roland decembre dévoile son premier album Contrecœur
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Auteur·ice : Julie Ihler
28/05/2025

roland decembre dévoile son premier album Contrecœur

| Photos : Julie Oona

roland decembre dévoile son premier album, Contrecoeur et c’est beau. L’album se déploie comme un livre musical : chaque titre est un chapitre, une étape d’un deuil amoureux où se mêlent doute, mélancolie, désir de réconciliation et acceptation. La narration suit son cours soutenue par des arrangements épurés, qui bercent, qui entraînent, mettant sa voix et ses textes au premier plan, pour en faire un premier album intime et universel à la fois. 

On connaît roland decembre de son groupe de pop psyché Why Mud. C’est en solo qu’il présente ce nouvel album, enregistré en partie avec le producteur Arnaud Pujol, puis avec l’ingénieur du son Guillaume Jaoul (Fernõ et Superjava) et le batteur Jean Thévenin (Fránçois and the Altas Mountains, Voyou) – aka Jaune – dans son studio Tropicalia, à Pigalle. Mixé par Perceval Carré (L’Impératrice, Isaac Delusion), Contrecoeur est un mélange de chanson française, de jazz, ou encore de pop planante, et par touches une guitare manouche, instrument qu’il a pratiqué tout au long de son adolescence.

« Pour être original, il faut être soi » confie-t-il.

Mais alors que révèle Contrecœur ? roland decembre a déjà traversé (à contrecœur) des chagrins des plus intenses, suivis de quelques années d’errance post-rupture, il raconte à travers ce premier album, ce qui semble marquer son entrée dans l’âge adulte. Onze chansons, où il se dévoile dans les moindres détails, portées par une voix où spleen rime avec sensualité. Alors on a eu envie de décrypter tout ça.

Dès sa biographie, le ton est donné : chansons d’amour qui marche pas.

« J’ai trouvé dans la vulnérabilité, une puissance absolument brûlante ! Ces moments de grande douleur sont assez uniques, il faut les accueillir et les transcender, sans jamais les refouler. »

Si Contrecoeur nous touche en plein cœur, c’est qu’il aborde un thème universel, car qui n’a pas connu l’amour ou la rupture ?

Et justement c’est cet « après » qui est raconté. Après l’amour, après la rupture, roland décembre dépeint, avec des textes sincères et vulnérables, l’évolution d’une histoire qui se dénoue. Ces instants souvent semés de doute où l’on refait l’histoire, où l’on tente peut-être désespérément de recoller les morceaux… jusqu’au point où tout bascule et où chaque instant résonne comme figé. On cherche du réconfort, on espère se revoir, et on constate que rien ne marche plus. Le manque se fait sentir, on se console avec quelqu’un d’autre, on se reconstruit tant bien que mal, fragile et sincère. On aimerait retenir l’autre, suspendre le temps, puis accepter que tout passe. C’est un véritable livre à cœur ouvert.

« Ce n’est pas la carence d’amour mais l’envie d’aimer à nouveau qui m’a inspiré toutes ces chansons », précise-t-il.

Il se livre sans artifice : parfois on sourit, parfois on a le cœur qui se sert, qui se sait. N’est-ce pas justement l’envie d’aimer qui pousse à une telle confidence ?

L’album est introduit par la chanson, Reste encore un peu voix feutré et rythmique légère pour cette première scène de confidences où l’on pourrait tout faire, pour se revoir ne serait-ce qu’un instant : J’ai pas dit à mes amis qu’on s’était revu·es – Et je suis à peu près sûr que toi non plus – Dans ce café le temps est suspendu – Et t’es si belle dans cette nouvelle tenue.”

23h30, un titre charnière, l’heure où tout bascule, c’est fini. Il en émane une mélancolie sur un tempo qui s’accélère, accompagné d’une voix à fleur de peau. La séparation se devine sur Tout va bien, une chanson pop porté par un refrain entraînant marquant l’ironie de la situation : Dis-le-moi comme ça vient, que tout va bien.”

Une semaine est une chanson paradoxalement dansante, guitare électrique et claviers vintage s’entremêlent, pour ces vacances de cette fameuse « dernière chance », une étape de doute et d’espoir où l’on doit accepter que tout s’arrête à contrecœur. Presque parlé, T’es où ? décrit les souvenirs d’une vie partagée et d’une distance qui hante, autant physique et émotionnelle, bouleversante. La voix se fait lourde sur La route est longue, qui évoque les relations d’entre deux, pour guérir avec patience dans une quête de reconstruction.

Il y a comme un peu plus de légèreté sur J’ai cru te plaire. Sur un groove de guitare, désillusion et vulnérabilité sont mises en scène dans une rencontre à sens unique : « J’ai voulu chanter la réalité brute telle que je la vivais, sans fioritures. C’est ma façon d’écrire, et cela reflète mon caractère “livre ouvert” ». Tempo rapide, course effrénée sur Fais-moi tout oublier, chanson qui marque le désir d’évasion pour panser les plaies, le besoin de tendresse et le désir de se sentir aimé·e.

Dans la vraie vie, IRL dépeint le jeu du chat et de la souris, et se besoin de se connecter à l’autre avec authenticité, plus besoin de jouer et de se cacher. Interlude mélancolique d’un souvenir flou et un peu bancal d’un cœur brisé avec Une photo. Il faudra bien se battre et sortir de cet état, La vie est courte, vivre malgré l’état de douleur et panser ses peines, est le chapitre de conclusion de cette album.

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