TUKAN, le groupe aux nuances caméléon en release party au VOLTA pour une soirée magnétique
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Auteur·ice : Caroline Bertolini
24/06/2021

TUKAN, le groupe aux nuances caméléon en release party au VOLTA pour une soirée magnétique

| Photo : Lea Patrix 

Une soirée pré-estivale, une trentaine de degrés et une senteur de pluie dans l’air. C’est le tableau de ce qui sera plus tard une explosion de sensations au VOLTA à Bruxelles. Nous aurions pensé retrouver le groupe dans une salle couverte avec un jeu de lumières à la hauteur de leurs multiples couleurs musicales, mais c’est une belle surprise qui nous a été servie en ce 17 juin presque pluvieux. Un amphithéâtre extérieur construit par le VOLTA dans le seul but de proposer la culture dans le respect des règles, pour une soirée sous le signe de la quintessence du live.

C’est d’abord GUM! qui a la chance de fouler la scène, ce groupe bruxellois qui n’a pas grand-chose à envier à l’artiste australien du même nom. « Avant-Rock », c’est qu’on peut trouver sur leur page Instagram qui ne dévoile que peu. C’est donc cette soirée où ils introduisent leur son qui nous en apprend plus sur le quatuor mystérieux. Une musique instrumentale qui s’apprécie avec les yeux grands ouverts sur le talent de chaque musicien qui se montre plus présent au fur et à mesure des chansons. Il en ressortira de ce petit bout de temps passé avec eux que la scène belge a besoin de leurs chansons dans les oreilles et de leurs pieds sur scène un peu plus souvent.

Alors, TUKAN. Parlons-en. Il y a des groupes qui sont bons, il y a des groupes qui sont forts sur scène, puis il y a des groupes dont le potentiel dépasse ce que le groupe lui-même peut voir et espérer. Sans aucun morceau sorti sur les plateformes, ils avaient réussi à convaincre le Concours Circuit et bien d’autres, ça vous laisse imaginer la couleur des lignes que vous vous apprêtez à lire, je suppose. Désormais venus défendre le projet éponyme, voici TUKAN.

 

C’est à peine à l’arrivée du groupe que la foule, remplissant la jauge du VOLTA seulement deux heures après le lancement de la billetterie, se déchaîne sur les applaudissements. Il ne faut qu’une chanson pour que l’on comprenne pourquoi. Une musique instrumentale pourrait paraître plus difficile à s’approprier en live et surtout en pleine journée – eh bien, il n’en est rien. Pardonnez donc le ramassis de compliments que va vomir mon écriture, loin d’être un essai de faux éloge bidon, mais plutôt le résultat d’une admiration pour un premier concert digne de ce nom depuis des mois.

C’est à se demander si le groupe comprend le pouvoir de sa propre musique, car les chansons s’enchaînent et les applaudissements et standing ovations sont exponentiels. Il ne faut pas de parole, pas de blague dirigée au public, rien pour élever la musique qui est produite à ce moment précis. Cette musique se suffit à elle-même, c’est l’ambiance et la sphère globale des chansons qui prend le dessus. C’est d’ailleurs bizarre de le raconter par la suite parce que c’est un sentiment si éphémère mais intense qu’on l’oublie. Parce que cette musique, elle ne se pense pas, elle se ressent. Pompeux ? On vous le laisse, mais malheureusement bien réel.

Aucune chanson ne déçoit. On y retrouve les singles qu’on a déjà découverts, comme La Brousse et le génial Imago,  des chansons de l’EP et bien plus encore au fur et à mesure qu’on arrive à la pénombre. Chacune d’entre elles dessine un bruit ingénieux engendré par quelques instruments de façon simultanée, ils avancent ensemble mais séparément aussi, sans jamais nous perdre dans le processus. C’est un bruit précis et intense qui laisse quelques respirations le temps de l’un ou l’autre solo, nous permettant de nous souvenir du talent requis pour de telles performances de la part de chacun des artistes.

| Photos : Lea Patrix 

On y voit quatre personnes et on y entend 1000 genres. On se retrouve devant des caméléons qui mélangent les influences pour les fondre dans leur propre style. On peut parler de nu jazz ou de post rock, mais l’important ici c’est le « nu » (comprenez nouveau) et « post ». Malgré le mélange des genres qui s’opère depuis quelques temps maintenant, ceci est novateur. C‘est prendre tout ce qui se fait de mieux dans chaque genre, pour en faire un tout hybride qui nous met une grosse claque. On y entend du rock, du jazz, de la techno de temps en temps, du blues par moment, un peu de house aussi, et on en passe. On essaye à chaque fois d’y associer un autre artiste parce que l’intelligence de cette musique résulte dans le fait de nous rappeler des sentiments et des sensations musicales qu’on aime et qu’on écoute au quotidien en nous laissant imaginer en même temps.

Et pourtant, on ne s’en sent pas isolé·es – là sur les bancs du VOLTA – mais on se sent bien, seul·e et ensemble. Tout le monde sourit et vit le moment en profitant de chaque note. On est témoin d’une musique introspective mais généreuse qui projette énormément aussi, à la fois mélancolique et dansante. Elle convainc toutes les personnes sur son passage, qui ne manquent d’ailleurs pas de se lever et danser pour signifier la libération du moment, comme si rien n’était grave et que tout était beau. Un concert parfait pour la reprise, comme pour nous rappeler pourquoi on aime la musique live. On vous laisse donc découvrir leur musique virtuellement en attendant de pouvoir la vivre. Merci TUKAN !


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