| Photos : Melissa Fauve pour La Vague Parallèle
Il y a quelques jours, on vous parlait de Uwase (ici), une artiste empreinte de mélancolie, qui n’hésite pas à parler de sa vulnérabilité au moyen de sa guitare électrique et de ses paroles aiguisées. Nous retrouvions, ce 30 janvier, son indie-pop captivante à l’AB Club, pour ses premiers pas sur la scène bruxelloise, quelques heures seulement avant sa victoire officielle à De Nieuwe Lichting. Sur les traces des grands talents belges, Uwase nous a offert un jeudi soir des plus tendres, sur le son des applaudissements de son public conquis.
Pour commencer la soirée en bonne compagnie, première partie s’impose, c’est Gabriel Eden qui donne le ton. Quelques roses rouges parsemées et une lumière écarlate, l’artiste nous conte ses déboires amoureux sur fond de picking plutôt plaisant, signé Bryn. Un doux cri du coeur adressé aux âmes vulnérables dans la pièce qui les comprendront assurément, et une belle entrée en matière pour ce qui suivra.
Avant même son entrée, le décor est planté : un canapé mauve, un tableau suspendu au-dessus, une mise en scène qui reflète son univers visuel et musical. Le mauve, couleur emblématique de son EP Angelo pour un concert intime et sincère. On découvre alors une énergie sororale qui traverse toute la soirée. Une complicité naturelle lie les musiciennes à Uwase, et pour cause, l’une est sa cousine et l’autre pourrait “être sa cousine aussi”, selon ses mots. Pas de simples accompagnatrices, elles font partie intégrante du spectacle, partageant la scène comme on partage un moment entre proches. L’ambiance est posée, bienveillante et lumineuse.
| Photo : Melissa Fauve pour La Vague Parallèle
Vêtue d’une longue robe noire, Uwase a l’assurance d’une reine, prête à nous embarquer dans son monde. Dès les premières notes de Pls don’t take it away, morceau d’ouverture de son dernier EP Angelo, elle capte l’attention. Sa voix, à la fois fragile et puissante, glisse sur des instrumentations où se mêlent espoir et mélancolie. Le concert alterne entre morceaux récents et titres issus de ses premiers EP auto-produits. Un retour aux sources, un rappel du chemin parcouru, toujours porté par le soutien inconditionnel de ses proches. On assiste alors à un moment de complicité lorsqu’elle s’installe sur le fameux canapé, entourée de ses musiciennes, pour interpréter No Idea, avec ses paroles doucement dénonciatrices :
You don’t
Don’t know
My story or my soul
I need to
Remember
Everyone has their own
| Photo : Melissa Fauve pour La Vague Parallèle
Pourtant souvent accompagnée de sa guitare, Uwase nous offre un moment au piano sur Angelo, morceau éponyme de son EP. Une performance qui révèle, une fois de plus, sa sensibilité artistique. Tout au long du set, son sourire et sa générosité transforment la salle en cocon chaleureux, dont on ne voudrait pas se passer en ces temps difficiles. Le public, conquis, ne ménage pas ses déclarations d’amour : “We love you”, “You’re the best”, autant de mots qui viennent toucher Uwase en plein cœur.
L’énergie circule, elle la capte et la renvoie avec humilité. Elle la conserve précieusement dans une ferveur qui annonce de belles choses à venir. La fin du concert se dessine lorsque résonnent les premières notes de Fine. Ce morceau, aux allures de bilan, sonne comme une page qui se tourne :
I’ll be fine
I’m fine
I’m done crying
Now I’m writing you down
You could have spared me
All of this misery
Fine
That’s what you said we would be
Just fine
Comme une leçon tirée d’un moment difficile, comme une conclusion parfaite à ce premier chapitre scénique. Mais avec un public aussi investi et une présence scénique aussi affirmée, on peut le dire sans hésiter : she’ll be fine. Le concert se clôture sur un dernier rappel avec Pedestal, premier single de son EP Angelo. Une ultime montée en intensité, confirmant qu’avec sa pop aérienne et introspective, Uwase est prête à conquérir bien d’autres scènes. Vive Uwase.
| Photo : Melissa Fauve pour La Vague Parallèle
Experte en repérage des meilleures places en concert (taille oblige)