Tout Va Bien : “Si je le pouvais, j’écrirais jusqu’à la fin de mes jours”
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Auteur·ice : Hugo Payen
07/05/2020

Tout Va Bien : “Si je le pouvais, j’écrirais jusqu’à la fin de mes jours”

Il y a de ça quelques semaines, Jan Wouter, aka Tout Va Bien, signait un retour des plus remarqués avec deux titres authentiques, fournis en histoires et en émotions. Ceux-ci laissant un goût de trop peu dans nos oreilles, on a voulu en savoir plus sur ce que nous réservait le jeune Belge, dont le talent fut remarqué il y a huit ans, lors d’un concours organisé par Studio Brussel. Tout Va Bien nous a emmené dans les coulisses de son passé, de son présent, mais surtout de son avenir. Entretien avec un artiste débordant de bonnes énergies et d’honnêteté, qu’on avait hâte de vous raconter. 

© Photo : Robbe Maes

La Vague Parallèle : Salut Jan ! Comment vas-tu en cette fin de mois et en plein confinement ?

Tout Va Bien : Écoute, aujourd’hui ce n’est pas facile, je t’avoue. Certains jours sont vraiment chouettes, je me réveille et je prends tout ça comme un recul face à la rapidité de la vie, je m’imagine en Inde, loin d’ici. Mais ce matin c’est plus compliqué, parfois c’est dur de faire face au manque de connexion humaine. Pour moi ce n’est pas évident, étant donné que je le fais seul. Je veux vraiment respecter les règles qu’on nous a imposé, mais voilà, personnellement, ça fait presque deux mois que je n’ai pas pris quelqu’un dans mes bras. Donc voilà, certains jours sont plus durs que d’autres !

LVP : J’ai vu sur Instagram que tu avais un petit rituel le matin. Pourrais-tu un peu nous l’expliquer ?

TVB : Alors, déjà, je crois très fort que la façon dont on commence notre journée nous portera pour le reste de la journée. C’est pour ça que j’essaye toujours de commencer ma journée de la façon la plus relax possible, et de profiter du moment. Du coup, je me sers un bon café, que je vais déguster sur ma petite terrasse. Le plus important, c’est qu’ensuite je mets mon téléphone de côté et j’écoute de la musique jusqu’à la fin de mon café. Le plus souvent j’écoute Jack Johnson et je m’imagine dans le Sud de la France, ou à Lombok, en pleine session de surf (rires) !

LVP : Lombok est un endroit très important pour toi.

TVB : J’ai quelques théories à propos de ça, justement ! Le fait est qu’en 2015 j’ai rompu avec ma copine de l’époque et j’ai voyagé un peu partout dans le monde en mode Eat, Pray, Love (rires). Je voulais aller en Indonésie mais sans forcément directement aller à Bali, c’est ma sœur qui m’a conseillé Lombok. Ce n’était pas vraiment connu à l’époque comme endroit. J’y suis allé pendant deux mois et, pour la première fois de ma vie, je ressentais ce sentiment de tranquillité. D’habitude je suis toujours en train de courir partout, et là c’était la première fois que je me posais quelque part. J’y ai rencontré des personnes qui sont devenues des amis et j’ai continué à y aller ! C’est d’ailleurs à Lombok que j’ai écrit ma dernière chanson, Have You (The Island Song). Ma seconde théorie est que je me suis toujours senti bien sur des îles volcaniques, et Lombok en est une, du coup je pense que ça peut aussi jouer.

LVP : Tu as sûrement dû entendre cette question une centaine de fois mais je me lance : il vient d’où, ce nom, Tout Va Bien ?

TVB : Figure-toi que peu de gens me le demandent ! La dernière fois que j’ai répondu à cette question, c’était il y a cinq ans. En fait, ma carrière a commencé de façon plutôt étrange, j’ai décidé de participer au concours organisé par Studio Brussel après ma première rupture amoureuse. Ils m’ont directement sélectionné, mais le truc c’est que j’ai un très long prénom, qui est assez compliqué à prononcer si on n’est pas flamand. Il m’a donc fallu un nom plus facile à prononcer, et comme j’étais en train de vivre plein d’émotions à ce moment-là, quand ils m’ont demandé mon nom j’ai juste répondu un peu sarcastiquement « Tout Va Bien ». Et au final c’est resté ! Pour l’anecdote, j’ai voulu changer mon nom à un moment, mais je suis vraiment heureux de pas l’avoir fait (rires). En fait, le nom de famille de ma mère est Jongbloed, ce qui donne Youngblood en anglais. Je me rappelle en 2016 en avoir parlé à mon manager, qui m’a dit qu’effectivement ça sonnait bien pour un nom de scène. Mais heureusement je ne l’ai pas fait, car cinq mois plus tard on découvrait le phénomène Yungblud (rires) !

