Beach Fossils : Bunny, comme un doux parfum d’été
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Auteur·ice : Léa Formentel
14/06/2023

Beach Fossils : Bunny, comme un doux parfum d’été

Le groupe originaire de Brooklyn est de retour avec un tout nouvel album, de quoi ravir les aficionados de dreampop. Beach Fossils délivre ainsi Bunny, sorti chez Bayonet Records/Modulor, de quoi doucement commencer l’été.

On ne présente plus ces maîtres en matière de dreampop moderne qui, au cours des quinze dernières années, n’ont pas cessé de gagner leur stature d’un des groupes les plus notables de la scène underground new-yorkaise des années 2010. Beach Fossils a réussi à gagner sans cesse de nouveaux auditeurs à mesure que leur son évoluait avec les années. Ils présentent ici Bunny, onze titres qui offrent un concentré de leurs meilleurs chansons rêveuses, comme un doux parfum d’été. Il n’y avait pas eu beaucoup de mouvement depuis Somersault (2017) si ce n’est The Other Side of Life : Piano Ballads (2021) qui, comme son nom l’indique, reprenait au piano leurs titres phares. C’est presque comme si on s’était habitué à leur silence depuis ces six dernières années, les rangeant alors dans un coin de notre tête qui appartient à cette époque prolifique du rock indé des années 2010. C’est donc une belle surprise, comme un message d’un·e vieil·le ami·e qu’on n’attendait pas, d’accueillir Bunny.

 

Du projet solo DIY de Justin Payseur au groupe dream pop influent, autoproduit et autogéré, il y a eu du chemin. Ce nouvel album représente la force à travers la vulnérabilité. Alors que Somersault usait tantôt de violons et autres instruments à cordes, Bunny se veut plus classique avec quelques fantaisies au clavier. Certaines chansons, comme Run To The Moon, font voyager, on y entendrait presque la mer. Dare Me va chercher dans les souvenirs du premier album. Quant à Feel So High, sa lenteur fige presque le temps : comme suspendu, le morceau porte bien son nom. Et si on se concentre bien, on entend presque des gazouillements d’oiseaux.  Les paroles du frontman, qui ressemblent à des collages, communiquent par le ton et l’humeur autant que par la narration. Des poètes new-yorkais comme Frank O’Hara, Ted Berrigan et Anne Waldman se trouvaient sur son bureau, tout comme le Tao Te Ching.

Il est évident que ce nouvel album n’a rien de radicalement différent de ce que le groupe propose depuis 2009, mais c’est finalement ce qu’on aime chez Beach Fossils. Justin, le frontman, note qu’en créant cet album, il a davantage insisté sur le fait de s’adapter à la structure pop. “Quand j’ai écrit le premier album, il n’y avait pas de refrains ; il y avait des parties instrumentales de guitare entre les couplets. C’est le premier album où j’ai consciemment pensé à écrire un refrain.” explique-t-il dans un communiqué de presse. Il est accompagné par les membres du groupe Tommy Davidson (guitare), Jack Doyle Smith (basse) et Anton Hochheim (batterie).

Des mots poignants sur la lutte contre le cancer d’un membre de la famille et la joie d’être père aux petits moments significatifs avec des amis, Bunny est l’œuvre la plus vivante et la plus personnelle du groupe à ce jour. Les chansons évoquent la dépression, l’amour, l’aventure, la perte, les erreurs, la ville de New York, les amitiés qui vont et viennent – un mélange de morceaux dans le processus de recherche de soi.


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