Les clips de la semaine #61
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Auteur·ice : Rédaction
01/03/2020

Les clips de la semaine #61

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Les clips de la semaine épisode 61, c’est maintenant !



Wuman – Violet

Leo Noakes est un petit garçon de 13 ans, originaire du Texas et à la créativité débordante. Celle-ci l’a amené trois ans plus tôt a se construire un alter ego excentrique et coloré : Violet Vixen. Lumineuse et pétulante de vie, c’est d’elle que le quatuor hainuyer Wuman s’est inspiré pour son nouveau morceau qui porte d’ailleurs son prénom. Après leur EP remarquable en 2016 intitulé Portraitsles Belges sont de retour et ne perdent pas leur fameuse marque de fabrique : un titre, un prénom. Celui des femmes qui les inspirent au quotidien, d’où leur nom de scène. Aux côtés des JuliaAlice, Jeanne ou Emilie qui composaient leur dernier disque, Violet s’inscrit  donc dans la discographie pétillante d’un collectif rock qui ne va pas sans rappeler les rythmes solaires d’un Glass Animals ou d’un Vampire Weekend. Un pur régal, en somme. Le visuel est impeccablement réalisé par Vixen elle-même qui s’amuse à dévoiler son quotidien dans des formats carrés mielleux. Violet caresse son chat, Violet fait de la balançoire en combinaison licorne, Violet fait des grimaces devant la webcam. Notre coeur fond et nos sourires se dessinent à l’indélébile, vivement la suite.

Hervé – Le premier jour du reste de ma nuit

Son premier EP, Mélancolie FC, nous avait touché·es en plein coeur, aussi sûrement qu’un tir en pleine lucarne. C’est donc avec joie qu’on s’est plongé·es cette semaine dans Le premier jour du reste de ma nuit, premier extrait du nouvel album d’Hervé. Toujours aussi énergique et percutant, le titre est un hommage à la douce poésie du jour qui tombe. Côté clip, on se prend à suivre l’artiste avec bonheur dans cette vidéo pleine d’humour à la direction artistique soignée. Si le morceau vous a donné envie de passer la nuit avec Hervé, vous pourrez tenter votre chance à La Maroquinerie, à l’occasion de son concert du 19 mai prochain.

Princess Nokia – Green Eggs & Ham

Deux salles, deux ambiances pour Princess Nokia en ce début de décennie. Oui, Destiny Frasqueri n’a décidément pas son pareil pour nous surprendre et nous a récemment gratifié de deux albums simultanés pour satisfaire ses tendances bipolaires. Selon votre humeur, tendez donc l’oreille vers everything is beautiful ou everything sucks, sortis ce vendredi. Pour ce qu’il en est de la principale intéressée, il semblerait qu’elle soit plutôt team Beautiful puisqu’elle a choisi de nous clipper Green Eggs and Ham pour accompagner cette sortie plus qu’agréable. Comme l’a dit un grand sage un jour : « La joie de vivre et le jambon, y’a pas 36 recettes du bonheur ! ».

 

Jasmïn – Running Away

“Dans ce morceau, je fais référence à mon esprit qui court en permanence soit par nostalgie vers le passé, soit vers un futur inconnu plein d’espoir mais aussi de craintes. Le problème c’est que du coup je passe parfois à coté de l’essentiel : le présent.” C’est notre découverte coup de coeur de la semaine, la Parisienne Jasmïn et son vibrant univers soul et RnB. Si c’est d’abord sa voix divine qui nous frappe en plein visage, c’est surtout ce qu’elle en fait qui nous fait tendre l’autre joue. Des prouesses vocales que l’on peut admirer depuis ce vendredi sur son EP Bloom. Rencontre avec le futur de la soul française qui brille en anglais. Signé par les studios Currents et Bleu Desert, le visuel nous immisce dans cette jeunesse insouciante et extravagante. Un pur shot de vie et de lâcher-prise qui résonne en nous comme un bon épisode de Skins a su électriser les jeunes adolescent·es que nous étions dans le temps. L’envie de s’évader, que ce soit dans les nuits néonisées aux effluves de cigarette ou dans les après-midi arrosées à sept dans la voiture. Le clip capture tout cela et habille le morceau de tableaux léchés, reflets d’une jeunesse à 100 à l’heure.

