Abracadabra en live : Klô Pelgag électrise le Botanique
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Auteur·ice : Noa Perelsztejn
04/04/2025

Abracadabra en live : Klô Pelgag électrise le Botanique

| Photo : Le Botanique

Le 18 mars 2025, c’est sous les projecteurs du Botanique que Klô Pelgag est venue présenter son dernier album Abracadabra : une ode à la liberté et à l’affranchissement de soi. Ce spectacle, à la fois désarmant et envoûtant, nous invite à apparaître tels que nous sommes, sans craintes ni artifices. On vous raconte ici comment Klô Pelgag nous a transporté·es dans son univers, entre intensité, excentricité et moments de pure grâce.

Avant de plonger dans cet univers pop fascinant, c’est N Nao qui ouvre le bal avec une prestation intense et immersive.

Drapée dans une robe rouge, sulfureuse et magnétique, N Nao capte instantanément l’attention. Assis à même le sol, les premiers rangs deviennent un élément de sa mise en scène, renforçant l’intimité de son spectacle. Sa voix aérienne subtilement teintée d’un accent québécois, s’entrelace à des textures électroniques éthérées. Celle-ci raconte une histoire où se mêle la lumière naissante du jour et l’avenir qu’elle lui souhaite.

Une introduction parfaite pour Klô Pelgag, qui, dans un tourbillon d’énergie et de poésie, prend d’assaut la scène. Dès les premières secondes, elle nous impressionne avec sa voix, naviguant entre douceur et puissance, offrant des envolées vocales renversantes. Entourée de ses musicien·nes, toustes de blanc vêtus, elle arrive dans une lumière rouge vibrante, enveloppée dans une veste oversize et de grosses chaussures imposantes. Très vite après quelques notes, elle enlève son manteau comme si elle s’installait chez elle, sur sa scène.

Le ton est donné : à peine le concert entamé, elle lance au public avec son habituel accent chantant québécois : “ce soir, on va être cinglé·es ensemble.” S’ensuit Libre, un titre qui résonne comme un manifeste :

Pourquoi t’as peur de vivre,
tout le monde dit que t’es libre,
la musique te délivre.

Dès cet instant, la salle est prise d’assaut par une explosion d’énergie. Klô se déchaîne, danse avec une intensité foudroyante : ses mouvements sont débridés, instinctifs, totalement libres.

Après cette transe collective, un moment plus introspectif s’installe. Klô Pelgag s’assoit au piano pour À l’ombre des cyprès, l’un des titres les plus marquants de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Loin de calmer le jeu, elle habite chaque note avec une intensité saisissante, oscillant entre force et fragilité. Tout en restant accompagnée de ses musicien·nes, elle conserve une intensité saisissante.

Mais dans son excentricité, elle sait aussi offrir des instants de douceur. Toujours au piano, elle murmure au public : “prenez l’amour dans cette chanson.” Elle enchaîne avec Sans visage, une ballade poignante sur l’amour, et la salle absorbe chaque mot avec dévotion. Puis, elle change d’ambiance et aborde la dépression saisonnière avec Le goût des mangues, tandis que plusieurs flûtes viennent sublimer la mélodie.

Les morceaux s’enchaînent et Abracadabra résonne dans toute sa splendeur. Klô Pelgag en fait bien plus qu’un simple concert : elle le transforme en une expérience immersive où les couleurs, les émotions et les sons s’entrelacent sans cesse.

Lorsque Décembre retentit, la température grimpe. Klô se donne corps et âme, quitte à finir étalée sur le sol. Son énergie, explosive sur Mélamine, est inépuisable. Mais ce qui frappe le plus, au-delà de son exubérance, c’est la complicité qu’elle partage avec ses musicien·nes. Vers la fin du concert, dans un moment de pure folie, elle se jette littéralement sur elleux, sans douter de leur confiance et l’alchimie est indéniable. Cette unité rayonne au-delà de la scène et gagne chaque spectateur·ice. Une symbiose parfaite, une belle vibe, une harmonie qui a traversé tout le concert.

Alors que la fin approche, Klô Pelgag s’arrête un instant. Elle nous glisse, avec son humour espiègle : “on se reverra peut-être un jour en enfer.” Mais elle n’en reste pas là. Avant de quitter définitivement la scène, elle nous gratifie de deux morceaux de L’étoile thoracique, album sorti en 2016, prolongeant un peu plus la magie. Dans ces instants finaux, elle remet doucement son manteau, comme pour marquer la fin d’une parenthèse enchantée.

Finalement, elle s’éclipse, nous laissant encore ébloui·es par la tornade musicale qu’elle vient de déchaîner.


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