Top 10 des albums 2016
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Auteur·ice : Valentin Debernard
14/01/2017

Top 10 des albums 2016

On n’a jamais été capables de poster un top de fin d’année dans les temps. Avec 14 jours de retard et quelques “ergh, t’as vraiment aimé ce disque ?” et autres “Euh les gars, vous avez pas mis David Bowie ?!” échangés entre rédacteurs, voici notre classement des 10 meilleurs albums de 2016.

10 :

Grand BlancMémoires Vives

Paru en début d’année (le 4 février pour être exact), le premier album du quatuor français donnait déjà la couleur de cette année 2016. Une année un peu folle, tantôt violente, tantôt oppressante, où les actes ont parfois plus compté que les paroles. Après coup, on ne croit pas si bien dire en réécoutant ce premier opus qui nous avait déjà plu il y a presque 1 an.

Des mélodies tranchées, oscillant entre rock et pop, tendant parfois vers l’électro. Tout ce qu’on aime.  Ici, c’est sur la musique pure et dure qu’on s’attarde, les sonorités psychédéliques, répétitives qui donnent la bougeotte. Le texte compte peu, les mélodies emportent tout sur leur passage même si les voix – tantôt masculine, tantôt féminine – qui portent le groupe ajoutent une touche non négligeable à la diversité de l’album.

Une découverte qui nous avait déjà enthousiasmé début d’année et à laquelle on adhère toujours autant. On aurait tort de ne pas de délecter, encore et encore, du clip de Tendresse (4ème titre de l’album) dévoilé au mois de décembre. Sans aucun doute, Grand Blanc nous accompagnera encore en 2017.

 

 

9 : 

Kyle Dixon & Michael Stein – Stranger Things OST

Échappés le temps d’un double album de leur projet S U R V I V E, Kyle Dixon et Michael Stein ont réalisé l’une des plus belles soundtracks que l’on connaisse. Le duo a su saisir l’ambiance de la série Stranger Things (à voir au passage si ce n’est pas déjà fait) et y apporter sa touche électro-nostalgique pour accompagner Eleven et ses potes dans leurs aventures. On peut remercier Netflix de nous avoir déniché ces deux mecs pour le coup !

La saison 2 est prévue pour la fin de l’été, à voir si on aura droit à un deuxième chef-d’œuvre de la part des membres de S U R V I V E.

 

 

8 :

Frank Ocean – Endless

Après nous avoir fait patienter quatre longues années et donné plusieurs faux espoirs à travers de magnifiques streams sur la fabrication d’escaliers, Frank Ocean s’est demandé à un moment “Et si je lâchais un album de transition avant mon VRAI album ?“. Cet album là s’appelle Endless (référence à l’attente de son album ?).

Contrairement à son excellentissime prédécesseur, Channel Orange, on ressent une maturité grâce à des sonorités plus éthérées, plus intimes et plus calmes malgré la rapidité de l’album (la plupart des morceaux durent moins de deux minutes). On retrouve tout de même des featurings de James Blake, Arca, Sampha, Jazmine Sullivan et Jonny Greenwood (guitariste de Radiohead) parmi les 18 titres de l’album. Moins de 48h après la sortie de Endless, sortait Blonde. Frank, t’es relou.

 

 

7 :

Parquet Courts – Human Performance

Enregistré par morceaux dans de multiples studios, co-écrit par ses différents membres, et saluant au passage le son si particulier qui aura fait la scène underground New-Yorkaise de ces 40 dernières années, ce quatrième album de Parquet Courts aura très certainement été leur plus collaboratif et le plus riche musicalement jusqu’à ce jour, et probablement l’une des meilleures releases de l’année.

Entre urgence punk et penchants mélodiques plus subtils – ce qui fait tout le charme du groupe de Brooklyn -, le disque nous frappe un peu comme quand ton meilleur pote te propose une bonne pinte après une journée de merde : plus tôt deux fois qu’une, Jimmy. Si la première écoute nous aura instantanément agrippé par instinct, l’album s’apprécie au moins tout autant sur la longueur, entre les lignes et dans tous ses petits détails subtils, dont il semble regorger infiniment.

Des tracks comme Berlin Got Burry, Outside, Two Deads Cops, ou encore le chef d’oeuvre éponyme Human Performance, qui décrit avec éloquence l’état de désespoir et de solitude post-rupture, les niaiseries des innombrables guimauves qui ont déjà pu être écrites sur le sujet au cours de l’histoire en moins, témoignent d’ailleurs sans conteste qu’il s’agit bien là de la plume la plus aiguisée et remarquable qu’ils aient pu avoir depuis leurs débuts.

Sans aucun doute, en signant ce premier album en collaboration avec le label Rough Trade, célèbre pour son catalogue historique, Parquet Courts fait plus qu’un simple honneur à son héritage musical, il le sublime.

