L.A Divine: Cold War Kids en quête d’identité
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Auteur·ice : Charles Gallet
22/04/2017

L.A Divine: Cold War Kids en quête d’identité

Cela va faire onze ans cette année que Cold War Kids a sorti son premier album Robbers & Cowards. Un album mélodieux qui révélait au monde les Californiens et leur sens de la mélodie barrée, mais surtout la voix phénoménale de Nathan Willett, pierre angulaire du groupe. Onze ans après, que reste-t-il du band de Longbeach ? S’il n’a pas chômé, sortant 4 albums entre 2008 et 2014 et un nombre important d’EPs, les spécificités de sa musique se sont peu a peu diluées, leur faisant perdre au fur et à mesure toute aspérité pour se transformer en simple groupe d’indie-pop pas désagréable, même si certaines chansons de Bulldozer à Miracle Mile laissaient toujours entrevoir des trésors de mélodies qui nous permettaient de garder espoir quant à leur avenir. L.A Divine, nouvel album du groupe, présenté à la fois comme un hommage à Los Angeles, leur ville d’adoption, et une exploration du sentiment amoureux, parvient-il a raviver la flamme d’une formation qu’on sent de plus en plus à bout de souffle ? Malheureusement, non.

Le plus gros défaut de L.A Divine, c’est simplement son manque de ton. A force de vouloir ressembler à tout, la musique de Cold War Kids ne ressemble plus à rien. A trop vouloir chattoyer le chalant et s’attirer une audience de plus en plus large, le son des Californiens se perd, et nous frustre. Car oui, c’est un énorme sentiment de frustration qui s’empare de nous lorsque l’on finit par remarquer que chaque chanson de l’album se ressemble plus ou moins et qu’on en arrive à les confondre. Même la voix de Wilett ne semble plus pouvoir sauver leur musique de la médocrité ambiante dans laquelle baignent des morceaux comme No Reason To Run ou Open Up To Heaven, sans parler de l’immonde Invicible. On est certain que le groupe atteindra sa nouvelle cible – à savoir, la tête des chats indé – mais pour toute personne qui a connu le groupe à ses débuts et est tombé amoureux d’Hang Me Up To Dry et autres Something Is Not Right With Me, le sentiment de trahison est intense.  On passe de la frustration à l’incompréhension, lorsque l’on réalise que trois des chansons de l’album sont des interludes assez courtes, tout simplement inutiles pour ne pas dire très laides, avec une mention spéciale pour l’insupportable Wilshire Protest.

Bien sûr, tout n’est pas totalement raté et  Love Is Mystical, Ordinary Idols ou Part of The Night nous permettent d’effleurer du bout des doigts ce groupe que l’on a tant aimé.  L’album contient même une véritable pépite avec l’excellente Luck Down à la fois extrèmement simple mais dont la puissance et la rage contenue font carrément mouche. C’est bien peu à sauver.

Tout n’est donc pas à jeter dans ce L.A Divine, mais le sentiment qui reste en tête et celui d’un immense gâchis et d’un album globalement monocorde et inoffensif. Cold War Kids semble être devenu un groupe à la dérive, recherchant une idée perdue et qui ne semble rejaillir que par instant, mais malheureusement pas assez souvent pour sauver l’album d’une médocrité (ou d’un cynisme) assez triste.

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