Anika redonne vie à son projet solo avec Finger Pies
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Auteur·ice : Marion Fouré
04/05/2021

Anika redonne vie à son projet solo avec Finger Pies

Après huit années d’absence, le projet solo de l’artiste germano-britannique Annika Henderson trouve un nouveau souffle avec Finger Pies, un titre captivant et déroutant qui entremêle savamment influences kosmische, post-punk et psychedelia. Cette nouvelle sortie annonce également sa signature chez Sacred Bones Records, label de son second projet Exploded View. 

Anika n’a pas été révélée au grand public par n’importe qui. C’est sa rencontre incroyable avec le producteur de génie Geoff Barrow, membre fondateur de Portishead, qui a lancé sa carrière en 2010, au moment où ce dernier cherchait une voix féminine pour son projet Beak>. En découvrant le timbre glacial et mystérieux de la jeune artiste, le coup de foudre artistique fut immédiat et déboucha rapidement sur un enregistrement en studio à Bristol et la sortie d’un premier album remarqué ; un destin hors du commun pour celle qui exerçait jusqu’alors la profession de journaliste politique entre Londres et Berlin.

Ces derniers temps, on l’entendait essentiellement à travers Exploded View, son projet krautrock/post-punk monté avec trois musiciens mexicains (Martin Thulin, Hugo Quezada et Amon Melgarejo) et on espérait secrètement son retour en solo après un dernier EP en 2013 qui nous avait tenus en haleine avec ses superbes reprises des Kinks et de Chromatics. Nouvelle pépite, Finger Pies est un titre sombre mais surtout envoûtant grâce à sa ligne de basse répétitive et sa rythmique aux accents dub qui monte en intensité. Au milieu des nappes de synthés et des riffs de guitares atmosphériques plane la voix si singulière d’Anika. Nonchalante et divine, l’artiste alterne chant et sprechgesang en répétant inlassablement des paroles qui sèment la confusion et finissent par hanter notre esprit : “Some may say that you are/Only interested in one thing/That’s to get your own way/That’s to get your own way.” 

 

Co-réalisé par l’artiste elle-même et le vidéaste allemand Sven Gutjahr, le clip nous plonge dans un quartier industriel de Berlin dont la conception architecturale froide et rigide révèle une certaine esthétique. Arborant plusieurs looks, des 60’s au 90’s, Anika, plus belle que jamais, y dégage une aura mystérieuse, surtout lorsqu’on lui confie une boîte qu’elle part enterrer dans la forêt au milieu de la nuit, équipée de gants et de lunettes noirs. Mystère, mystère. À l’heure de la pandémie, l’artiste semble nous inviter à un voyage introspectif qui consiste à se débarrasser de certains aspects de nous-mêmes (le contenu de la boîte) pour mieux affronter le nouveau monde…

 

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