Est-ce parce que la grisaille anglaise correspond particulièrement bien à l’univers post-punk ? Parce qu’un double coup de blues post-brexit et covid-full poussent les groupes à écrire des chansons aussi tranchantes que leur reine et des paroles aussi tristes et grisantes qu’une banlieue londonienne sous la pluie ? No one knows, no one cares. Surtout pas Yard Act qui déboule de Leeds pour envahir les systèmes sons les plus récalcitrants de leur morgue céleste.
Une guitare qui claque des riffs répétitifs et obsédants, une basse qui tente de prendre la place de la guitare et une batterie qui secoue les morts. Suffisant pour composer un rock minimaliste prêt à retourner les plus bouillantes des salles de concerts. Suffisant pour que Dark Days, le premier EP du quatuor sorti début 2021 propulse le groupe dans les petits papiers de la si fermée scène rock indé européenne. Quatre chansons qui égratignent l’optimisme mais qui veulent à tout prix transpercer la déprime et abattre les murs quels qu’ils soient. Les mots lancés comme des pavés par James Smith se transforment en un tourbillon qui déracine nos peurs et nous expulse droit sur le monde, à travers la porte trop souvent fermée. Sans nous demander notre avis, Yard Act l’enfonce et nous fait comprendre qu’on ne pourra plus jamais la refermer.
Et l’annonce d’un premier album, THE OVERLOAD, pour janvier 2022 ne risque pas de nuire à la hype qui entoure promptement tout ce qui passe entre leurs doigts et ressort dans nos enceintes.
Essaye de faire de ma surdité rythmique un atout.
