L’affiche était belle ce samedi soir à l’Aéronef. En collaboration avec le photographe Richard Bellia, qui jouira cette saison d’un statut de partenaire particulier, l’Aéronef nous présentait une soirée presque 100% française où se côtoyaient trois groupes de la scène rock française aux couleurs différentes: les Bordelais de JC Satàn, le Toulousain psyché-pop Barbagallo, et l’électro-rock sans limite du suisse Buvette.
Les JC Satàn cacheraient-ils bien leur jeu ?! Derrière leur image de gros rockeurs au son puissant se cacheraient en fait des cœurs tendres et romantiques ? C’est en tous cas ce qu’ils cherchent à montrer avec cette tournée baptisée Love Session, au cours de laquelle les Bordelais tentent de montrer au public le versant pop de leur musique souvent méconnu. Et autant le dire, au cours de ces 50 minutes, on est tombé sous le charme de leur set. Parfois maladroits, parfois stressés, les musiciens nous ont offert un recueil de titres touchant. Et si la brutalité ressurgit par moment – après tout elle fait partie de l’ADN du groupe – on a eu droit à des vrais moments de douceur et de beauté, les musiciens ayant parfois l’air de se redécouvrir les uns les autres en jouant des chansons qu’ils n’ont pas forcément l’habitude de jouer en live. Un bien joli moment hors des sentiers battus pour un groupe qui est clairement l’une des valeurs sûres du rock hexagonal.
Débarquait ensuite sur scène Barbagallo, qui nous avait fait le plaisir de nous accorder une interview plus tôt dans l’après midi. Son album Grand Chien nous avait laissé sous le charme d’un artiste rêveur, sorte d’équilibriste entre du psyché et une pop plus classique. Le live de samedi n’a fait que renforcer notre amour pour le Toulousain chevelu. La grande force de Barbagallo en live est qu’il a su s’entourer d’excellents musiciens, qui permettent de donner corps et âme à une musique qui ne demandait que ça. Des chansons comme Mungibeddu ou La Vérité prennent ainsi une tournure inédite, plus intense et plus puissante qu’elles ne peuvent l’être sur l’album. La transition entre le disque et la scène est donc clairement réussie pour sa psyché-pop.
Il est 23h00 lorsque Buvette, accompagné de son live band, débarque sur scène. Venu présenter son quatrième album Elasticity, le frère de label de Flavien Berger, mélange les genres avec une facilité déconcertante, bien accompagné de ses excellents musiciens. On passe ainsi d’un monde à l’autre, du rock à la dub en passant par la pop et le reggae, le tout toujours teinté d’électro. A l’écoute, on pense parfois à Gorillaz ou aux New-Yorkais de Holy Ghost!
On pourrait être suspicieux devant tant de facilité, mais on cède facilement tant la musique du Suisse invite à la transe et à la danse, le bonhomme nous emportant dans son univers parfois nonchalant, mais toujours excitant, on boude donc difficilement notre plaisir.
On ressort de cette soirée heureux de voir que la scène indé française ne finira jamais de nous surprendre, tant sa vitalité et son éclectisme en font une source quasiment intarissable.
Crédit Photo : Noémie Danjou
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.