15 ans déjà. 15 longues et courtes années que Le Motel fédère toute une population de mélomanes débarqués des quatre coins de l’Île de France pour s’agiter avec nonchalance sur les dernières pépites indie, une bière bon marché à la main. Alors qu’à l’époque la vague indie recouvre tout sur son passage, inondant les caves undergrounds pour élever en deux temps trois mouvements quelques ados sous le feu des projecteurs et submerger les ondes FM de tubes aussi naïfs que grandioses, Le Motel sort de terre et se construit vite fait bien fait une réputation aussi hype que désinvolte.
Indie rock, indie pop, indie lo-fi, indie sous toutes ses formes, indie dans le juke-box, indie sur la piste de danse et indie musique dans les veines de la faune qui se croise et gravite autour de ce jeune rad qui fait rapidement parler de lui. Les kids les plus cools de Paname s’y retrouvent pour écouter des histoires de lunes, d’oiseaux et de monstres et théoriser sur les capacités de plongée en eaux profondes de Stella, applaudir les derniers musicien.e.s qui commencent tout juste à émerger sur les radars et refaire le monde avec la meilleure BO du 11ème.
Et si depuis, l’indie a beau donner l’impression d’être retourné rapidement dans les chambres des teenagers dont elle était sortie avec fracas sous la forme de vinyles poussiéreux, cela n’empêche pas la scène hexagonale de continuer de fourmiller de nouveaux et nouvelles venu.e.s aussi novateurs qu’enragé.e.s. Et Le Motel de poursuivre son travail minutieux de mise en avant des portes-étendards d’une scène qui n’en finit plus de se diversifier, de surprendre et de nous apporter beaucoup.
En brisant le carcan assez rigide de ses débuts, elle a, avec succès, accompli une pirouette pour s’adapter avec panache à la transformation du paysage musical français. Un exercice d’équilibriste que le Motel a lui aussi réussi. L’adoption d’une posture protéiforme lui permettant de rester pertinent, de toujours parler à son public tout en s’ouvrant à une audience plus large et changeant tout en gardant son ADN bien particulier. Une atmosphère bon enfant et festive qui sera encore une fois de la partie : maxi tombola, blind test géant, DJ set de Nor Belgraad et de Dave Haslam.
Bref, Le Motel fête ses 15 ans et vous lui devez bien d’aller y faire un tour, avec vos potes, une bière peut-être un peu plus chère à la main, pour profiter de la batterie de tubes que jouera le Unknown Motel Orchestra. Une flopée d’artistes tous.tes plus cools les unes que les autres qui reprendront à tour de rôle les chansons qui rebondissent aux quatre coins du bar depuis 15 ans. On rigole pas : la poésie pleine de foudre de Judah Warsky, les guitares pleines d’éclairs de Maison Neuve, les mélodies incandescentes de Lonny et les balades aussi légères que grisantes de Biche. Entre autres car la liste est longue. Aucune fausse note on vous dit.
Pour l’ambiance, pour les amies, pour la fête, pour la musique et pour la vie on vous donne rendez-vous le vendredi 25 mars au Trabendo.
Essaye de faire de ma surdité rythmique un atout.