LVP : À propos de ce concours de Studio Brussel, justement, est-ce que tu as déjà imaginé où serais-tu aujourd’hui sans ce concours ? Est-ce que tu as toujours voulu faire de la musique ?

TVB : Franchement non, pas du tout, c’était vraiment de la chance. J’ai toujours été doué en économie et j’ai toujours eu cette idée qu’il fallait que j’aille à l’université, comme on en a la coutume. La musique pour moi a toujours été comme ma seconde langue. On me demande souvent comment je fais pour écrire autant mais pour moi c’est vital, c’est quelque chose qui vient si naturellement. On m’a souvent dit que j’avais un don, mais pour moi, la musique, ça ne pouvait pas vraiment être un job. Et quand j’ai commencé l’université, je me suis rendu compte que je n’étais pas vraiment le plus doué, parce que j’avais du mal à me concentrer là-dessus, alors que lorsqu’il s’agit d’écrire, ma concentration s’apparente à de la super-concentration. Et du coup oui, sans ce concours, je ne sais pas vraiment où j’en serais. Après, quand j’y réfléchis, je serais probablement devenu musicien. C’est juste que ce n’était pas mon but au début. Et ça ne l’est d’ailleurs toujours pas vraiment : je veux créer, mais avant de m’identifier comme étant un musicien, je m’identifie comme étant moi. Si je le pouvais, j’écrirais jusqu’à la fin de mes jours. C’est ce que je fais pour moi, mais ce n’est pas ça qui me fait. C’est comme une connexion.

LVP : Tu penses que ça pourrait prendre fin un jour ?

TVB : Oui, c’est possible ! Professionnellement en tout cas ça pourrait, mais jamais personnellement. Comme je te dis, c’est une seconde nature pour moi. J’ai déjà essayé d’arrêter d’écrire, mais j’y reviens toujours car ça m’est vital. Après, qui sait, j’adore cuisiner donc pourquoi pas me lancer là-dedans un jour (rires) !

LVP : Tu es parti enregistrer ton premier album Kepler Star à Los Angeles. Qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans ce qu’on t’a appris pendant cet enregistrement ?

TVB : Le producteur m’a appris à écrire une chanson, à finir une chanson comme il le fallait. J’écris toujours les couplets en premier, mais quand j’arrive au refrain j’ai toujours plus de mal. On m’a appris le besoin d’une bonne structure dans l’écriture, le songwriting si tu veux. Ça m’a donc fait grandir en maturité musicale, et énormément façonné dans la manière dont j’écris aujourd’hui. Et puis, Los Angeles…C’est vraiment cool (rires) !

LVP : On peut dire que Kepler Star a été un vrai succès. C’était quoi ton sentiment après ce premier album ? Est-ce que tu avais déjà l’idée du suivant en tête ?

TVB : Écoute je peux dire aujourd’hui que je suis fier de Kepler Star. Je ne l’avais pas écouté pendant presque trois ans, et maintenant je me dis qu’il n’était pas si mal, c’est vrai. Quand j’écoute mon EP a CURIOUS ENCOUNTER with, qui lui est très électronique, je me dis que Kepler Star était peut-être un peu trop mature pour moi. Il est très lourd émotionnellement parlant, je me suis beaucoup ouvert, je n’arrivais pas à le gérer moi-même. Enfin, si, j’y arrivais, mais je n’étais pas vraiment d’accord avec certaines parties de moi qui ont écrit cet album. C’est pour ça que a CURIOUS ENCOUNTER with est très électronique, car ça devient du coup moins personnel dans la façon de composer. Écrire Kepler Star a été une expérience effrayante pour moi, c’était comme une porte ouverte vers mes émotions, vers moi-même.

LVP : Comme tu le dis, a CURIOUS ENCOUNTER with est très électronique, comme Kepler Star d’ailleurs. Sur tes deux dernières chansons qui viennent de sortir, tu abandonnes ces sonorités pour laisser place à plus de simplicité et d’authenticité, comme un come-back à tes premiers amours.

