Yellow Days : A Day In A Yellow Beat
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Auteur·ice : Capucine Renaud
22/09/2020

Yellow Days : A Day In A Yellow Beat

Pour présenter son “Yellow Beat”, Yellow Days a sorti le génial A Day In A Yellow Beat le 18 septembre. Un monde groove et soul pétillant s’ouvre à nous ! George Van den Broek est d’humeur free-jazz, comme connu précédemment avec Harmless Melody (2016) ou Is Everything Ok In Your World? (2017), mais avec une nouvelle dynamique P-funk qui ne présente plus rien de morose, si ce n’est les paroles. Malgré la longueur de l’album (23 titres pour 1h18), on entre très volontier·ères dans ce joli monde.

On y va tranquillement, sans se presser, avec pas plus de 7 interludes : The Outsider, Come Groove!, (Pot Party), (What Goes Up Must Come Down), Something Special, (Mature Love). Chacun confirme ce que le lyrisme exprime : une crise existentielle construite par une grande partie des millenials, qui se sentent perdu·es dans le monde actuel.

Pourtant, Get Free est un hymne au chill résistant ! La soul est désormais énergique, pour aller à l’encontre de ses dissident·es. Le sax’ est notre guide dans ce fabuleux monde qui semble complètement déconnecté de la réalité, et c’est un pur bonheur. Ce monde est libre et chacun·e a le choix de faire ce que bon lui semble. Le fuzz et les chœurs en arrière-plan conviennent à une dynamique positive, comme dans Let You Know. 

Shirley Jones et Nick Walters ajoutent leur grain de sel avec Who’s There? et Open Your Eyes. Mais ce ne seront pas les seules collaborations sur l’album ! Getting Closer est dans l’optimisme et pousse la jeunesse à ne rien lâcher. Les variations de claviers ne s’arrêtent plus, c’est un véritable travail d’orfèvre dans l’harmonie des mélodies synthétiques. 

You est l’un des sons les plus groovy de l’album. Il était déjà sorti en single et avait prédit un album différent des précédents dans sa dynamique. Keep Yourself Alive prend le relai avec du piano électrique, on se retrouve dans les années 70, un nirvana soul frétillant. Une soul qui continue avec Let’s Be Good To Each Other, prêchant que c’est aussi l’entourage qui fait les good vibrations. C’est toujours bon à rappeler, et c’est encore mieux avec un piano électrisant, n’est-ce pas ?

On continue les collaborations : Bishop Nehru (!) donne un ton rap dense et se fond parfaitement dans le monde de Yellow Days. Il y a même un featuring avec Mac DeMarco, dans The Curse. Dommage que la collab’ ne soit pas allée plus loin que des “ouhh” et des “ohhh” d’arrière-plan. Même si on pourrait dire que l’on retrouve des codes lyriques similaires à Mac, mais c’est déjà plus ou moins le cas en temps normal. Quoi qu’il en soit, les erreurs étant faites pour être commises (sans trop en abuser), on ne lui en tiendra pas tellement rigueur. On a le temps pour une autre collaboration, plus poussée, dans le futur.

Mention spéciale à So Lost, qui ressemble à un tube sentimental des années 80 aux intensifications de synthé (de notre côté, on adore). La fin de l’album présente cette facette avec un rythme effréné, et des riffs en supplément dans Treat You Right. On pourrait facilement comparer cette partie à du Blood Orange (Freetown Sound), pour citer un de ses contemporains. Ainsi, on finit par un rythme en decrescendo, comme une boîte à musique qui s’arrête. Le yellow beat s’achève.

À l’image de la cover de l’album, la fantaisie qui se présente dans A Day In A Yellow Beat semble un peu ironique et n’a lieu que dans les sonorités. Au final, avec les thèmes abordés, on parvient à cerner certaines facettes de l’artiste. Son monde éclectique ne semble pas toujours correspondre au temps présent, néanmoins, la musique semble être salvatrice pour avancer.

Pour vous faire une idée, on vous invite à aller découvrir par vous-même !