Photo | Ralfagram
Alors comme ça Billie Eilish a commencé sa carrière à 15 ans ? Mais quelle jeune personne incroyablement précoce ! On vous a dit que Youssef Swatt’s trainait sa plume et son micro depuis l’âge de 13 ans ? On a beau le savoir et le suivre depuis de longues années, ça fait toujours un choc quand on y repense. D’autant qu’on aurait du mal à se rappeler ce qu’on pouvait bien faire de constructif à cet âge-là… Cet état de fait est d’ailleurs d’autant plus appréciable que bien qu’il ait été encensé par ses pairs dès son plus jeune âge, Youssef ne s’est jamais reposé sur ses lauriers. D’année en année, il n’a cessé d’aiguiser sa plume, les yeux rivés sur l’objectif avec une rigueur et une sincérité qui forcent le respect. Bref, toutes ces raisons font que, bien qu’il n’ait jamais “explosé” comme certains de ses compatriotes, on n’a jamais complètement quitté des yeux le parcours du jeune Tournaisien. C’est donc tout naturellement qu’on a souhaité assister au concert qu’il donnait le 24 novembre dernier au Botanique.
Alors bien sûr on ne va pas se mentir, l’enthousiasme avec lequel nous approchions cette soirée avait été quelque peu entaché par l’annonce de nouvelles mesures la semaine précédente, nous obligeant à maintenir le port du masque pendant toute la durée du show. De quoi se demander si les personnes ayant pris cette décision avaient déjà assisté à autre chose qu’à un concert du Concours Reine Elisabeth. Soit, on passe au dessus de l’absurdité de la chose et c’est pleins d’entrain que l’on pousse une nouvelle fois les portes de cette salle qu’on aime tant de par le fait qu’elle a toujours été synonyme de moments de joie. Et ce n’était pas un malheureux bout de tissu qui allait nous gâcher le plaisir.
Ce mercredi 24 novembre, il y avait donc une énergie particulière dans l’air. Celle d’une soirée qui allait rester un moment charnière dans la carrière de Youssef Swatt’s. Le public, au rendez-vous, ne laisse que peu de place au doute : notre hôte a su se consolider une fan base plus que fidèle au fil des années, prête à déballer avec lui ses textes les plus anciens avec une ardeur grisante. Conscient de l’importance de cette soirée, Youssef prend le temps de revenir aux fondamentaux et entame la soirée avec ses tous premiers textes. L’occasion de célébrer le chemin parcouru, tout en prouvant que même ses textes les plus datés n’ont rien perdu de leur impact : Le jour où le rap m’a sauvé, Délires nocturnes, Pour les miens, etc. Autant de morceaux qui nous avaient fait tomber sous le charme de Swatt’s et qu’on prend un plaisir fou à scander telle la madeleine de Proust qu’ils sont.
Après une bonne demi-heure de concert, Youssef tient son public dans le creux de sa main, enchainant anecdotes touchantes et titres classiques de sa discographie. De quoi nous faire presque oublier qu’il est venu nous présenter son “nouvel” album, Poussière d’espoirs, sorti il y a déjà plus d’un an. Fort heureusement, Youssef a tout prévu et convoque alors son groupe, histoire de passer à la vitesse supérieure. Et en effet, dès cet instant, on sent qu’on est monté·e·s d’un cran dans l’intensité d’une soirée qui avait déjà tenu toutes ses promesses. Désormais en terrain conquis, le principal intéressé prend son pied, tellement qu’on a du mal à croire que c’est la première fois qu’il se produit en formule full band. C’est pourtant l’aspect inédit de l’expérience qui rend ce moment si particulier, il le sait et nous le savons. Il en profite d’ailleurs pour partager ce moment avec un maximum de monde. Mention spéciale à l’intervention de Coline et Toitoine, définitivement la belle surprise que l’on n’attendait pas ce soir-là et qui a convaincu tout le monde.
22h30, il est déjà temps de se dire au revoir après 90 minutes de show qui sont passées comme un pet. De son propre aveu “son meilleur concert depuis qu’il a commencé la musique”, il faudrait être de bien mauvaise foi pour lui donner tort. Ayant tenu toutes ses promesses, Youssef Swatt’s nous a donné ici une véritable masterclass de scène avec un concert généreux, à l’image d’un artiste qui n’a jamais bradé la qualité de sa plume contre des likes. Merci à lui.
PS : en guise de bonus, on vous invite à aller découvrir le très joli clip de “Remonter le temps”, nouveau titre présenté en clôture du concert au Botanique et disponible partout depuis ce vendredi :
Biberonné au rock de Pink Floyd et Led Zeppelin puis reconverti au hip-hop, j’aime ma musique comme j’aime mon café : dès le réveil et sans édulcorant !
