Les clips de la semaine #120
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Auteur·ice : Rédaction
30/04/2021

Les clips de la semaine #120

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.

Billie Eilish – Your Power

Ça y est, la nouvelle ère de Billie Eilish est officiellement lancée. Si elle s’était déjà esquissée avec les sorties de my future et Therefore I Am, elle se cristallise ici avec Your Power, une ballade acoustique pleine de douceur mais également de force, qui aborde les vices de l’abus de pouvoir. L’occasion pour elle de dévoiler sa refonte identitaire, troquant l’atmosphère excentrique et morbide de son premier disque contre des tons pâles et crémeux plus épurés. En témoigne la pochette de son second album qui, malgré l’allégresse de son titre Happier Than Ever, met en scène la jeune artiste de 19 ans les joues humides. Un contrepied intéressant qui laisse présager que les odes de ce nouvel opus, disponible le 30 juillet prochain, s’apprêtent une nouvelle fois à jouer sur la corde sensible, à l’instar de ce nouveau titre. Perchée dans la solitude d’un désert californien, elle chantonne au creux des roches tandis qu’un anaconda de 35 kilos l’étreint tranquillement. Une allégorie visuelle qui crève l’écran, réalisée par la chanteuse elle-même, et qui corrobore élégamment le propos du morceau. Un véritable retour en force.

 

Mia Joy – Saturn

Après Freak et See Us, Mia Joy nous ouvre une nouvelle fois les portes de son univers onirique en rendant cette fois hommage aux astres, un de ses thèmes fétiches. Titre envoûtant et rêveur construit autour de superpositions de nappes de synthés et de boucles de voix éthérées, Saturn fera le bonheur des fans de sonorités ambient downtempo, un style à travers lequel l’artiste révèle particulièrement son aisance. Parfaitement assorti à  la musique, le clip dévoile une performance mystique de Mia Joy dans l’obscurité poétique d’une tente de diseuse de bonne aventure. Son premier album, Spirit Tamer, sortira le 7 mai prochain chez Fire Talk Records.

 

Paul Jacobs – Christopher Robbins

Dernier titre avant la sortie de son premier album Pink Dogs on the Green Grass via Blow The Fuse Records, Christopher Robbins est un nouveau plongeon dans l’univers du Canadien Paul Jacobs. Si les rythmiques occupent toujours une place de choix, la tendance est plutôt à la pop psychédélique dans ce nouveau titre, ce qui n’est pas pour nous déplaire ! Pour ce dernier clip, le maître du DIY abandonne l’animation au profit d’une superposition d’images de lui en train de jouer tous les instruments du morceau, une manière de dévoiler sa nature artistique protéiforme qu’il a notamment utilisée pour l’enregistrement de son nouvel album.

 

Folly Group – Sand Fight

Après avoir attiré notre attention avec Four Wheel Drive, un premier single ardent, le jeune collectif de Londres poursuit sa lancée avec Sand Fight en distillant une énergie débridée jouissive et parfaitement maîtrisée. La rythmique irrépressible, les riffs de guitare accrocheurs et la voix haletante du chanteur et batteur Sean Harper nous donnent envie de secouer la tête et de sautiller dans la fosse sombre d’une salle de concert, ou même de tournoyer inlassablement comme dans le clip. Il faudra patienter jusqu’au 11 juin pour découvrir leur premier EP, Awake and Hungry via So Young Records.

 

Timsters – Le Réveil

Qui aurait cru qu’un clip qui débute par un pipi aux aurores pourrait être aussi tendre et poétique ? Pas nous, en tout cas, mais Timsters a relevé le défi avec brio. Plutôt habitué aux refrains dansants en anglais, le jeune artiste s’est cette fois essayé à la ballade dans la langue de Molière. Le morceau s’appelle Le Réveil et se fait la bande-son d’une promenade onirique en solitaire dans la campagne autour d’un piano-voix plein de douceur et d’humour. Un joli clip réalisé par Cédric Boulanger qu’on se repasse déjà en boucle pour accompagner ce doux week-end printanier.

