On les connait pour des fêtes de qualité à chaque grand rendez-vous lillois, généralement du côté de la Treille, ou pour certaines petites sauteries en appartement, mais les lascars ont bien grandi depuis la première soirée pirate organisée sous la bannière Welcome to my Flat. Rencontre.
La Vague Parallèle : Salut les gars, ravi de vous rencontrer en marge du Run Deep, le festival très surprenant que vous nous proposez, et surtout ce presque-retour au concept même de votre asso. Il vient d’où ce concept ?
Welcome to my Flat : On a commencé sur Lille avec ce nom en 2013-2014, même si à la base c’est Maxime et Fawzi qui organisaient des soirées à Amiens sous le nom Virée Nocturne.
LVP : Et cette première soirée WTMF, ça ressemblait à quoi ?
WTMF : On a préparé la première WTMF à partir du samedi matin pour le soir même chez Carlos6000, rue Thiers, sur un énorme coup de tête ! Un coup de fil à quelques copains, on appelle Silvio Daria, on déniche du matos son et lumière et le soir même 60 personnes en transe pour une soirée mémorable. C’était fou.
LVP : On se souvient aussi d’un beau bordel rue Princesse !
WTMF : C’est le père d’un ami qui nous a gentiment invité dans une annexe en sous sol de sa maison, on a quand même eu une semaine entière de ménage pour tout vider et dépoussiérer ! On a eu la chance d’avoir des potes du 642Klan et d’autres copains qui nous ont bien aidés pour celle là.
LVP : On sent que c’est important l’entraide, en interne pour vous, comme à l’échelle lilloise?
WTMF : Oui, on a toujours été très soudés depuis le début et on sait qu’on avance mieux en se serrant les coudes. On se sent proche de certains collectifs effectivement, on considérait même Octave Prod comme un modèle jusqu’à ce que le collectif s’arrête. Mais on est contents d’en voir éclore ces derniers temps.
LVP : C’est une bonne chose justement cette recrudescence de collectifs? J’imagine que ça facilite l’administratif, les demandes d’autorisation?
WTMF : Pas forcément en fait, la ville verrouille, et si t’as pas déjà fait tes preuves un minimum c’est dur de gagner la confiance de la ville. Et puis le respect est parfois peu évident entre les collectifs, on pense par exemple à la Salle Henninot, boulevard Vauban, qu’on avait retapé et mis aux normes et dont l’accès nous est refusé depuis que d’autres collectifs ont manqué de professionnalisme.
LVP : Etant donné l’éclectisme géographique du Run Deep on peut dire que vos preuves auprès de la municipalité ont été faites alors, on a l’impression que vous revenez à la base de votre concept : grands comme petits lieux, théâtre, gare, club, open air?
WTMF : Absolument, le festival a été rapide à mettre en branle en réalité et les lieux comme le Barraca Zem ou le 188 sont des lieux qu’on avait déjà en tête et avec qui on échangeait déjà. Le concept était, à la base du collectif, de proposer des lieux alternatifs et surtout des événements pour toutes les bourses, et c’est cette valeur avec laquelle on a voulu renouer pour le Run Deep.
LVP : Et vous prenez des risques, comme amener le diable San Proper au Café Oz ou faire un Open Air au parc Philippe de Comines. Ça donne le vertige ça?
WTMF : San Proper est un artiste qu’on voulait absolument faire jouer, pour sa folie, pour sa manière d’appréhender la musique. On a prévu de le faire jouer sur le dancefloor plutôt que dans le DJ Booth de l’Oz, qui est beaucoup trop haut. Il jouera dans une cage au milieu de la foule.
LVP : C’est sûr, c’est bien mieux ahah ! On a hâte de voir ça, et on vous souhaite beaucoup de réussite!
L’événement par là
Le Run Deep Festival, qui aura lieu du 5 au 15 Mai inclus accueillera parmi d’autres : Pit Spector pour le concert d’ouverture intérieur/extérieur à St Sauveur le 5, Nick Beringer au Polygon Club le 5, San Proper au Café Oz le 6, Sweely au Barracazem le 7, Frank Roger au Café Oz le 13, Boddika au Magazine Club le 14 et DJ Yellow à la Péniche le 15 pour le closing du festival.
Esthète biblivore. Se passe les oreilles au poppers avant chaque concert.