 

 

6 :

The Last Shadow Puppets – Everything You’ve Come To Expect

On n’y croyait plus vraiment; après huit ans de silence et plusieurs rumeurs (qui se sont révélées fausses) sur leur reformation, Alex Turner et Miles Kane ont fini par sortir le second album des Last Shadow Puppets. On se demandait donc ce que les deux comparses allaient nous proposer pour succéder au très 60’s The Age Of The Understatement.

Sans surprise, Turner et Kane ont ressorti les cordes si propres au groupe mais ont su faire évoluer leurs mélodies en les rendant plus chaleureuses et plus luxuriantes. Dans le prolongement de leurs projets respectifs, leur son est également devenu séducteur, tout comme eux. Fini donc les petits mecs tout gentils du premier album, maintenant le duo joue les crooners aux chemises à fleurs grandes ouvertes.

On met une petite pièce sur Alex Turer pour une place dans le top 10 de l’année prochaine avec les Arctic Monkeys.

 

 

5 :

Frank Ocean – Blonde

Boom ! Deuxième album de Frank Ocean dans le top ! Bon, vu leur sortie rapprochée (2 jours) c’est tout de suite moins étonnant surtout connaissant le talent du mec en question …

Blonde (ou Blond, on sait plus vraiment) est le prolongement logique d’Endless tout en restant dans la lignée de Channel Orange. L’ancien membre de Odd Future a grandi et a surtout énormément mûri depuis son premier album solo. Fini les instrus complexes et surchargées, Blonde est plus brut, plus simple, plus harmonieux, les morceaux sont longs et exploités à leur maximum, on ressent un réel travail au niveau de la production.

C’est grâce à ce disque qu’Endless prend toute son importance, on peut constater l’évolution du chanteur californien, c’est une sorte d’album passerelle entre Channel Orange et Blonde. Sans cet album, Blonde aurait pu paraître surfait et perdre de sa sincérité mais Frank a bien vu le coup ! À dans quatre ans ?

 

 

4 :

Leonard CohenYou Want It Darker

Le trésor national vivant canadien a sorti le 21 octobre dernier son quatorzième album studio, You Want it Darker, un bijou très acoustique qui restera certainement comme l’un des chefs d’oeuvre de 2016 ; toute la carrière du chanteur y est : les paroles y sont prophétiques, l’instrumentalisation y est parfaite, la voix de l’homme au chapeau sublimant des choeurs à briser le coeur.

Le soulagement d’une vie accomplie planant sur le disque, on est presque heureux de lui offrir une place de choix dans ce top 10. Merci, et farewell Léo

 

 

3 :

Metronomy – Summer 08

Il ne faudrait pas croire que la thématique estivale du nouvel opus de Metronomy en limite sa consommation aux uniques moments chauds de l’année (et vous savez comme ils peuvent être rares dans nos contrées).

Confortablement emmitouflés dans nos affreux plaids Ikea, on peut encore compter sur le fantastique Summer 08, ses nappes de synthés, ses chauds riffs de basse et les voix suaves de Joseph Mount et ses comparses afin de draper d’un velouté musical nos cœurs, mis à rude épreuve tout au long d’une année fort mouvementée.

 

 

2 :

Nicolas Jaar – Sirens

Nicolas Jaar, c’est un peu le Frank Ocean de la musique électronique : un génie à l’état pur ultra connu mais restant vaguement “underground” et ne donnant que rarement des nouvelles. Du moins, c’était le cas jusqu’à ce que le producteur américano-chilien nous fasse cadeau d’un petit bijou nommé Sirens.

Alors ok, il n’y a que six titres, ça fait peu depuis 2011 mais jamais Jaar n’avait jamais autant exprimé son talent auparavant. Il apporte une touche new wave mêlée à des sons latinos et des claviers légers et subtils à une base de jazz électronique pour finir sur des ballades pop. Sur le papier, le mélange est incompréhensible mais la moitié de Darkside est parvenue à doser chacune de ses influences pour en faire un cocktail parfait. Mention spéciale aux voix qui semblent s’écraser sur les rochers; de vraies sirènes.

 

 

1 :

La FemmeMystère

Après un premier album (Psycho Tropical Berlin) très remarqué en 2013, La Femme s’est longuement fait désirer avant d’enfin proposer son second LP, Mystère.

Une première date de sortie avait été annoncée pour le printemps 2016, mais c’est finalement le 2 septembre, dans l’excitation des rentrées scolaires, que Mystère a vu le jour, peu après la superbe prestation du groupe à Rock en Seine. Le disque est d’un éclectisme jubilatoire, allant du hip-hop jusqu’aux chants lyriques, en passant par la musique orientale ou le punk… C’est l’album d’un groupe sans aucun complexe, sans barrière et totalement libre.

Quelques clips sont déjà sortis, mais La Femme prévoit d’en réaliser pour chacun des seize morceaux de l’opus.

Nicolas Nollomont, Arthur Deplechin, Valentin Debernard, Maxime Fettweis, Mathias Bourgonjon.

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