Tapeworms nous réveille avec sa noisy-pop acidulée dans Funtastic
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Auteur·ice : Marion Fouré
06/10/2020

Tapeworms nous réveille avec sa noisy-pop acidulée dans Funtastic

On l’attendait, ce premier album ! Après deux EPs remarqués, le jeune trio lillois revient sur le devant de la scène indé avec Funtastic (sorti le 25 septembre), un album atmosphérique et rayonnant qui revisite avec audace les codes du shoegaze, sur fond d’insouciance douce-amère. Signé chez Howlin’ Banana et Cranes records, Tapeworms s’impose comme le nouveau talent à suivre !

Depuis 2016, Tapeworms occupe une place exponentielle dans le paysage sonore indépendant français et incarne aujourd’hui la nouvelle génération hexagonale de shoegazers aux côtés de Dead Sea, Marble Arch ou encore Le Groupe Obscur. Dans leurs deux premiers EPs, Margot (basse, chant), Théo (guitare, chant) et Eliott (batterie) s’adonnaient à un shoegaze tonitruant, se conformant de façon académique au schéma traditionnel (mais non moins plaisant !) de leurs aînés, My Bloody Valentine, Slowdive ou encore Chapterhouse, avec ce son lo-fi très noisy, ces guitares distordues et ces voix noyées dans la reverb.

Avec Funtastic, le trio fait le pari audacieux de mélanger les genres et révèle une nouvelle dynamique de son identité, avec des expérimentations sonores inédites aux influences retrogaming, futuristes et J-POP. Ces nouveaux apports électroniques, alliés aux sonorités brumeuses des précédentes productions, offrent à nos oreilles un condensé hétéroclite où la liberté de composition prend tout son sens. Sans jamais perdre le fil (de ver !), Tapeworms nous embarque sans retenue dans un voyage hypnotique et dessine les contours du shoegaze et de la noisy-pop 2.0.

Composé pendant l’été 2018, ce premier opus évoque avec nostalgie l’insouciance de la jeunesse en opposition aux étapes qui mènent à la maturité, des thématiques qui résonnent directement dans notre moi intérieur.
Le premier titre, Next Time (Maybe), véritable ode à la procrastination, nous plonge instantanément dans le nouvel univers du trio avec des boucles de synthétiseurs dignes d’un jeu de Super Nintendo et disséminant une aura solaire et contemplative, caractéristique de ce nouvel album. Cette atmosphère acidulée se retrouve également dans le titre Palm Reading avec ses kicks synthétiques et saccadés mais aussi dans Safety Crash, premier extrait de leur album sorti en juillet, qui distille des sonorités retro-futuristes, des gimmicks de synthé entêtants et des guitares enjouées, en évoquant tout simplement la joie insouciante procurée par des choses simples.

Au milieu de cette énergie, Tapeworms sait aussi nous embarquer dans un monde onirique avec de belles ballades synth-pop atmosphériques comme Dog Concern où la voix mutine et rêveuse de Margot nous envoûte, le délicat Round and Round où les nouvelles sonorités électroniques épousent à merveille les effets de guitare shoegaze, ou encore l’aérien Soba, dans lequel Margot énumère avec nonchalance l’alphabet japonais ; cette mélopée hypnotique aux allures downtempo est certainement le titre le plus addictif de cet album. Frissons garantis à partir de 01 :47 !
Smiling Through it All est quant à lui « l’ovni » de cet album, dans lequel le trio pousse l’expérimentation à l’extrême. Résultat : une minute de bidouillages électroniques tout droit sortis d’un film de science-fiction !

Tapeworms a beau expérimenter, il sait aussi revenir à ses premières amours avec les explosifs Crush Your Love, faisant vibrer à nouveau les cordes de guitare avec de beaux élans soniques ou encore l’éponyme Tapeworms qui, après une introduction électro déstructurée, laisse échapper des nappes de guitare saturées et débridées sur lesquelles vient se poser une voix éthérée (celle de Théo cette fois).
Alternate Ending est le clap de fin de cet opus. Lumineux et rythmé, ce dernier titre plein d’espoir monte progressivement pour s’achever sur un bouquet final sonore éblouissant.

En 33 minutes, le trio réussit à nous servir un florilège de pop explosive étonnant, avec une liberté décomplexée. Après une telle prouesse sonore, difficile de les réduire uniquement au genre shoegaze. Tapeworms représente bien plus que ça, et ces trois talentueux « parasites » n’ont pas fini de nous surprendre !


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