Tessa Dixson – Tender Me

Tessa Dixson nous revient avec Tender Me, nouveau single issu de son album Genesis à paraître le 13 mars prochain. Ce qui est sûr, c’est que Tessa ne déçoit jamais. On ne le mentionne pas assez, mais elle fait partie de ces artistes dont la direction artistique est éblouissante. Que ce soit avec Hiding, Ignited, Beautiful Pain ou maintenant Tender Me, elle nous offre des clips travaillés et inspirés qui concordent parfaitement avec sa musique. Son art, ce n’est pas seulement ce qu’elle produit acoustiquement mais visuellement aussi. Pour l’aider, elle est accompagnée par les meilleur·es : Vue Studio (Marie Maite et Nils Van de Cauter) à la réalisation et à la direction artistique. Pour Tender Me, elle fait appel à Kenia Raphaël pour la scénographie – dont on reconnaît les délicates structures en métal au bout floral. Des jeux de lumières incroyables, des corps qui se mouvent sur le rythme d’une production électro, ou comment charmer en 3 minutes. Il y a quelque chose d’humble dans la musique de Tessa Dixson. Elle n’essaye pas de se donner un personnage ou de se mettre en avant. Elle se met au service de son art et ça fait franchement du bien.

Harry Styles – Falling

Falling, c’est le cadeau de Harry Styles au monde cette semaine. Son album Fine Line est paru il y a à peine deux mois et chaque sortie de clip est meilleure que la précédente. Falling, c’est la balade au piano de l’album. C’est aussi la mélancolie et la beauté. Quoi de mieux pour l’illustrer qu’un Harry immergé dans l’eau avec pour seul accompagnement son piano et sa chemise transparente, tout deux suivant le mouvement de ses paroles. S’il a bien compris quelque chose, c’est qu’émouvoir se fait en toute simplicité et avec délicatesse. C’est d’autant plus réussi lorsque réalisé par un artiste qui embrasse sa part de féminité avec autant de facilité. Loin de vouloir en faire un gros statement, il l’utilise à des fins artistiques pour montrer qui il est, sans pudeur. La vulnérabilité qui se dégage de cette chanson, c’est une inspiration pour toutes et tous.

Faux Real – Boss Sweet 

Douceur, volupté et sensualité sont au programme ce dimanche. C’est avec leur nouveau single, issu de leur premier EP prévu pour le printemps, que la fratrie de Faux Real nous fait une nouvelle fois succomber à leur univers si particulier et pour lequel notre cœur aura définitivement chaviré. C’est dans un désert à l’atmosphère futuriste, lunettes de soleil sur le nez et tenues sobres mais soigneusement choisies afin d’être assorties, que l’on prend plaisir à admirer le duo exécutant avec justesse et délicatesse une chorégraphie à la synchronicité inimitable. Synthés rétro, hypnotiques et éthérés, voix tout aussi angéliques qu’addictives, ce morceau à la pop avant-gardiste n’aura pas de mal à nous accompagner tout au long des mois à venir. Boss Sweet signe ainsi le retour d’un duo que l’on admirait déjà beaucoup depuis le copieux et étourdissant Second Sweat sorti en juillet dernier. Un retour en grâce donc et le début d’une épopée que l’on s’impatiente de découvrir davantage.

