(INTERVIEW) Hyphen Hyphen, nos enfants sauvages préférés
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Auteur·ice : Fanny Ruwet
24/01/2016

(INTERVIEW) Hyphen Hyphen, nos enfants sauvages préférés

Quelques semaines à peine après la sortie de leur premier album Times, nos nouveaux enfants sauvages préférés d’Hyphen Hyphen ont répondu à quelques-unes de nos questions. 

LVP : Tu peux présenter le groupe en quelques mots pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Santa : De manière très vague, Hyphen Hyphen est un groupe de pop music. Et on vient de France.

LVP : Vous avez sorti votre premier album Times le 18 septembre. Comment s’est passée la conception du disque ?

Santa : Ça a été un long processus. On a d’abord commencé notre carrière en tant que musiciens sur scène, donc on a fait près de 200 dates avant de composer l’album. La conception en elle-même a pris un an, durant lequel on a essayé de puiser dans toutes nos influences directes, de trouver le plus de références possibles pour trouver notre son. Et j’espère qu’on a réussi avec cet album, on en est en tout cas très fiers.

LVP : Il ne sonne pas du tout comme un premier album. Il est super abouti, on dirait que vous saviez exactement là où vous alliez. Est-ce que c’est vraiment le cas ?

Santa : Non pas du tout, on ne savait absolument pas où on voulait aller, mais on voyait déjà des directions possibles. Mais le fait de vouloir aussi devenir nous-mêmes les producteurs/réalisateurs de l’album, a fait qu’on a précisé très rapidement notre son et on était tous dans la recherche permanente : on voulait toujours trouver la notion du beau ensemble.

LVP : Votre son est un peu un mix entre des sons analogiques et des sons acoustiques. C’est assez impossible à qualifier en fait..

Santa : Dans la production, on cherchait vraiment quelque chose d’hybride, du coup on a mélangé les sons ancestraux, qui peuvent venir du piano, de la guitare, de la basse,.. qui sont des instruments qui ont traversé le temps, mais on voulait aussi, challenge de producteur, trouver un son contemporain en le rendant électronique. On a donc transformé les sons de manière à ce que ça fasse quelque chose qui aurait pu être composé il y a 15 ans mais qui pourra être encore écouté dans 15.

LVP : Et ça se ressent quand on écoute l’album.. 

Santa : (sourire gêné mignon) Merci.

LVP : Vous avez enregistré Times à Bruxelles. Alors que vous venez de Nice.. Pourquoi ?

Santa : Pour la météo, bien sûr.

LVP : Ah ben oui, forcément (rire)

Santa : (rire) Non, c’est parce que le studio ICP est extraordinaire, qu’on s’est directement très bien entendus ave les ingés sons et qu’on s’est trouvés beaucoup plus libres à Bruxelles qu’on ne pouvait l’être à Paris ou à Nice à cette période.

LVP : Vous avez travaillé avec des gens comme Julien Delfaud et Antoine Gaillet qui a bossé avec M83, Julien Doré, en Belgique avec Nicola Testa,.. Pourquoi eux ?

Santa : On avait produit seuls l’album mais on était incapables de le mixer. On est 4 dans le groupe et le fait de canaliser nos idées prenait déjà un temps fou.. Alors canaliser et hiérarchiser le son, en tous cas le préciser, ça nous était impossible parce qu’on n’avait absolument pas le recul nécessaire. Et ces personnes ont permis de poser toutes ces idées, de les structurer et de les rendre encore plus lisibles qu’elles ne l’étaient déjà. Et pourquoi eux, eh bien parce que ce sont pour moi les deux meilleurs mixeurs de France en ce moment.

Hyphen Hyphen Times

LVP : Tu l’as dit, vous avez produit Times vous mêmes, vous avez quasiment tout fait tout seuls.. Mais vous ne vous occupez pas que de la musique. Vous êtes aussi très branchés graphisme, et la pochette d’ailleurs est un peu spéciale. Qu’est ce qu’elle représente ?

Santa : .. Mais elle est belle.