TVB : Oui voilà, en fait il faut voir comment j’ai commencé. Je n’ai jamais eu la chance de me développer et de réfléchir à quel était mon message. J’ai toujours pensé que l’électronique était cool, était à la mode. Tous mes amis me répètent souvent que je suis le genre de gars qui adore jouer à côté d’un feu de camp, qui adore la nature. Mais ils me disent aussi que lorsqu’ils écoutent ma musique, ils arrivent à entendre Tout Va Bien mais qu’ils n’entendent pas qui je suis vraiment. Pendant six ans, lorsque je montais sur scène, j’avais l’impression d’être quelqu’un d’autre, et je n’aimais pas cette personne. Il essayait de prouver quelque chose, mais le truc c’est que ça devient vite épuisant. Après avoir enchaîné quelques concerts, je me suis rendu compte que ça ne me donnait plus d’énergie, que j’essayais d’être quelqu’un que je n’étais pas. Après un festival en 2017, j’ai vraiment réalisé que je devenais cette personne que je ne voulais pas être. J’ai eu cette grosse désillusion à propos de la musique, et à propos de moi-même. J’ai arrêté d’écrire pendant plus de trois mois mais, encore une fois, je n’ai pas réussi à m’en défaire complétement. C’est là que j’ai réalisé que dans mes playlists Spotify, rien de ce que j’écoutais n’était électronique. Je faisais une musique que je n’écoute même pas moi-même. Ensuite, j’ai recommencé à écrire pendant près de deux ans, et ce qui est chouette avec le fait d’écrire pendant autant de temps, c’est qu’on en oublie les raisons, on oublie les besoins de vouloir écrire un bon refrain, une chanson qui passera en radio. On n’écrit pas pour plaire aux autres, on écrit pour nous. Du coup voilà, l’électronique n’était plus pour moi et j’ai réfléchi à comment introduire cette recette d’écriture dans un album. J’avais envie de changer la manière dont on enregistrait, c’est-à-dire que tout ce qui est sur l’album est presque live, rien n’était vraiment programmé ou répété des millions de fois sur plein de pistes différentes. Chaque instrument est réel et est joué par une personne réelle. On a enregistré chaque instrument en même temps, si tu veux ! C’est comme sur la prochaine chanson que je vais sortir prochainement, Fake Pretenders : tout le monde au studio savait que la partie où je dois enregistrer ma voix me fout toujours la trouille. C’est pour ça qu’ils ne m’ont laissé que trois prises et que je ne pouvais pas écouter le résultat après (rires). Ça fait partie de l’authenticité et de la simplicité du prochain album et de ceux qui suivront. Ça me donne beaucoup plus d’énergie qu’avant, et j’ai hâte qu’il sorte. Qu’il fonctionne ou pas, ce n’est pas ce qui m’importe le plus, et ça ne changera pas ce que j’en pense. Je suis vraiment fier de ce que j’ai fait sur cet album. C’est le meilleur sentiment à avoir, de ne pas voir les chiffres avant, c’est ce qui est vraiment important. On a d’abord réfléchi à comment mettre toute l’honnêteté et l’authenticité possible dans ces morceaux.

LVP : À propos de This Is How We Say Goodbye, je veux en savoir plus. C’est la première chanson que tu as décidé de sortir après ces quelques années, et les paroles sont vraiment très belles. Elle parle de quoi exactement ?

TVB : Déjà, c’est à propos de dire au revoir à quelqu’un, ça c’est clair. J’ai été en couple avec une fille vraiment extraordinaire, c’est la plus chouette personne que j’ai rencontrée. J’ai eu envie de l’emmener à Lombok pour lui montrer ce qui est pour moi comme un sanctuaire, idée stupide (rires). Mais j’étais toujours stressé, je n’arrivais pas à me poser réellement. C’était une période assez bizarre pour moi, car on venait d’enregistrer Have You (The Island Song) et je savais que l’album allait suivre. Je pense que l’énergie accumulée dans mon écriture durant ces trois années, rajoutée au fait qu’elle était là, à cet endroit-là, a rendu la situation encore plus compliquée. Du coup on a décidé d’aller à Sydney, car un de mes endroits préférés dans le monde se situe près du Sydney Opera House, et je voulais lui faire partager. On y est allé, on s’est baladé puis on a rompu. Tout ce qu’on avait construit a comme explosé, mais d’une façon très calme, je dirais. En ont suivi les 48h à la fois les plus belles mais les plus surréelles de ma vie. Malgré la situation on avait encore cette connexion, on continuait à prendre soin l’un de l’autre. Avec le décalage horaire je n’avais personne à qui je pouvais parler de la situation, personne à appeler. À un moment je suis parti me balader et j’ai décidé d’appeler un bon ami à moi que j’ai rencontré à Lombok, justement. C’est vraiment un mec génial et il m’a beaucoup aidé. Il m’a dit : écoute Jan, tu dois rentrer en Belgique et tu sais, parfois la meilleure chose à faire c’est dire au revoir. Le jour d’après, on était dans ce long vol vers la Belgique. On rentrait en tant qu’amis cette fois-ci, et je ne pouvais pas dormir. Je n’ai pas dormi pendant près de 48h, je suis rentré et je n’arrivais toujours pas à dormir. Je me suis levé, j’ai pris un crayon et j’ai écrit cette chanson en cinq minutes.

LVP : Que peux-tu nous dire à propos du prochain album ?

