Le Pukkelpop, c’est un festival qui a une place spéciale dans nos coeurs, autant pour son affiche incroyable que pour les surprises qu’il nous réserve. Cette année, c’est la journée du samedi qu’on attendait avec le plus d’impatience. Le matin même, on était bien loin de s’imaginer le moment d’exception qu’on s’apprêtait à vivre. On s’est incrusté·es à un show secret de Nothing But Thieves, et on vous raconte tout.
Le programme de notre samedi s’annonçait déjà bien chargé: Turnstile, Foushée, Steve Lacy, Jessie Ware. Il nous fallait donc commencer la journée avec un petit déjeuner bien costaud et un espresso. On pose le programme sur la table et on essaye de préparer un horaire parfait qui nous permettra de manquer le moins de shows possibles. Quand tout à coup, notre smartphone se met à vibrer et nous sort de nos calculs. Un sms du Pukkelpop destiné à la presse. “15h15: Nothing But Thieves secret show, à gauche derrière le CLUB”.
Notre sang n’a fait qu’un tour, et l’espresso a failli retourner d’où il venait. Un show secret ? Il faut absolument qu’on y soit. Ni une ni deux, on enfile les Dr Martens, on abandonne le porridge au lait d’avoine et on saute dans le train direction Kiewit. Notre quête ne fut pas sans embuches, mais vous savez, à la Vague Parallèle, on ne renonce devant rien.
14h50: Arrivée à Kiewit, il pleut des cordes, le k-way s’impose. On cours sur les 500 mètres qui nous séparent de la plaine du festival, il fait 29 degrés, on sue, c’est insoutenable.
15h00: Arrivée au lieu de rendez-vous. On demande à passer la barrière. “Vous n’avez pas le bon bracelet” une dame nous répond. Merde. On insiste dans un anglais-néerlandais douteux : “Oui mais voyez-vous nous sommes là pour la presse, nous devons absolument passer”. On n’allait pas lâcher l’affaire si près du but. C’est alors qu’un jeune bénévole voit la détresse dans nos yeux et nous lâche: ” oh bah si vous êtes avec la presse…” et ouvre discrètement la barrière pour nous laisser passer.
Victoire ! On enjambe la barrière et on se retrouve à l’arrière de la scène CLUB. Il pleut toujours (imaginez l’état de nos cheveux), une trentaine de personnes portant fièrement des T-shirts Nothing But Thieves nous laisse comprendre que nous sommes au bon endroit. Pas de podium en vue, juste quelques agents de sécurité et une odeur planante de hot-dog. Vont-ils arriver en voiturette de golf ? Arranger quelques chaises sous une tonnelle ? On s’est trompé•es en fait c’est juste un barbecue avec les roadies ?
On vient finalement nous chercher, deux caméras sont rivées sur nous. “Montrez que vous êtes content•es d’être là !” nous lance une dame. Ça, ce n’était pas nécessaire de nous le dire, la foule derrière nous a du mal à contenir son impatience. Nous avançons à tâtons vers ce qui nous semble être une grange. Si proches du but, il n’y a pas que la foule qui a du mal à contenir son impatience.
Nous arrivons finalement dans ce lieu secret. Sous des lumières bleues, Conor, Dom et Joe nous attendent dans un set acoustique. Les trois saluent la foule puis se lancent dans la première chanson. Ils commencent avec une version toute douce de Impossible, issue de leur troisième album Moral Panic. Dans cet espace dénué de tout artifice, la voix si particulière du chanteur résonne avec une puissance incomparable. Le côté secret et intime du show rend cette expérience encore plus exceptionnelle.
C’est toujours un plaisir de retrouver le groupe sur scène et avoir la chance d’écouter une version acoustique de Sorry à seulement quelques centimètres de la source est une expérience qu’on ne s’attendait pas à vivre post 2017. Le vrai show prévu plus tard sur la scène du Marquee nous confirmera d’ailleurs qu’il faut désormais se battre pour apercevoir les petites danses de Conor et les cheveux blonds de Joe. Entre-temps, ce morceau fut un vrai cadeau pour les nostalgiques comme nous, c’était si beau qu’on arrive à court de mots.
Vient alors une version acoustique de leur single Overcome. La foule chante, danse et applaudit. C’est déjà la dernière chanson, tout s’est passé si vite, on a pas envie que ça se termine, alors on essaye d’absorber le plus de souvenirs possibles, on ferme les yeux et on laisse la musique nous pénétrer. Après quelques dernières interactions avec le public, les trois partent comme des voleurs (sans mauvais jeu de mot). La plupart d’entre nous ne réalise pas encore ce qu’il vient de se produire, si la chaleur étouffante ne nous avait pas autant fait suer on se serait presque cru•es dans un rêve.
Il était temps pour nous, simples mortels, de retourner à la réalité. Le secret show était organisé par StudioBrussel, et on les remercie pour ce doux moment. On espère que pour Nothing But Thieves, le plaisir était partagé. Un petit oiseau nous a dit que c’était le cas, mais chut, c’est un secret.
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Ma playlist est aussi bipolaire que moi. J’aime le metal, le sang et les boyaux, tant que ça reste vegan.