 

Hiatus Kayiote – Red Room

C’est tout en sérénité que se dévoile le second extrait de Mood Valiant, troisième album de l’incontournable collectif neo soul australien Hiatus Kayiote, prévu pour le 25 juin prochain. Après le sémillant Get Sun dévoilé en mars dernier, le band mené par la vocaliste Nai Palm prend cette fois la route des senteurs balsamiques et vaporeuses pour Red Room, une œuvre lo-fi soul envoûtante. Un morceau né sous le soleil de Rio de Janeiro et qui invite, comme sur le précédent morceau, le légendaire compositeur brésilien Arthur Verocai pour mettre sur pieds cette ambiance enfumée absolument enivrante. Sur la mélodie jazzée d’un piano rêveur et de percussions itératives, la voix de Palm se pose naturellement pour laisser briller son grain frissonnant, qui se fait délicieusement cassé par moments. Articulé autour d’une voiture décorée aux couleurs de l’album, le clip signé Tré Koch nous coince entre les murs de la chambre rouge de Hiatus Kaiyote. Et il n’est pas certain qu’on souhaite en sortir un jour.

 

Alto – Comme l’ortie

Attention, nouvel artiste à l’horizon ! Si son nom ne vous dit rien, c’est qu’Alto fait à peine ses débuts sur la scène musicale de l’Hexagone. Le jeune homme n’est pourtant pas tout à fait un novice en la matière, puisqu’il produit pour d’autres visages bien connus de nos horizons (Part-Time Friends, Toro, Lafayette, Julia Jean-Baptiste…). Cette fois, c’est lui qui est en tête de gondole de cette nouvelle sortie avec un premier single, Comme l’ortie, composé par ses soins et écrit par Neysa May Barnett, moitié du génial duo UTO. Un premier clip en noir et blanc, qui explore la question du désir tout en retenue, avec une pudeur et une délicatesse qui semblent déjà faire figure de marque de fabrique.

 

BLOWSOM – Am I Gonna Get You

On change radicalement d’ambiance pour se plonger dans la pop chaleureuse et chaloupée d’un artiste dont on vous parle régulièrement : BLOWSOM. Cette semaine, le dandy parisien a révélé son nouveau clip, réalisé par Cesar Tresca pour le morceau Am I Gonna Get You. Sous couvert d’une production enjouée aux entêtantes effluves 80s, le jeune artiste y met en scène une histoire d’amour aux allures de rendez-vous manqué, entre un homme trop timide pour prendre les devants et une femme qui finit par se rendre compte que l’histoire dont elle rêve est peut-être là, juste sous ses yeux…

 

Tkay Maidza – Syrup

Après son vrombissant éloge à Kim Kardashian en février dernier et sa reprise inattendue des Pixies, la sensation australienne Tkay Maidza revient nous en mettre plein les oreilles et les rétines avec son nouveau titre Syrup. Un single qui prouve à nouveau sa maestria de l’égotrip et du self-love, en sublimant l’attitude boss bitch amorcée par des Missy Elliott ou des Cardi B, et dont la fibre d’empouvoirement n’est plus à démontrer. “I just wanna be rich, thick, sweet, sick” clame Maidza, tandis que le clip mené par la réalisatrice Jenna Marsh la glisse dans la peau d’une nymphe mutante lascive et espiègle.

 

black midi – Slow

Deuxième extrait de leur futur album Cavalcade (qui arrive au galop le 28 mai chez Rough Trade), le Slow de black midi est tout sauf une délicate promenade de santé. Si les musiciens les plus en vue de la scène indé britannique ouvrent grand les portes de leur monde, ils y continuent avec brio leurs explorations soniques entre rock cérébral et jazz soigné et sans accroc. Dans leur musique et à travers les images incroyables de Gustaf Holtenäs, la poésie surgit aux détours des guitares endiablées et des visuels enragés, alors que le monde explose et que la mort, froide et impassible, fauche. Au milieu du tumulte et perdu dans un univers généré par une intelligence artificielle sans doute plus créatrice que nous, black midi nous rappelle la présence éternelle de magie ; qu’ouvrir les yeux et tendre la main suffit souvent pour la frôler. Et qu’elle nous offre la joie. Apocalypse ou non.

