Vanyfox secoue le game avec son nouvel EP Banzelo
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Auteur·ice : Matéo Vigné
16/06/2022

Vanyfox secoue le game avec son nouvel EP Banzelo

| Photo : Cristina Morais

Rien de plus frais que la batida de Vanyfox pour l’avant-goût d’un été qui s’annonce déjà très (très) chaud.

Batida ça veut dire « battue » ou « secouée » en Portugais. Ce terme lusophone peut aussi s’associer à un cocktail ou une boisson alcoolisée fraiche. Sinon, pour celleux qui n’y connaissent rien en musique électronique (aux accents multiples), la batida c’est aussi un genre musical qui est né dans la banlieue de Lisbonne et qui s’inspire, entre autres, du kuduro et de la house music. Cette inspiration, Vanyfox a su la retranscrire à merveille dans un EP qui respire la langueur rythmique et l’éclectisme cosmopolite. Originaire d’Angola, le jeune artiste de 22 ans déferle son art entre Lisbonne et Paris et est en train de devenir l’une des figures marquantes d’un genre en constante évolution. Influencé par la musique de Koffi Olomidé depuis son très jeune âge, la fougue de Buraka Som Sistema ou encore ses pairs de la batida que sont Lycox ou Niggafox, Vanyfox produit aujourd’hui ses propres morceaux décomplexés, riches et savoureux.

Que ce soit avec Banzelo na Amazonia ou encore Cores da Vida, l’artiste reste fidèle aux origines afro-caribéennes du genre, saccadées, dansantes et vibrantes. Au fil de l’EP Banzelo, on retrouve une évolution charmante où se mélangent folklore, ascendances et teuf. On distingue facilement les influences électroniques de Vanyfox dans ces productions, les tracks Jun Guevaru et Rave no Rio (comme son nom l’indique) sont des marqueurs forts de l’effervescence électronique que connaît le monde de la musique afro ou latine. Très ravy, très dansantes, très fortes. Ces ponts entre styles et genres musicaux ne peuvent être que bénéfiques pour la scène qui s’est toujours développée grâce aux métissages et aux mélanges. Vanyfox est étroitement lié au collectif afrocentré congolais et canadien Moonshine avec qui il mixe lors de leurs soirées en Europe et dans le reste du monde. Une synergie créatrice qui donne envie de danser rien qu’en lisant/écrivant ces quelques lignes.

 

Si vous êtes à Paris, Brooklyn ou encore Montréal, n’hésitez pas à checker autour de vous s’il ne passe pas pour y présenter ce nouveau projet. Ce serait bête de rater cette occasion de dire dans 4-5 ans « Putain, à l’époque j’avais assisté à un showcase super intimiste de ce gars dans une toute petite salle… C’était canon », quand il sera la tête d’affiche des plus gros festivals de l’été.

Difficile de ne pas secouer sa tête, tapoter du doigt sur la table ou, a minima, marquer le rythme en faisant flirter le bout de ses orteils avec le sol en écoutant Banzelo. Qu’elle soit dans les corps, dans les verres ou qu’elle rythme le dancefloor, la batida cristallise ces mélanges parfaits à consommer, sans modération cette fois.