Considérés comme les « petits nouveaux de la Belpop family », nos compères de Colver ont indéniablement trouvé cette recette aussi douce que piquante que l’on peut retrouver chez les crooners belges ayant fait sauter les charts belges. Originaires de notre belle capitale, les sonorités langoureuses et lancinantes de ces rockeurs ne nous laissent aucune échappatoire. Depuis plus d’un an, le groupe nous invite dans son univers entêtant avec la sortie de quelques-uns de leur premiers titres. Le groupe est discret mais est résolument prêt à conquérir nos coeurs. Avec la sortie récente de son premier EP, Walk Swim Fly, le groupe impose son style des plus travaillés. Le démarrage en douceur porte ses fruits. Avec des titres comme True Detective et Bitcoin Billionaire, Colver nous dévoile son sublime éventail musical, et qu’est-ce que ça fait du bien. Une chose est sûre : les membres du groupe ont des riffs de guitares à revendre, et des têtes débordantes d’idées. Une chose qui ne peut que nous faire trépigner d’impatience quant à la suite de ce beau projet. Attention, we’ve got new crooners in town !

La sphère dans laquelle on vous emmène maintenant se veut très introspective mais il ne s’agit point d’une musique qui contient peu de relief. Super Gum remet le post-rock issu de Chicago de la fin des années 90, en Belgique, dans vos oreilles. Ils s’inspirent de groupes comme Tortoise, The Sea & Cake, etc. Sophistiqué dans les arrangements et moody dans l’esprit. On retrouve dans l’EP du groupe des influences jazz bien sûr, mais aussi un son si lo-fi qu’il se transforme parfois en vaporwave – non sans titiller une certaine nostalgie chez les vieux·vielles angoissé·es que nous sommes. On y retrouve des morceaux plus rythmés comme Coussinet et des morceaux plus intrigants, presque spaciaux comme Tom Bombadil (+15 points pour la référence à la communauté de l’anneau dans ce dernier). On avait déjà eu l’occasion de croiser leur route en live en première partie de TUKAN, impressionnés du jeu qui en découlait. Est-ce que leur musique a le pouvoir de nous faire remettre en question notre vie entière en seulement 4 titres ? Peut-être. Mais est-ce que ça vaut la peine ? Totalement.

La Belgique est définitivement soul ! Après la néo-bruxelloise Stace (découverte dans nos clips de la semaine #140, on vous parlera tout prochainement de son nouvel EP (oui, oui, on se spoile nous-mêmes)), les aficionados belges du genre musical ont été servis par la Bruxelloise d’origine JAZMYN et la sortie de son premier titre Golden. Repérée en décembre dernier au Beursschouwburg avec son live band, JAZMYN impressionne par son assurance scénique tout en retenue. La formation instrumentale jazzy qui l’accompagne embrasse parfaitement le timbre et le rythme soul de sa voix comme sur leur reprise live du titre A Long Walk de Jill Scott. Après un détour par Londres et Anvers, JAZMYN est de retour dans la capitale noir jaune rouge. Et même si elle n’a qu’un titre et un concert à son actif, la jeune artiste propose déjà un projet musical abouti qui ne laisse qu’un seul doute planer : l’EP contiendra-t-il la reprise de Jill Scott ?

Pippin nous a été introduit lors des Nuits Botanique 2021, aux côtés d’artistes du collectif Noannaos. Rien ne pouvait nous préparer au show que nous allions voir ce soir-là. Loin de vouloir se mettre en avant en tant que personne, l’artiste aime le conceptuel et le revendique en live. Deux danseuses jouant de leurs ombres avec des projections magnifiques pour augmenter le mystère. Pippin, lui, performe dans une structure blanche, légèrement en arrière, pour se concentrer sur la musique et seulement la musique. Il expérimente depuis quelques années pour préparer ce voyage qu’il fait vivre à toute personne qui ose s’y aventurer. Il produit également pour quelques noms connus de la scène belge, notamment MEYY, et met sa casquette de dj pour Martha Da’ro. De l’ambient, électro qui va au-delà des limites de nos imaginations pour un résultat hypnotisant. Il nous offre un son simple et évident, et pourtant très fin et complexe. Les influences viennent des quatre coins du monde et de tous les genres. On y entend même un peu de funk, le temps d’une chanson, de quoi nous charmer instantanément. Expérience 100% immersive.

