Une histoire #2 : Bagarre à la Cigale
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Auteur·ice : Charles Gallet
16/04/2018

Une histoire #2 : Bagarre à la Cigale

Pendant une bonne partie de ma vie, j’ai beaucoup ri en entendant des gens parler d’un groupe qui avait “bouleversé leur existence”. Je devais être extrêmement cynique, car je n’arrivais pas à voir comment un groupe pouvait changer la vie de qui que ce soit. Et ce, jusqu’à ce que ça finisse fatalement par m’arriver. En deux étapes.

Ça s’est passé en 2015. Ça s’est passé avec Le GouffreEt le groupe en question, c’est Bagarre.
A ce moment là, ils n’ont pas bouleversé ma vie, ils l’ont carrément sauvée. J’invite le tout à chacun à écouter cette chanson, mais à cette époque je me débattais avec des sentiments et des pulsions qui m’écrasaient et devenaient chaque jour plus lourds à porter et à combattre. J’ai alors utilisé Musique de Club comme une bouée de sauvetage, qui m’a lentement mais sûrement ramené vers le rivage.

Je suis allé Mourir au Club plus d’une fois (vraiment). Au point que pour certains, ça a fini par tourner à l’obsession et à la blague entre potes. Je n’ai jamais réellement dit pourquoi j’allais voir si souvent Bagarre en concert, mais en réalité ces moments correspondent à une sorte de vaccins pour moi, une dose d’énergie qui me permet d’évacuer par la sueur tout ce que j’ai besoin de voir partir.

La seconde étape tient à une discussion avec le groupe, un soir de l’été 2016. Une discussion qui m’a poussé à écrire sur les groupes que j’aime, et uniquement eux. Car tout ceci doit rester quelque chose de positif, de généreux et pourquoi pas, d’utile.

Voilà, Bagarre a bouleversé ma vie et réduit tout le cynisme qu’il pouvait y avoir en moi concernant ce fait.

 

Après cette introduction que vous aurez trouvé – au choix – inutile ou bien trop personnelle, pour ne pas vous mettre mal à l’aise, je vais basculer à la troisième personne pour parler du concert de Bagarre à La Cigale. Tout simplement car un concert reste une expérience de masse et que cette idée est encore plus vraie quand on s’enfonce dans le Club 12345.

Si bien souvent Danser Seul Ne Suffit Pas, cette idée est encore plus importante quand il s’agit d’aller Mourir Au Club. Ce moment, c’est un don de soi, d’énergie, d’amour, qui s’écoule et se transfère et on finit par se retrouver fort dépourvu quand le matin arrive.

« Ecoutez moi », qu’ils nous disent  et c’est ce qu’on fait, alors Ris Pas. Comme Alice, on finit par plonger ensemble dans le Miroir. On ne suit pas le lapin blanc mais les notes qui frappent nos oreilles. On est ensemble et c’est beau, cette communion, cette osmose entre un groupe qui donne tout et un public qui lui rend au centuple.

On se regarde les uns les autres, et si ce garçon là aime les claques, l’autre aime voyager et nous emmène à Honolulu. On peut aussi tomber dans Le Grouffre. Et si il est parfois un Mal Banal, il peut aussi se transformer en une expérience cathartique. Chacun, garçon comme fille, homme comme femme ou ceux qui ne choisissent pas; finissent par trouver le Diamant qui brille en eux et l’exposer dans la danse et dans la joie. Dans la sueur de ces émois, de cette passion qui nous rassemble et nous transforme en masse compacte unie contre le monde, unie contre la haine et toujours prête à affronter le Béton Armé. Et si La Bête Voit Rouge, c’est à la fois qu’elle a les yeux remplis d’amour pour sa Louve, mais aussi de colère envers ceux qui ne nous laissent pas nous aimer.

Pour finir, on dira que si parfois La Vie C Nul, ce mardi soir, la fête fut belle, puissante et grandiose. On dit souvent que le meilleur concert de Bagarre est celui qui vient, mais un moment comme celui là restera gravé dans les mémoires de chaque personne présente ce soir-là.

Mais bien sûr, on retournera Mourir Au Club car après tout, le Club c’est nous et la musique est nôtre.

PS : Je voudrais profiter au passage pour parler de la première partie de ce soir là Oh Mu, si elle n’entrait pas forcément dans le format de l’article, je trouvais nécessaire de saluer la puissance de cette artiste qui, seule sur scène, m’a fasciné pendant plus de 30 minutes, tant par la qualité de ses compositions que par la force de son propos. Il était nécessaire pour moi d’en parler et de vous dire de ne pas passer à côté d’elle si vous en avez l’occasion. C’est le genre d’uppercut musical et émotionnel dont on a définitivement besoin.

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