St. Vincent annonce un nouvel album et balance un premier extrait électrisant
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
05/03/2021

St. Vincent annonce un nouvel album et balance un premier extrait électrisant

L’inépuisable St. Vincent s’apprête à dégainer son sixième album Daddy’s Home, et ce premier extrait nous rappelle qu’elle demeure l’une des artistes les plus fascinant·es de sa génération. Pay Your Way In Pain est une œuvre glam-rock vintage et moderne à la fois, qui renoue cette intarissable créatrice à la musique frontale et insolente qui la définit le mieux. Un premier single plein de promesses. 

© Photo : Zackery Michael

Lauréate en 2015 d’un Grammy Award pour Meilleur Album de Musique Alternative avec son quatrième disque éponyme, elle devient la deuxième artiste féminine à l’emporter dans cette catégorie. En 2017, c’est avec son album Masseduction qu’elle se fraiera une voie vers la reconnaissance internationale, remportant au passage un second Grammy pour Meilleur Morceau Rock.

Annie Clark, de son vrai nom, est du genre imperceptible, indéchiffrable. Si la réinvention artistique est assez commune dans le monde de la musique, St. Vincent est de celleux qui en ont fait leur terrain de jeu. Au fil de sa discographie, armée d’une certaine maestria du travestissement, elle donnera vie à toute une multitude d’alter egos plus énigmatiques les uns que les autres. À l’occasion de l’annonce de ce nouvel album, elle nous présente son dernier en date : une crooneuse sensuelle et magnétique, tout droit sortie du cinéma de Cassavetes et renouant avec une certaine vibe seventies façon new-yorkaise.

 

Le fil rouge de l’album, que l’on retrouve assez évidemment dans le nom du projet, c’est le retour à la maison de son paternel après une incarcération de plus de dix ans. Cet événement la ramènera en 2019 aux vinyles que son père lui avait offerts pendant son enfance. Des disques qu’elle a probablement écoutés plus que toute autre musique au cours de sa vie. Des sonorités aux tons sépia, principalement encapsulées au cœur du New York de 1971-76. De ces influences s’est affirmée la couleur de ce nouvel album : une musique que l’artiste décrit elle-même comme “granuleuse, brute et tortueuse.”

Au regard de son projet Masseduction en 2017 et de la tournée qui l’a accompagnée, St. Vincent confiera ne plus vouloir appliquer un tel procédé strict et millimétré à sa musique. C’est d’ailleurs ce que démontrait sa réédition piano MassEducation un an plus tard. Un disque enregistré en deux jours seulement, majoritairement composé de first-takes, et qui laissera transparaître avec authenticité la vérité de la chanteuse, imperfections inclues. Pour son sixième album, elle semble vouloir se rediriger vers une approche similaire et y laisser fluctuer les sons plus librement.

Je voulais des tons chauds et pas trop dénaturés,

pour raconter ces histoires de gens imparfaits

qui sont imparfaits et qui font du mieux qu’ils peuvent.

C’est un peu l’histoire de ma vie

Pour Pay Your Way In Pain, elle rend un hommage évident à l’ère Young Americans de Bowie. L’esthétique de Clark y jouit alors d’une extravagance vintage délicieuse. Blondie pour l’occasion, elle bombarde de regards évocateurs la caméra qui ne parvient à s’en défaire. C’est à la fois théâtrale et subjuguante qu’elle crève l’écran dans son tuxedo émeraude. Sa fibre rockstar brûle dans sa façon de défier les éclats de son inséparable guitare signature (une Ernie Ball Music Man) et de déchirer ses cordes vocales sur le guttural “I want to be loved” en fin de morceau.

Le rendu à l’esprit vieilli est signé Bill Benz, réalisateur américain également aux commandes de The Nowhere Inn, un mockumentaire articulé autour du projet musical de St. Vincent écrit, produit et interprété par Annie Clark elle-même, en tandem avec l’actrice et musicienne Carrie Brownstein. Le long-métrage est attendu pour l’automne. Daddy’s Home est co-produit par Jack Antonoff (déjà présent sur Masseduction) et sera disponible le 14 mai prochain sur Loma Vista Recordings. Parallèlement à son sixième album, on retrouvera également St. Vincent à la co-production du troisième opus de l’Australienne Julia Stone en avril prochain.


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