Angèle est de retour avec Bruxelles je t’aime, hymne personnel à sa ville natale
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Auteur·ice : Valentin Dantinne
21/10/2021

Angèle est de retour avec Bruxelles je t’aime, hymne personnel à sa ville natale

On vous présentait Angèle dans un tout premier article en octobre 2017, il y a quatre ans presque jour pour jour. Une jeune Bruxelloise repérée sur un titre avec son frère qui sortait son premier morceau dont l’entêtant « One time, never give it up, two times, for all the love I’ve got, three for you, where are you ? » a raisonné dans tous les esprits et toutes les plaines de festivals pendant des mois voire des années ensuite. Après le succès indéniable de son premier album Brol paru en 2018, une réédition et un succès dont elle a fait durer le plaisir notamment avec Fever l’an dernier, Angèle est fin prête pour nous partager de nouvelles chansons. Elle commence avec son propre manifeste à Bruxelles, sa ville natale et de coeur. Bruxelles je t’aime est un clin d’oeil symbolique à la chanson Bruxelles de Dick Annegarn qu’elle a souvent repris en concert. Il était temps que la star belge ait son propre hymne à sa ville.

Angèle Van Laeken nous a habitué au fil des années aux clips vidéos esthétiques et bien léchés, souvent orchestrés par Charlotte Abramow ou Brice VDH. Pour son retour, la surprise est au rendez-vous. Dans un train façon Trans Europe Express, la chanteuse délivre ses sentiments mitigés entre Bruxelles et Paris. « Je vais mieux quand je te vois » confie-t-elle à la belle qui l’a vue grandir. Souvent à Paris où elle réside désormais la plupart du temps, Angèle a écrit cette chanson comme une déclaration à cet endroit qui sera toujours sa maison. Une manière d’assumer qu’elle reste toujours la jeune fille qui a fait ses débuts dans les bars de Bruxelles où elle jouait seule au piano les chansons qui commençaient à faire son succès sur Instagram.

 

Le clip est enduit de références. Il débute avec le numéro du train faisant référence à l’année de naissance de la chanteuse avant de nous emmener dans un voyage en train fantasmé et surréaliste — là encore une référence à l’art belge — qui enfile les scènes de wagon en wagon en se déjouant de l’esprit cloisonné des espaces. « Il y a eu un gros challenge autour du concept pour imaginer les scènes. Ces contraintes nous ont poussé à trouver une manière originale d’agencer les espaces pour faire voyager Angèle » déclarent les réalisateurs Global.

Des références aux quartiers de Bruxelles comme les Marolles, Saint-Gilles ou Flagey sont parsemées dans le clip alors que d’autres passages comme le journal évoquant le Palais de justice toujours en rénovation sont volontairement amenés de manière subtile. Le clip se joue aussi des clichés avec les pigeons parisiens que l’on aperçoit dans un des wagons-boxes.

Le clip active aussi notre âme d’enfant à travers celle d’Angèle, au travers de la boule de neige ou de façon assez directe lorsque l’enfant du premier wagon nous invite au voyage en prenant Angèle par la main. Au fil des plans plus esthétiques les uns que les autres (avec une mention pour celui où la chanteuse se tient vent debout sur le train), Angèle tient aussi un discours unitaire, ose quelques lignes en flamand (« j’ai vécu mes plus belles histoires en français et en flamand, laat mij het zeggen in het Vlaams ») et une ou l’autre parole empreintes d’une vision un peu plus politique (« et si un jour elle se sépare, et qu’on ait à un choisir un camp, ce serait le pire des cauchemars, tout ça pour une histoire de langue »), de quoi faire suer les nationalistes belges qui souhaitent la fin d’un Etat unitaire.

Sur le plan musical, on retrouve avec bonheur la voix de la jeune femme et sa plume à laquelle il est toujours aussi facile de s’identifier — ce qui a toujours été une de ses forces depuis ses débuts. La production électro-pop laisse présager une continuité par rapport à ses derniers singles voire même une montée en puissance en termes d’efficacité, Bruxelles je t’aime ayant été mixée en bout de course par Josh Gudwin (Dua Lipa, Justin Bieber). Il en va de même pour l’album, dont la date de sortie serait peut-être bien glissée dans l’annonce sonore diffusée en début de clip, en flamand mais sous-titrée en français : « Arrivée prévue le 10 décembre. »


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