Rencontre avec King Krule: A King Without Kingdom
"
Auteur·ice : Arthur Deplechin
02/02/2014

Rencontre avec King Krule: A King Without Kingdom

Il arrive de tomber par hasard dans un concert, de suivre un groupe d’amis, d’avoir été invité à voir un groupe de potes de South London ( aka King Krule ).

Le concert commence , on se perd parfois de vue . Les notes de “Easy Easy” ou “Rock Bottom” emplissent nos oreilles. Le groupe a l’air concentré et King Krule joue son rôle, nous proposant une sorte de personnage.  Il n’est pas comme ça dans la réalité.  On prend plaisir à le regarder.

Vient alors  la fin du concert où chacun a une façon singulière de pallier l’absence du son ayant fait vibrer son cœur, certains sortent clopes et briquets, d’autres titubent avec attitude vers le bar, une masse informe se rue vers le groupe phare armé de feutres et vinyle en main  (celui qu’ils laisseront pendant longtemps dans un grenier «parce que je l’ai en version numérique aussi hein…» ou qu’ils exhiberont tel un trophée de chasse). Archy est tout sourire au moment de signer bien qu’il conserve une trace de cette apparente distance qu’on pourrait qualifier de dramatique, fort amplifiée sur scène.

King-Krule

Chacun suit son rituel mais tous s’accordent pour quitter le lieu en même temps. Restent finalement les barmans et les roadies, dansant un folklore de bouteilles et d’instruments, les musiciens  étant entrés dans une discussion sur l’after depuis l’arrière du stand de vente de T-shirts des groupes et puis nous.

Tableau typique de n’importe quel après-concert qui aurait pu prendre place dans un bar de South London, Paris ou Bruxelles (au ‘Bota’ , c’est plutôt intime il faut le dire ) .

Mais ce soir-là , l’artiste n’avait dit mot sur scène, son batteur parlant pour lui. En même temps , faut dire qu’il était dans son rôle comme il nous l’explique après en reprenant notre prononciation de ‘ theatrical ‘ lors de la conversation. La première partie, assurée par Filthy Boy en soutien de la tournée de King Krule ,le connaissent et l’admirent. Tous sont ses potes, ils jouent avec lui depuis qu’ils ont 12 ans, ont fréquenté le même collège,  le même lycée jusqu’aux A-levels ( l’équivalent du Bac en UK ) et les mêmes écoles de musique.

On les imagine chillant sur les toits de Londres avec une bière avant de rentrer chez eux et de répéter encore et encore surtout pendant les dernières années alors que le projet devenait de plus en plus sérieux , comme nous raconte  James ( bassiste de King Krule ) . La synergie est totale durant le concert comme en dehors. Archy ne les a pas choisis seulement parce qu’ils sont potes mais aussi par qu’ils sont de talentueux musiciens.

Ensemble ils ont traversé les étapes, en commençant par accompagner des dîners copieux  ou des soirées pintes  dans des music  pubs de Londres. Ils ont passé leurs examens à la même époque puis se sont consacrés entièrement à la musique via le projet Zoo Kid devenu aujourd’hui King Krule lancé par Archy.

Car Archy Marshall a bien commencé par-là, il a maintenant 19 ans et enchaîne les concerts dans les capitales européennes, les Etats- Unis et le Canada. Il aime la proximité avec le public, son écoute surtout , qu’il n’avait pas lors de cette époque des pubs . Il nous aime pour notre curiosité, notre rapport singulier à l’artiste nous européens regardant avec envie et exotisme l’Outre Atlantique.

Quand nous demandons où se trouve le Royaume de King Krule, il répond qu’il n’est pas roi et en rappant nous dit que «  King Krule » , c’est aller au-delà des choses, retourner à leur essence. Pour son changement de nom de scène ( Zoo Kid en King Krule ) il n’a pas vraiment de réponse mais lorsqu’on lui propose nos interprétations un sourire se dessine sur son visage et il lâche un « I like that…». Il nous confie qu’un Zoo Kid est derrière les barreaux de sa cage, a la rage de l’animal enfermé et inaccessible , qui appartient au monde sauvage.

S’il  n’a pas de royaume où est-il chez Lui ? – South London, dit-il nonchalamment. Selon nous, Archy règne sur scène, il nous décrit cette expérience comme unique, mieux qu’une idylle, que les paradis artificiels, que l’amour , mieux que tout.

Accolades et derniers regards , le moment des adieux est ‘black and blue’. Et nous de souhaiter longue vie au roi.

On vous laisse avec le dernier extrait de son album “6 Feet Beneath the Moon”, “A Lizard State”:

Max Gueudet, Inès Maazi & Arthur Deplechin

@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@