Ultra Dramatic Kid : Muddy Monk frappe encore en plein cœur
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Auteur·ice : Léa Formentel
01/04/2022

Ultra Dramatic Kid : Muddy Monk frappe encore en plein cœur

| Photo : Emma Panchot

Le musicien suisse Muddy Monk nous délivre son deuxième album, Ultra Dramatic Kid. Et c’est donc avec un plaisir non dissimulé que nous avons eu la chance de l’écouter, de l’adopter et même de l’aimer avec, au programme, du rire, des larmes mais surtout beaucoup de tendresse.

On se souvient encore de son passage dans le tube Le code, aux côtés de Myth Syzer, Bonnie Banane et Ichon, il n’était alors pas encore connu du grand public. Son amour des synthés a finalement su conquérir les coeurs et les oreilles pour faire de lui un incontournable de la pop francophone. Une fois de plus, sur ce nouvel opus, on voyage. Muddy Monk nous emmène ici déterrer ses souvenirs d’enfance avec Face ou pile, ou nous parle de ses histoires d’amour dans la chanson Suzie.

Entre chaos et douce nostalgie

Lorsqu’on écoute les morceaux de Muddy Monk, on est très vite saisi par sa voix cristalline. S’il nous disait : « viens on part loin d’ici toi et moi », on répondrait « mille fois oui » à coup sûr. C’est d’ailleurs un peu ce qui est dit dans Face ou pile : « Viens on le fait, on tire dans le mille/Demain m’importe peu/Si on roule comme dans les livres/Demain il y aura du bleu ». Mais Muddy Monk, c’est aussi de magnifiques clips. Ici réalisé par le talentueux Félix de Givry, il nous embarque aisément dans l’intimité du chanteur grâce à de vieilles captations vidéos, qu’on devine être celles de Guillaume enfant. S’ensuit une multitude d’autres morceaux de vie qui déboucheront sur un mariage, avec en guise de mariée Alma Jodorowsky.

 

La musique de Guillaume donne envie d’être amoureux·se. Serait-ce l’usage des synthétiseurs ou bien sa douce voix ? Il y a certainement aussi les thèmes abordés. Après tout, Muddy Monk écrit quand même des chansons qui parlent d’amour, et ça depuis le début. On se rappelle aisément de En Lea ou Baby sur le premier album Longue ride, sorti en 2018. Là ce sont Smthg ou Satin Dolls qui prennent par les sentiments : « Oui j’avoue j’ai aimé des filles/joué au strip club dans des villes/Mais il n’y a que toi qui sait gifler mon coeur, girl ! ». Ce n’est donc pas pour rien que son LP s’appelle Ultra Dramatic Kid. Un kid oui, mais qui a mûri depuis Longue ride, vécu alors comme une sorte de thérapie. Entre temps, en 2020, on eut quand même l’excellent EP intitulé Ultra Tape – encore quelque chose d’ultra ? Il y a effectivement quelque chose d’ultra chez Muddy Monk : ultra sensible, ultra intense, ultra fragile et ultra doux. C’est sûrement ce qu’on recherche en écoutant sa musique, qu’elle frappe en plein coeur.

Muddy Monk Alma Jodorowsky.

Avec Ultra Dramatic Kid, Muddy Monk livre une nouvelle pièce quelque part entre chaos et douce nostalgie. Une suspension dans le temps d’à peine plus de trente minutes au cours de laquelle, tel un magicien, il réussit à susciter un tas d’émotions en même temps. Comme si tout pouvait basculer en un instant vers le bonheur ou le chaos. Allant chercher aussi bien du côté de Daft Punk, de Rage Against The Machine que de Travis Scott. Un deuxième disque sans concession qui se termine délicieusement par Slow, le morceau le plus long de l’album, sans doute l’un des plus saisissants. La quasi-totalité des titres se voit également offrir un visuel réalisé par Felix de Givry, l’ensemble formant un court métrage à découvrir dès à présent.


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