon guitariste Obi et j’aime beaucoup les paroles de cette chanson, qui sont très modernes. Il y a un passé social fort autour de cette musique, et je ne sais pas si c’était pensé en ce sens originellement, mais j’ai trouvé intéressant de la réarranger à ma sauce. Je ne sais pas si j’ai réussi mon pari, car beaucoup de gens détestent ma version. Elle leur rappelle quelque chose d’autre sans doute, le football peut-être. Cela a beau être une chanson festive aux tonalités joyeuses, les paroles sont très fortes. N’avons-nous pas tous envie d’être libérés de nos désirs ? En la modifiant j’ai en quelque sorte créé mon propre hymne : être libre. Tout se résume à cela.
LVP: Les paroles de tes chansons sont aussi intenses, tu parles d’avoir “un éléphant dans la tête”. Tu peux développer ?
Thomas Azier : Je ne sais pas, c’est sans doute la tornade d’informations, de stimuli dont nous avons parlé. Tout ce qui nous arrive en une journée et qui piétine notre esprit sur son passage. C’est le sentiment d’agitation, de malaise, d’inconfort. J’essaie d’être à l’aise avec le fait d’être inconfortable. C’est difficile et je pense que beaucoup de gens se sentent concernés par ces mêmes émotions.
LVP : On est toujours incité à sortir de notre zone de confort, et à être à l’aise avec cela.
Thomas Azier : Exactement ! Et je pense que de nombreuses personnes n’arrivent même pas à identifier ce sentiment d’être mal à l’aise une putain de journée entière. J’ai la chance d’y parvenir à travers la musique, mais je ne sais pas comment font les gens, les jeunes notamment. En fuyant la réalité ? J’ai envie de savoir comment les gens réagissent. Certaines personnes ne savent pas pourquoi elles se sentent constamment sous pression, oppressées. C’est fascinant et à la fois complexe, mais nous devons en parler. Au moins attester que cela existe.
LVP : Tu évoques l’importance de parler des choses. Est-ce qu’il y a un sujet dont tu aimerais parler ? Que tu n’as pas l’occasion d’aborder d’habitude, mais qui te tient à cœur ?
Thomas Azier : C’est une bonne question. Je pense que c’est le ressenti que j’avais jusqu’à cet album. Avec Love, Disorderly, nous parlons déjà de tout ce qui est dans l’album, et tout ce qui est dans l’album est ce qui m’importe aujourd’hui. Avec mes disques précédents je n’avais pas ces discussions car je n’en parlais pas de façon explicite dans ma musique. C’était là, dans mes émotions, mais de façon détournée et sous-entendue. J’ai enfin réussi à en parler et c’est donc plus difficile à ignorer. C’est un soulagement car je n’ai plus l’impression d’avoir des idées, des questions dans ma tête sans savoir comment les aborder. Devenir indépendant et gagner en confiance en moi, en maturité ainsi que travailler avec des gens fantastiques et intelligents m’a permis de faire ce grand pas en avant. Ma musique parle d’elle-même et donc nous aussi. Je suis bien plus intéressé par une discussion autour de ces sujets plutôt que de discuter de mon choix de tel ou tel accessoire musical. Ce sont les gens qui m’intéressent.
Essaye de faire de ma surdité rythmique un atout.