| Photos : Hugo Payen pour La Vague Parallèle
Avec un mois de mars sacrément bien chargé en dates et en heures de tourbus, c’est entre les murs de l’Ancienne Belgique que Warhaus a décidé de faire résonner ses multiples histoires de romantique invétéré lors de son passage bruxellois. Sous les accords de ces musiciens de génie, les textes de Ha Ha Heartbreak se sont envolés et nous ont fait vaciller entre la fête et les pleurs. Comme à son habitude.
Devoir vous résumer en quelques paragraphes notre soirée aux côtés de l’un des artistes les plus ingénieux et talentueux du genre nous semble être un exercice particulièrement délicat quant à son caractère subjectif. Entre ses triomphes avec Balthazar et ses trois albums tous aussi éblouissants les uns que les autres, Maarten Devoldere se réinvente au fil des sorties. Une réinvention permanente qui attise les passions et attirent les foules.
À chacune de nos visites à l’Ancienne Belgique, une atmosphère singulière se dégage. Située en plein cœur de la ville et accueillant continuellement nos artistes préférés, elle possède ce petit ingrédient qui nous fait nous y sentir comme à la maison. La foule déjà présente en masse quelques heures avant le début du concert nous semble donc elle aussi, être en pleine effervescence. Elle est prête à danser et à hurler quelques paroles de l’artiste entre deux riffs colorés.
Après une première partie tant excentrique que rafraîchissante portée par l’atypique Johannes Is Zijn Naam, venu préchauffer l’assemblée avec quelques morceaux de son univers singulier, c’est au tour du quintette de recevoir ses premiers applaudissements. Les lumières s’éteignent, et se rallument, plongeant l’espace dans un univers à la Turner et Kane de l’époque Is That What You Wanted.
| Photos : Hugo Payen pour La Vague Parallèle
Le bal commence sur Desire, venu nous attraper directement avec ses sonorités mystérieuses. Les corps se détendent et dansent. Pari déjà réussi pour le groupe qui enchaîne sans attendre sur le funky When I Am With You. Véritable petite lettre d’amour dans laquelle celui qui la lit explique à quel point la personne en face d’elle fait toute la différence. Le ton de la soirée est donné.
Après le désir et l’amour, place au reste. Les couleurs changent et les percussions de Control retentissent. Un retour en arrière qui se poursuit sur The Good Lie, deux morceaux qui nous prouvent une énième fois le pouvoir d’interprétation de l’artiste originaire de Courtrai et le talent de ses quatre compères.
S’en suit l’enchaînement Shadow Play et Fall In Love With Me, en version acoustique et en étant toujours aussi sensible et explosive qu’il y a quelques années. Sur sa lancée, Maarten garde sa guitare à la main et nous joue Best I Ever Had, dernier chapitre de ce nouvel album. Meilleure manière de conclure un album et de marquer le coup en concert. Après des vagues de déhanchements, le silence envahit la salle.
| Photos : Hugo Payen pour La Vague Parallèle
Sans attendre, les premiers accords du son acclamé Time Bomb viennent redonner les couleurs chaudes du début. Un morceau à l’envolée finale irrésistible et libératrice pour le groupe autant que pour le public qui se replonge une nouvelle fois dans les émotions de l’artiste. Toujours accompagné des percussions de Michiel Balcaen, des accords de piano et des cuivres de Tijs Delbeke et du légendaire Jasper Maekelberg à la guitare, la fête bat son plein dans la grande salle de l’Ancienne Belgique.
En parlant de cuivres, ceux du mythique Beaches retentissent soudainement dans toute la salle. On sait ce que ça signifie : “Are you ready for some jazz Brussels?!” scande alors l’artiste avant de laisser la musique occuper l’espace. Le groupe se déchaîne. On comprend que la soirée touche à sa fin. La foule se meut, les têtes se balancent et les sourires pleuvent.
| Photos : Hugo Payen pour La Vague Parallèle
Pour conclure, Warhaus choisit d’abord Mad World. Un dernier retour en arrière dont le nom n’a jamais aussi bien résonné qu’aujourd’hui. L’artiste nous fait nous époumoner une énième fois dans un pur moment de bonhommie et ce, avant de quitter la scène sous les premiers applaudissements.
Un bref passage dans les backstages laisse place au traditionnel rappel. La chance nous sourit ce soir, les premières notes de notre petit coup de cœur personnel qu’est Machinery se font entendre. S’en suit le passé incontournable Open Window, premier single que l’on a pu découvrir avec l’arrivée de Ha Ha Heartbreak. C’est l’heure de se déhancher une dernière fois.
Pour clôturer définitivement la soirée, Maarten nous parle de ce qu’il préfère par-dessus tout dans les ruptures : la phase de déni. Pour le coup, on est en plein dedans nous aussi. On aimerait que la soirée continue sous les morceaux pénétrants du groupe. Pourtant, il est temps pour nous de rentrer à la maison et d’attendre sagement son prochain passage, ses nouvelles histoires.
Toujours au premier rang d’un concert par amour mais surtout parce que je suis le plus petit. Je fais de la mélancolie mon principal outil.