 

Cordae – Dream In Color

On se doit d’être honnêtes, on a bien failli passer à côté de Cordae. Qu’on se le dise, on s’en serait bien mordu les doigts. Et puisqu’on n’a pas envie de vous laisser sur le carreau, on vous propose de nous accompagner dans cette douce séance de rattrapage avec le clip tout frais tout beau de Dream In Color. Des potes, le soleil californien et une caméra illustrent à merveille ce titre aussi positif qu’irrésistible et qui se fera sans difficulté une place dans vos playlists estivales… En tout cas il est déjà dans la nôtre.

 

Mannequin Pussy – Perfect 

Rien n’arrête Mannequin Pussy et le gang de Missy continue de galvaniser les États-Unis d’une musique libérée et fédératrice. 1 minute et 22 secondes de cris infernaux qui envoient tout valser au milieu de puissants riffs de guitares saturées et d’une batterie furieuse. Vous, on ne sait pas, mais nous on aime bien cette définition du punk en 2021. Débordant d’une telle confiance que l’agressivité n’existe plus, le trio de Philadelphie enflamme le bûcher des vanités morales nord-américaines et brise les chaînes archaïques dans lesquelles se débattent encore les âmes aigries des passéistes. Tous et toutes ne seront pas sauvé.e.s, mais certain.e.s plongeront peut-être au milieu de la mêlée, si vivante et si belle, avec Mannequin Pussy. Et ça, ce n’est pas rien.

 

Leif Vollebekk – Never Be Back

Plus d’un an après la sortie du sublime New Ways, le canadien Leif Vollebekk offre cette semaine un clip en toute délicatesse à l’un de ses titres les plus percutants. Never Be Back fait partie de ces morceaux qui dessinent les virages sur la route de leurs auteurs. Tandis que l’artiste a confié avoir longtemps eu la soul de Bill Withers dans les oreilles lors de l’écriture de ce disque, sa folk habituellement si tendre se pare ici de reflets chatoyants plus hip-hop dans le phrasé. Et dans l’élégante instrumentation qu’on lui connaît, ça sonne juste, sincère, et raffiné. Le charme du clip confère alors une toute autre dimension au morceau : celle de l’intime. Juxtaposant des images abstraites renvoyant à l’infini, à des plans alternant entre des mains se cherchant dans le vide et un Leif Vollebekk aux contours flous, l’ensemble s’emplit plus encore de poésie et confère au titre une portée inattendue. Particulièrement touchant.

 

We Hate You Please Die – Can’t Wait to Be Fine

Les Rouennais de We Hate You Please Die sont bel et bien de retour avec un nouveau titre bien punchy qui annonce la sortie d’un nouvel album le 18 juin via Howlin’ Banana, Kids are Lo-Fi et Le Cèpe Records. Dans Can’t Wait To Be Fine on retrouve ce son punk garage empreint d’une ardeur de vivre qui a forgé la réputation du quatuor. Le son monte en décibels pendant les six minutes du morceau, amplifié par la voix habitée de Raphaël Balzary. Une bonne dose de rock féroce assortie d’un clip très esthétique qui traduit parfaitement notre rage intérieure à un moment où le monde traverse une période bien morose. 

 

Nicolas Ly – Rue de la Folie

Un mois et demi avant la sortie de son premier EP Rue de la Folie, Nicolas Ly dévoile son dernier clip éponyme. Et on vous prévient d’emblée, claustrophobes s’abstenir ! Cherchant à descendre les poubelles, le chanteur se retrouve bloqué dans l’ascenseur et sombre peu à peu dans la folie. Il y a de l’allégorie du confinement dans cette cage en inox. Contraint de rester dans un espace clos, Nicolas Ly répète sans cesse qu’il n’a de s’envoler Rue de la Folie. Cette chanson, c’est aussi une ode aux rues parisiennes, celles où l’on croise de la musique, du vacarme, de la joie ou de la tension, mais aussi des moments paisibles au creux de la nuit. Ces rues, surtout, où l’on a hâte de déambuler après 19h.

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