ORDER89 – Barbara

 L’amour et la violence. L’attirance et la haine. La rose sous les ronces. La musique d’ORDER89 est une affaire de contraste, et Barbara cristallise cette urgence de vivre. Un brûlot désabusé aux paroles désarçonnées dont les mélodies se fracassent au rythmiques industrielles et aux guitares lancinantes. C’est Maison Mouton Noir, qui avait déjà réalisé la vidéo de Bleu Acier, qui se charge de poser des images sur la poésie noire du groupe. Des images forcément en noir et blanc, dont le caractère abstrait laisse la chanson parler d’elle-même. On retrouve les quelques symboles qui semblent faire l’identité d’ORDER89 : le noir, donc, mais aussi les roses ou le feu. La danse saccadée de Danae Suteau rappelle ce sentiment d’hébétude dans lequel plonge une histoire autant passionnelle qu’irrationnelle lorsqu’elle s’arrête soudainement. En résumé, Barbara est une track sans compromis, brutale et mélancolique, dont le rôle cathartique accompagnera les coeurs les plus noirs.

Phoebe Bridgers – Garden Song

Si Phoebe Bridgers était une ancienne gloire du tennis, on appellerait ça un retour gagnant. 3 ans après son premier album, l’essentiel Stranger In The Alps, Phoebe sort de nouveaux sons en solo. Depuis, elle avait mis tout son talent dans les excellents projets boygenius avec Julien Baker et Lucy Dacus, et Better Oblivion Community Center avec Conor Oberst de Bright Eyes. Avec Garden Song, elle revient à la quintessence de son art : écrire des ballades sombres et suspendues, chantées de sa voix d’ange. “Je pensais simplement à ma ville natale et aux cauchemars récurrents que je faisais en tournée”, raconte-elle en FaceTime sur Beats 1 radio chez Zane Lowe. Réalisé par son frère, le clip de Garden Song est lui aussi une plongée dans les cauchemars de Phoebe. En pyjama face à une webcam, elle croise des monstres poilus et colorés, un petit chien et un gogo dancer un peu flippant. Tout ça après une grosse bouffée de weed dans un bang. “Je ne fume pas d’herbe parce que j’ai déjà peur de tout, mais j’ai dit à mon frère que je voulais être défoncée et qu’il me fasse peur pour cette vidéo. Tout le monde m’a laissé faire ça pour une raison ou une autre”, clarifie-t-elle (ou pas) sur son Insta. La chanson douce est soutenue par une voix d’outre-tombe, qui n’est autre que le tour manager de Phoebe, “le Matt Berninger hollandais” selon elle. N’ayez pas peur, c’est joli. Et faites de beaux rêves.

Gorillaz – Désolé ft. Fatoumata Diawara (Episode Two)

Song Machine, S01 E02. La série initiée un peu plus tôt dans le mois par Damon Albarn et ses doubles cartoonesques de Gorillaz continue. Direction le Lac de Côme, en Italie, où 2-D, l’alter-ego virtuel de Damon et capitaine d’un jour, découvre que la porte de service de leur Kong Studio fétiche donne directement sur le port de plaisance. Il n’en fallait pas plus pour lui donner le goût de la liberté. Le temps d’une virée en vedette sur le lac, il fait visiter les environs à Fatoumata Diawara, leur invitée star du jour. Environs peuplés de monstres brumeux et balayés par un vent nouveau, insufflé par la joie communicative de la chanteuse malienne. Fatoumata Diawara, collaboratrice récurrente de Damon Albarn déjà sur son projet Rocket Juice & The Moon et sur l’album produit pour Bobby Womack, colorise véritablement cette balade uptempo, mélancolique et galvanisante à souhait, à ranger aux côtés de On Melancholy Hill. “Faire Désolé avec Fatou a été un vrai moment pour moi, vous savez… C’est une reine africaine. Cette dame a fait de la chanson ce qu’elle est, belle, comme la vie”, philosophe sur Pitchfork Russel, le batteur virtuel du groupe. Désolé sonne comme un aveu, une demande d’un nouveau départ, en VO et VF dans le texte. Ce nouveau titre témoigne surtout de la capacité sans limite de Gorillaz à raconter des (bonnes) histoires, en sons et en images.

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