Nous étions en apnée depuis Jinx, leur premier album sorti en 2019. Fort heureusement, le quatuor de Brooklyn nous a récemment délivré.e.s avec une bulle d’oxygène addictive intitulée Trophy qui s’inscrit directement dans la continuité d’un style unique et raffiné qui leur est propre : une pop psychédélique aux accents jazzy et aux vibes downtempo.
Bouton play, yeux fermés. Un synthé mystique, une basse sensuelle et un groove suave mettent immédiatement nos sens en éveil. Avec l’arrivée du chant délicat et vaporeux de Lila Ramani, difficile de ne pas faire le parallèle avec Jinx, leur dernier opus largement acclamé par la critique indé. “Same, same but different”. En cultivant malgré tout une atmosphère relativement homogène, Crumb réussit à nous surprendre au beau milieu du morceau avec l’apparition d’une distorsion crépitante dans laquelle la voix s’immerge sans retenue. Cette dualité entre pop groovy et trip-hop psyché 2000’s constitue la singularité de Trophy qui présage (on l’espère) un nouvel EP/album pour les quatre américain.e.s.
Aussi exaltant que la musique, le clip, qui joue sur l’esthétique du clair-obscur, présente une superposition de deux cérémonies de remise de prix pour le moins inquiétantes : la première avec la chanteuse Lila Ramani sur la scène d’un théâtre sombre dont le public est composé de trophées humanisés, et la seconde avec Jesse Brotter (basse), Brian Aronow (synthés), et Jonathan Gilad (batterie) en pilotes de karting démoniaques qui mettent leur vie en danger pour monter sur la première marche du podium ; une histoire brumeuse et surréaliste de conflits de pouvoir et de course contre le temps !
Mélomane en apesanteur.
#jamaissansmoncasque
