Vendredi sur Mer, Corine et Claire Laffut – Soirée féminine aux Paradis Artificiels
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Auteur·ice : Thibaut Thieffry
01/04/2019

Vendredi sur Mer, Corine et Claire Laffut – Soirée féminine aux Paradis Artificiels

Comment rendre honneur à la pop française et la musique féminine en même temps ? Le festival des Paradis Artificiels apporte une réponse lors de cette édition 2019 : une soirée, trois concerts, trois chanteuses. L’équipe de La Vague Parallèle était présente au Splendid ce soir-là. Alors, c’était comment ?

 

Claire Laffut

Parisienne à l’accent belge (et pas l’inverse heureusement), Claire Laffut a quitté le plat pays pour lancer sa carrière en France. Pour commencer, elle tente d’occuper l’espace médiatique dès son premier single, Vérité, à la manière de l’une de ses collègues belges dont la comparaison est beaucoup trop facile. Mais pourquoi pas ? L’EP Mojo est sorti, trois clips sont en ligne, les morceaux sont biens produits, l’image est déjà précise et a trouvé son public. C’est que semble en tous cas montrer ce concert à Lille pour sa première tournée.

La simplicité semble être le mot d’ordre de la prestation de Claire Laffut : la scénographie ne déborde pas d’effets et de lights, ses deux musiciens lui suffisent pour jouer sa musique, et sa légère voix manque encore de puissance… Ce n’est presque pas étonnant quand on se rend compte du côté très intimiste de ses chansons sur Mojo. Son sourire timide est presque touchant, gênée des erreurs du direct qui, du coup, ne dérangent jamais vraiment. Pour autant le style est déjà très identifiable, ce qui explique le nombre de fans dans la salle qui reprennent avec elle ses paroles.

Faut-il aller voir Claire Laffut en concert ? Si c’est pour vous targuer d’avoir connu une artiste au début de sa carrière, oui. Sinon, il faut peut-être attendre un peu, le temps que la jeune chanteuse prenne en assurance. Son univers est rôdé, ses productions aussi, c’est ce qui dénote justement peut-être trop avec sa performance qui nous laisse sur notre faim !

Parenthèse pas méchante adressée aux labels : les vidéos “24h avec untel” c’est pas la meilleure idée de com’ pour vos artistes qui commencent à peine, vous trouvez pas ?

 

Corine

Tête d’affiche insoupçonnée de la soirée ? Possible. Corine semble être taillée pour la scène. Si vous ne connaissez pas, aucun problème, la chanteuse a trouvé un créneau musical qui n’a laissé personne de marbre ce soir-là. La plus kitsch des disco renaît de ses cendres, une ironie totalement assumée par ces 4 boules disco qui ne demandent qu’un John Travolta déchaîné en-dessous.

Musicalement, le style de Corine n’écoeure jamais. A travers les sonorités disco, la jeune femme explore un éventail très large d’émotions, jamais le concert ne tourne en rond. Sa musique ne se cloisonne pas par le choix musical et tout le monde y trouve son compte (et surtout tes parents).

Sous sa chevelure improbable, la chanteuse prend totalement au sérieux sa prestation, ce qui nous fait directement rentrer dans l’ambiance très particulière du live. Seule sa voix semble transpercer cette image hyper-scintillante, c’est peut-être le seul élément qui nous ramène à notre époque : des chansons d’amour, de liberté, de sensualité qui ont totalement leur place en 2019.

Si la nostalgie est une image de marque, Corine a trouvé l’un des anachronismes les plus efficaces de la scène pop. Cette soirée en était la preuve.

 

Vendredi sur Mer

Dernière artiste de la soirée, Vendredi sur Mer est venue clamer sa pop estivale sur la scène du Splendid. On vous a déjà beaucoup parlé de ses lives sur La Vague Parallèle… Mais que vaut son premier album sur scène maintenant qu’il est sorti ?

La chanteuse se révèle comme l’un des fers de lance de cette nouvelle pop française qui sent bon la nostalgie d’un été à peine terminé, son nouveau projet ne déroge pas à cette identité. Niveau live, c’est un simple siège en forme de coquillage tout droit sorti d’un Disney qui sert de scénographie. Pas de musiciens comme à son habitude, Charline Mignot débarque seule au micro, mais avec 3 danseurs qui suivent leur chorégraphie les yeux rivés sur le public. Une presque-comédie musicale racontant les premiers émois au détour d’une soirée d’été, d’un crépuscule les pieds dans le sable autour d’un feu (mais attention les enfants c’est illégal). De quoi calmer les ardeurs du concert précédent, mais avec un univers éléctro-pop totalement envoûtant.

Pour la prestation, la chanteuse s’en tient à son style, plus proche d’un récit adolescent que d’une chanson finalement (Fauve on vous voit). Mais les textes touchent comme prévu le public, chacun se retrouve dans ces mots anonymes et surréalistes que votre cousine hipster publiera sur son Facebook après une rupture amoureuse.

Vendredi sur Mer a définitivement trouvé son public, sa musique a confirmé la réussite du passage du studio à la scène.

 

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