L’année 2020 aurait dû, comme pour beaucoup, rimer avec consécration pour Ysmé. Malheureusement, les circonstances qu’on connaît l’ont forcée à rester sur le banc de touche alors qu’elle commençait à peine à dévoiler ses premiers morceaux. Qu’à cela ne tienne, il en faut plus pour achever la jeune artiste bruxelloise, qui a profité de ce sursis forcé pour perfectionner sa formule : un rap percutant saupoudré de mélodies pop irrésistibles, le tout porté par une présence hyper charismatique aussi bien à l’écran que sur une scène. Autant de qualités qui lui ont permis de remporter le premier prix du concours SOUNDTRACK 2021 en décembre dernier à l’Ancienne Belgique. Bref, Ysmé a une sacrée dalle et on ne doute pas que cette première victoire est loin d’être la dernière.

Kids With Buns, c’est l’une des dernières belles surprises du côté néerlandophone de la frontière linguistique. Avec un son mixant bedroom pop et indie pop, on définira naturellement leur musique comme de la “bedroom indie pop”, de quoi s’inscrire dans l’ère du temps. Mais ce qui frappe le plus dans ce duo, c’est sans doute cette voix androgyne, chaude et singulière. Amber et Marie ont démarré leur parcours au début de leur vingtaine, en 2020, avec un morceau intitulé 1712. Celui-ci a propulsé Kids With Buns en tant que visage de la campagne 1712, pour lutter contre toutes sortes de violences et fait directement écho au harcèlement sexuel. Quelques tracks plus tard et les deux jeunes filles conquièrent le public flamand, d’abord en finissant deuxièmes du Humo’s Rock Rally, puis lauréates du concours De Nieuwe Lichtig de Studio Brussel en 2021. Elles viennent de sortir leur dernière musique, waiting room, qui continue de nous donner à penser que Kids With Buns fait partie du futur de la – bonne – musique belge.

DUSHIME maîtrise l’art de l’envoûtement. Par son show multidisciplinaire qui inclut la danse, les jeux de lumière et la musique, elle nous transporte dans son cocon. Ce petit abri dans lequel elle nous inclut se veut pur et soignant nos plaies, en même temps que les siennes. Sa voix, quant à elle, a le pouvoir de nous hypnotiser pour rentrer dans une frénésie bienveillante qui nous captive du début à la fin. Quand l’artiste se trouve face à nous, il est impossible de décrocher, on reste suspendu·e à ses vibes vocales, à son timbre grave et rassurant qui transporte tant d’émotion qu’on se demande comment la personne qui les véhicule ne s’en submerge pas. La réponse est qu’elle s’en libère justement. Dans ce soundscape qu’elle crée, on retrouve des paroles qui dépeignent une réelle poésie naviguant entre plusieurs influences musicales. Il ne nous est possible d’écouter qu’un morceau pour l’instant, le puissant Common Point, mais on vous conseille vivement le set live pour en apprendre bien plus sur cette grande artiste.

Remarqué il y a peu par le nouveau label belge familial en vogue, On the Level, le Gantois est pourtant fin prêt à secouer la petite – mais resplendissante -, scène folk que nous avons en Belgique. Grâce à son père, la musique fait partie de l’ADN du jeune singer-songwriter. Une assurance et une méticulosité artistique que l’on s’empresse de creuser dès la première écoute. Aux côtés de ses musiciens et amis, la voix authentique, un tantinet rauque de Vito nous emmène à travers les grands espaces à la manière des plus grands. De Bob Dylan, JJ Cale, en passant par le modernisme de Kevin Morby, Vito fait indéniablement du Belgicana. Référence flagrante au style Americana, son premier EP, Cheesy, marque le début de cette belle aventure aux sonorités brutes et sincères. Une aventure que l’on écouterait bien au coin du feu, et qui continuera au printemps avec la sortie de son premier album. En guise de cerise sur le gâteau, les spécialistes folk de la rédaction ont choisi pour vous trois morceaux pour se lancer dans l’aventure : Berlin, Danger, et Teenage Love. Plus d’excuses, le Belgicana n’attend que vous !