TVB : Déjà, sur le plan technique, je pense que quelques chansons vont sortir dans le courant du mois prochain. Je n’arrive pas à les garder pour moi, je veux les partager ! Je dirais que l’album est le premier dans lequel j’ai tous les contrôles, bien sûr je les avais aussi avec les précédents projets, mais je dirais que celui-ci vient vraiment de moi, de qui je suis. C’est aussi la première fois que je laisse des gens entrer dans mon intimité sans vraiment avoir peur. Il est très honnête et authentique, comme on a dit. Au niveau du tracklisting, surtout, j’ai vraiment essayé de raconter cette histoire. Au début j’avais presque 120 chansons écrites, ce n’était pas facile de choisir lesquelles je voulais mettre dans l’album. C’est vraiment cette idée d’histoire qui m’a le plus aidé à choisir. C’est une histoire d’amour, mais surtout d’amour de soi avant tout. Sur la façon dont on doit comprendre le monde, sur les relations qu’a le monde avec toi et avec ce qui t’entoure. Selon moi, si je me sens bien, mon approche du monde sera différente et il me répondra différemment. Have You (The Island Song) est vraiment porté là-dessus. L’album aura deux parties, une très mélancolique avec beaucoup de cordes, et une autre plus calme, plus ambiance île paradisiaque. En un mot, je dirais que l’album est réel, à tous les niveaux. Il est vraiment qui je suis.

LVP : Est-ce qu’on pourra y retrouver des collaborations ?

TVB : On y a pensé à un moment car certaines chansons de l’album s’y prêtent, mais on a décidé de ne pas le faire. Surtout pour des artistes qui ont besoin de visibilité, c’est parfois une bonne idée de ramener d’autres personnes sur un morceau ; mais après y avoir réfléchi, ça n’aurait pas fonctionné, car cet album est trop pur et personnel je trouve.

LVP : Quand je t’ai vu sur la scène du Botanique à l’occasion des Nuits 2015, tu avais une énergie incroyable. Est-ce que tu as hâte de retourner sur scène ?

TVB : Oh que oui ! Surtout que ça va être une expérience tellement différente d’avant pour moi. À l’époque je n’avais que 22 ans, j’étais encore en train de comprendre comment tout ça fonctionnait. Et j’ai appris entre-temps qu’on ne pouvait qu’être soi-même, ça sonne cheesy mais je suis vraiment excité à l’idée de savoir ce que ça va donner sur scène. Je ne compte plus essayer d’être quelqu’un d’autre que moi. La situation actuelle ralentit un peu nos plans, mais dès qu’on le pourra je compte bien remonter sur scène. Surtout qu’avec un groupe ça va tout changer, je veux vraiment apporter l’ambiance de l’album sur scène et je peux dire que j’ai trouvé les meilleurs pour m’accompagner, les répétitions nous ont vraiment donné encore plus envie !

LVP : Ton top 3 d’artistes qui influencent ton écriture ou ta musique en général ?

TVB : En fait, je n’essaye pas d’écouter des artistes dans l’optique d’être influencé, je dirais plutôt que beaucoup d’artistes m’inspirent au travers de leur mode de vie. Par exemple je respecte énormément Matt Corby, il reste fidèle à lui-même et ça s’entend clairement dans sa musique. Il profite juste de la vie, il écrit des chansons sur son quotidien australien, sur les espaces qu’il a. C’est mon héros (rires) ! J’adore Nick Mulvey, spécialement son dernier album car il n’écrit pas que des chansons qui parlent d’amour, il a toujours un message inspirant derrière, comme sur Mountains To Move. Ses textes m’épateront toujours. Sufjans Steven aussi, il arrive à faire quelque chose de simple, de petit, tout en étant énorme à la fois. On peut entendre dans sa musique qu’il est honnête et qu’il y met tout son cœur et sa peine. Je suis un grand fan de son style de jeu à la guitare. Personnellement, je ne sais pas en jouer, mais j’ai voulu qu’il y en ait sur l’album car j’adore la connexion qu’une voix peut avoir avec des accords de guitare. Ces trois m’inspirent très fort dans ma relation à la musique. Après, j’ai commencé à écrire grâce à Bon Iver, c’est un génie.

LVP : Un album préféré pendant ce confinement ?

TVB : L’année passée j’écoutais beaucoup le dernier album de Nick Mulvey, du coup, Wake Up Now, c’est clairement mon album préféré de 2019. Mais pendant le confinement ça varie, je t’avoue que Nick Mulvey revient souvent car sa musique est remplie de bonnes énergies et on en a besoin.

LVP : Dernière question : 2020, c’est l’année de quoi pour Tout Va Bien ?

TVB : Mmmh, pour Tout Va Bien c’est vraiment l’année d’un gros coming-out musical, et même pour moi en tant qu’artiste. Je suis vraiment heureux d’être de retour.


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