C’est avec joie que nous vous présentons ce que contient le nouvel EP d’Ajaz, intitulé Qui m’aime me suive ou me dérange et disponible dès aujourd’hui. Six titres pop d’une sensibilité rare. Sous forme de journal intime, l’auteur-compositeur-interprète y chante ses chagrins, ses désillusions et ses espoirs revenus. Une mue vers la lumière et une voix bouleversante qu’on aimerait entendre sur un album bien plus long !
Sa mue a commencé à l’été 2024. Ajaz sortait alors le clip Rengaine à l’esthétique léchée. L’artiste parisien y chante (et danse) ses désillusions d’un monde où les rapports de force font loi et où le consumérisme semble primer, même dans l’intime.
“Malgré la peine on vise la best qualité
Quand iel m’appelle c’est pour la bestialité yeah
C’est que d’la baise iel dit de m’faire à l’idée yeah”.
On y lit son espoir d’un nouveau monde autant que son envie de tout envoyer bouler. Et on se délecte de ce bonbon doux-amer. Une direction artistique résolument pop, contrairement à ses anciens mini-albums bien plus rap, dont il garde encore l’ADN à l’image de Jump (2020), CIEL.WAV (2020), Fièvre (2021), ou Détours (2023).
Inclassable et libérateur
Mais qu’importe finalement comment définir la musique d’Ajaz. Façonné par des artistes tels que Barbara, David Bowie ou H JeuneCrack, son univers est inclassable et c’est bien ce qui fait sa spécificité. Il mêle écriture poétique, rimes du rap, et mélodies pop-électro qui restent en mémoire. “Hey, est-ce que c’est du rap, ou d’la pop, ou du rock ? J’crois qu’j’m’en branle” lance-t-il dans Attention, extrait, comme Rengaine, de son nouvel EP. Cette fois, Ajaz s’attaque à cette sorte de bipolarité qui nous traverse toustes :
“La vie c’est chelou
Aujourd’hui j’suis plus moi
Un coup bien dans mes baskets
Un coup mal dans tes bras”.
Il répète, décidé, qu’il n’a plus besoin d’attention. Le tout sur un kick rapide qui nous entraîne dans sa douce folie.
Du self love en masse
Ajaz partage ses tourments et ses chagrins pour nous inviter in fine à choisir la lumière. Il prône le self love dans tout son EP. Celui qui nous permet de rester droit·e dans ses pompes, peu importe le regard des autres. Écoutez le titre Qui m’aime me suive ou me dérange : dès les premières secondes, Ajaz nous raconte à voix basse comment il essaie d’avancer sans se trahir. Le refrain arrive, sa voix se démultiplie et tout explose. Intenses riffs de guitare, synthés funk. C’est dansant, rock. On bouge la tête de gauche à droite sans s’en rendre compte.
Frissons garantis
Au-delà de ses talents d’écriture et de compositeur, Ajaz nous révèle dans ce nouvel EP la puissance de sa voix. Il nous donne l’impression de pouvoir tout chanter. On fond devant la balade amoureuse Si je te disais tout, à l’arrangement acoustique. Seul avec sa guitare, Ajaz déclare le début de son amour. Aucune bataille d’égo, de jalousie, de possessivité. C’est le temps de l’apprivoisement, si pur. Il rassure sa partenaire, “on a le temps”, de sa voix en reverb’ à la Jeff Buckley.
Nous sommes tout aussi frappés par l’aérien À moitié anéanti, dont l’intensité monte crescendo. Ses envolées lyriques se mêlent aux violons et à la prod électro. Nous sommes alors suspendu·es à ses lèvres, puis pris·e dans une vague mélancolique, dont on se délecte seconde après seconde. La beauté nous submerge quand il monte dans les aigus. “Un jour d’hiver, vient le printemps / Ma tour d’ivoire s’ouvre et t’attend” chante-t-il. Il nous enveloppe avec une douceur infinie, comme dans une couette triple épaisseur… Frissons garantis.
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.