LVP : Oui oui, elle est très belle, ce n’était pas un « C’est spécial » dans le sens « Erghh, c’est moche » (rires)

Santa : Déjà on adore l’image, on ne fait que manger de l’image, on est de la génération Tumblr, on adore les gifs, etc. Et Adam (ndlr : le guitariste du groupe) et moi on adore préciser la musique d’Hyphen Hyphen par cette esthétique, on essaye en tout cas de créer quelque chose qui va au-delà de la musique parce qu’on ne conçoit pas la pop music sans une image qui représente la musique elle-même. Et pour reparler de la pochette, elle représente nos bustes à la manière des statues grecques. C’est une référence à l’album, qui s’appelle Times : le fait de capturer l’instant et de, nous-mêmes, devenir statues, de se donner la représentation de la statue gravée dans le temps à jamais, ça nous plaisait beaucoup. Et l’or, c’est juste pour l’égo (rires)

LVP : Ah ben oui, il fallait bien ça (rires). Vous défendez l’album depuis quelques semaines déjà en tournée et sur les réseaux sociaux, je ne vois passer que des avis positifs..

Santa : Nous aussi, ça fait un mois que l’album est sorti et on n’a eu que de bonnes critiques, et on adore défendre le disque en live, ça nous rend encore plus fiers des morceaux. On est aussi très contents de le défendre en Belgique et de le présenter au public belge le 18 février à la Madeleine.

LVP : Hyphen Hyphen sur scène, ça donne quoi ?

Santa : Ah il faut venir voir.. On est le plus sincères possible, on donne toute l’énergie qu’on a, on essaye de créer de l’émotion et de trouver ce moment où, ensemble avec le public, on se détache d’une certaine réalité et on peut s’oublier ensemble. Je pense que nos concerts sont de belles fêtes.

LVP : Vous avez des marques sur le visage, vous êtes un peu des enfants sauvages aux peintures de guerre, vous n’avez pas l’impression d’être des OVNIs de la scène française ? Non seulement pour ce look, mais aussi pour le fait que votre musique est différente de ce qu’on entend en général en France.

Santa : Merci. Parce qu’effectivement on est un peu obsédés par la culture anglo-saxonne et américaine, donc le fait qu’on ne puisse pas nous coller l’étiquette française nous rassure et nous fait du bien. Parce que forcément, on n’est pas vraiment attachés à une scène francophone et même française. Mais par contre on est très fiers d’être français et on aime bien sûr notre pays. Mais on est prêts aussi à en conquérir d’autres.

LVP : Vous avez sorti un clip il n’y a pas très longtemps, ‘Cause I Got A Chance.. Quelle drogue vous prenez pour faire un truc pareil ?

Santa : (Rires) Alors, en fait on voulait créer un paradoxe entre notre premier clip Just Need Your Love qui avait un côté blockbuster : ça a été tourné à Lanzarote, il y avait une grosse équipe de production autour de nous, un réalisateur, tout ça.. On s’était sentis un peu dépossédés, parce que malgré le fait qu’on ait créé l’esthétique et qu’elle soit très bien représentée dans le clip, on n’était pas derrière les caméras, on n’a pas pu tout contrôler.. Eh bien mine de rien, ça nous a un peu ..  Tu vois. On voulait revenir à ça en fait. Se retrouver à quatre et rigoler. Et ‘Cause I Got A Chance s’y prête bien parce que la chanson est un peu plus légère, c’est quelqu’un qui veut s’oublier et juste faire la fête et danser. Aussi, le clip représente bien la génération Tumblr et l’envie de faire la fête ensemble. .. Et on prend pas de drogue.

LVP : Jamais ?

Santa : Non.

LVP : Mais comment tu peux arriver à mettre un ananas en feu dans une casserole, sur un fond vert, sans avoir pris de drogue (rires) ?

Santa : (rires) Non, parfois on est un peu ivres, mais on n’est pas prêts pour les drogues parce qu’on est toujours jusqu’au-boutistes, du coup même là dedans, on aurait peur d’aller trop loin.

LVP : Il vous arrive pas mal de trucs dingues ces temps-ci : vous êtes passés au Petit Journal, une heure d’un de vos concerts a été diffusée sur France Inter,.. Ça ne vous explose pas à la tête ?

Santa : Non non, on est ravis. Ça serait hypocrite de dire qu’on n’espérait pas ça parce que c’est le cas. On a tellement travaillé que même si tout ça est inespéré, c’était forcément.. espéré. On est tellement fiers de l’album qu’on a envie de le partager avec le plus de monde possible et que les critiques soient bonnes. On se sent très chanceux, on a juste envie que ça continue.

LVP : C’est en tous cas tout ce qu’on vous souhaite, merci d’avoir répondu à mes questions.

Santa : Merci !

Le groupe sera le 18 février prochain à la Madeleine à Bruxelles et cet été aux Francofolies de Spa ainsi qu’aux Ardentes à Liège. Retrouvez toutes les autres dates sur Hyphenhyphen-music.com

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