Au « Chien français », Catastrophe rend son plus bel hommage
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Auteur·ice : Coralie Lacôte
18/07/2021

Au « Chien français », Catastrophe rend son plus bel hommage

Il y a quelques jours, le collectif multidisciplinaire Catastrophe nous offrait une version inédite du morceau Chien chinois de Petit Prince. Avec cette reprise sobre et poétique, le groupe se donne l’élégance du presque rien rendu sublime.

Sans nul doute, Catastrophe est l’un des projets français les plus prolifiques de ces dernières années. À l’image de chercheur.euse.s ou d’artisans qui sans relâche explorent les horizons d’une matière privilégiée, le groupe n’a de cesse de travailler, d’expérimenter et de multiplier les pistes sans jamais se perdre.

La reprise fait partie des champs que le groupe aime explorer. Nous avions ainsi déjà pu apprécier Diamant, la reprise adaptée en français du tube de Rihanna ou encore Le monde s’est dédoublé, l’élégant morceau de Clara Ysé. Pour cette nouvelle tentative, le collectif en formule réduite reprend avec réussite un titre de Petit Prince, chanteur, compositeur et cofondateur du label Pain Surprises.

Entre poèmes, chansons, tableaux et œuvres cinématographiques, les hommages à cet être connu pour son amour et sa fidélité ne manquent pas. Dans son roman L’Appel sauvage, Jack London écrivait par ailleurs :

L’amour flambait en lui, ardent et fiévreux, l’amour profond, puissant, exclusif, cet admirable attachement du chien pour l’homme, qui a été tant de fois célébré et que jamais on admirera assez.

Cette fois, il ne s’agit pas de célébrer l’attachement du chien pour l’homme, mais de chanter l’amour que l’on porte à ce compagnon de tous les jours. Alors que le morceau originel était adressé à Joséphine, le Shar-Pei du compositeur, l’hommage est ici adressé à Jean-Poire, le bouledogue français adopté par Blandine l’hiver dernier, devenu depuis mascotte et parfois même membre du groupe quand sur scène ils se produisent en forme nue. Pour l’occasion, le morceau est d’ailleurs quelque peu adapté et le Chien chinois devient français.

© Floriane Fourastie

Nul ne sert parfois d’étoffer pour sublimer. La reprise est sans artifice, presque acoustique. Tandis que la mélodie est mise à nue et magnifiée au piano, quelques percussions marquent le tempo. À cette assise instrumentale sobre et efficace, peuvent alors s’ajouter les voix. Celle de Blandine tout d’abord, qui en tant que lead mène le jeu et nous livre l’essence d’une déclaration tendre. Puis celles de Pierre, Carol et Arthur qui, en chœurs, viennent déjouer les attentes d’une envolée naïve et apportent les nuances et la teneur qui rendent le morceau irrésistible.

Enregistrée en une après-midi, cette reprise est également accompagnée d’une session filmée. Comme une séance de travail à laquelle on assisterait en cachette, Florine Hill nous fait entrer dans l’intimité du studio. En plan serré, le tableau est épuré. Les quatre membres jouent complices, accompagnés de Jean-Poire. Pour le reste, quelques percussions, une guitare, une batterie et un piano droit sur lequel sont posés des livres et un cadre tiennent lieu de décor. À l’image de la musique, celui-ci illustre l’élégance de l’arrangement qui à la poétique de l’ordinaire rend ses lettres de noblesse.

 

Vous l’aurez compris, cette reprise est l’occasion idéale de (re)découvrir le morceau initial et de déclarer votre amour à celle ou celui qui vous tient si bien compagnie.

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