Zed Yun Pavarotti dévoile un nouveau visage dans Beauseigne
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Auteur·ice : Paul-Louis Godier
09/10/2020

Zed Yun Pavarotti dévoile un nouveau visage dans Beauseigne

Après avoir sorti French Cash en mai 2019, Zed Yun Pavarotti nous livre son tout premier album Beauseigne. Un projet à la fois complet et différent de ce qu’il a pu sortir par le passé. Un nouveau visage et des sonorités inattendues qui lui vont à merveille et qu’il pourra sans aucun doute défendre sur la longueur.

C’est un nouveau Zed Yun Pavarotti que l’on retrouve sur ce projet. Que ce soit dans le choix des instrumentales ou au niveau du propos, énormément de choses ont changé dans sa manière de concevoir la musique. On retrouve évidemment sa personnalité dans les textes et les ambiances, mais on le découvre également dans d’autres domaines.

Le morceau éponyme de l’album nous annonce directement la couleur en termes de démarche artistique. Le grand vautour a, certes, évolué dans sa façon d’aborder certains thèmes, mais il ne va pas trahir sa personnalité pour autant. En effet, en comparaison à French Cash, la lecture est plus fluide et le propos plus clair. Même si certains sujets reviennent par rapport à la mixtape précédente, la manière d’en parler est différente et on le suit mieux. Son rapport à la ville de Saint-Etienne est l’un des propos qui lui tient à cœur et il prend le soin d’en parler dès le premier titre. “Sur ce morceau, tout est écrit pour que ça fasse penser à l’ambiance à Saint-Étienne. Pour qu’on essaye de capter un peu ce que ça peut être là-bas. Un truc un peu noir, un peu nerveux, mais en même temps assez positif. Je trouve qu’on est assez proche de l’ambiance qui, en tout cas, me définit.”

La roue tue et l’amour tourne

Un miracle c’est un coup d’foudre

Un mirage c’est un coup d’coude

Définir le Zed n’est pas chose aisée. Après avoir expérimenté différents styles musicaux, c’est d’un registre inattendu qu’il s’inspire : la folk. En effet, la guitare est l’instrument omniprésent sur cet album. Notamment sur l’Interlude où il pose sa voix nue accompagnée d’un simple rythmé cordé. Morceau tellement intense qu’on en reste presque sur notre faim. Heureusement, il s’enchaîne merveilleusement bien avec le son d’après… Merveille.

Sur ce projet, Zed Yun Pavarotti sort clairement des cases dans lesquelles certaines personnes voulaient le mettre : un rappeur cloud qui aime faire des chansons mélancoliques. Certes, il y a de ça dans l’album, mais pas que ! « Je suis fan des musiques mélancoliques, mais c’est un goût artistique. Ça ne veut pas dire que je suis triste. Après, je pense que j’ai fait mon lot de sons tristes. Dans French Cash, tout est en mineur. Là, il fallait que je ramène de l’énergie, parce que j’adore ça ! » Le projet est particulièrement bien équilibré avec des sons très fort comme Ta bouche ou encore Rien, un piano-voix aux allures de valse, particulièrement difficile à exécuter. Sa plume, toujours aussi rodée, nous plonge dans sa poésie.

Voilà une journée qui s’éteint doucement

Sous la peau un orage m’éclaire

Je te trouve enfin ton tonnerre gronde

Puisqu’on s’aime maintenant faut se plaire

Une des forces du rappeur de Sainté reste sa capacité à lier le chant et le rap. Parmi les extraits déjà sortis, Mon dieu résume parfaitement cette polyvalence. Un morceau qui résonne comme un rap boom bap sur lequel Zed Yun kick et chante. Le chant est clairement l’aspect sur lequel le grand vautour a travaillé. Avec l’aide de son meilleur ami Osha, pour lequel il a d’ailleurs écrit Mon frère, il a réussi à livrer un album calibré, pensé pour la scène et qui nous introduit à une nouvelle facette de sa personnalité. Les nuages gris qui planaient au-dessus de Saint-Étienne ont soudainement disparu pour laisser place à un horizon un peu plus lumineux.

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