Bicep balance un nouveau single et annonce son second album
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
09/10/2020

Bicep balance un nouveau single et annonce son second album

Après Atlas en mars dernier, le tandem irlandais Bicep est de retour pour dévoiler Apricots, nouvelle pépite d’électro structurée et impeccable. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, cette sortie annonce également un second album pour janvier 2021, intitulé Isles. Les deux poulains de l’écurie Ninja Tune (gage évident de qualité) promettent une approche différente pour ce nouvel opus, ainsi qu’une philosophie live repensée. De quoi nous faire rêver des jours meilleurs.

Initiateurs du blog musical et label FeelMyBicepAndrew Ferguson et Matt McBriar connaissent le monde de la musique électronique comme leur poche, évoluant dans celui-ci depuis plus d’une dizaine d’années (leur premier EP sortait en 2010). À l’aise sur des titres dansants et solaires, en témoignent leurs remix façon italo de tubes méconnus des années 90, c’est surtout leur verve plus expérimentale-futuriste qui a su convaincre. Le secret : un savant mélange de breakbeat 90’s et de nappes électroniques atmosphériques. Leur premier album éponyme, en voguant sur des productions finement exécutées, créait ainsi l’événement en 2017 et hissait des titres comme Glue ou Opal en tête des plateformes de streaming. Remarquable lorsque l’on connaît le caractère si underground du mouvement trance dans lequel Bicep évolue. En levant le voile sur deux des extraits qui le composent, le duo nous esquisse Isles comme un hommage à leur passé sur Belfast et leur présent sur Londres, puisant leur inspiration dans ces deux scènes électro.

“Nous avons des émotions très mitigées, liées au fait d’avoir grandi sur une île. Vouloir partir, vouloir rester.” Ce sont précisément ces émotions qui ont marqué leur passage d’une île à l’autre que les deux musiciens vont transplanter à Isles. Raconter des histoires avec des rythmes, toute la magie de la musique électronique. Ainsi, d’une part, on retrouvera une musique reflétant le contexte ambivalent des clubs d’Irlande (divisée entre le Nord et le Sud) qui offraient à voir des communions entre deux groupes sociaux politiquement opposés. C’est donc en hommage à cette culture musicale s’affranchissant des conjonctures qui l’entourent que Bicep intègrera les sonorités inspirées d’endroits comme le Shine, mythique nightclub de Belfast. Là-bas, on retrouvait “soit une électro très intense, teintée d’Italo, soit une techno vraiment agressive”. 

D’autre part, Isles réfléchira aussi les nombreuses cultures musicales entendues dans les rues londoniennes, ville cosmopolite par excellence. Véritable manifeste de ce choix créatif, Apricots se dresse comme un lumineux condensé de puissance. Les kicks de l’arrière-plan dynamisent l’ensemble, tandis que des fluctuations électroniques de synthés vaporeux assurent l’esprit nostalgique. Viennent alors les voix ciselées et loopées à l’infini, composant le corps plus théâtral et dramatique de Apricots. Ces voix, ce sont celles du choeur exclusivement féminin Le Mystère des voix bulgares, sur lesquelles se posent des chants malawiens frissonnants. Un choc des cultures intéressant et minutieusement orchestré. Le clip, distorsion sombre et hypnotisante de la nature qui nous entoure, est signé Mark Jenkin, fraîchement récompensé aux Bafta 2020 pour son film Bait.

“L’album est la version destinée à être écoutée à la maison.

La version live sera beaucoup, beaucoup plus forte.”

Si leur tournée colossale aux quatre coins du monde (Primavera, Coachella, Glastonbury, Dour, entre autres) leur a appris quelque chose, c’est que leur discographie tendait parfois à manquer de matière pour pouvoir s’amuser et se surprendre en live. “Surtout quand tu joues un morceau toutes les semaines pendant deux ans, tu veux avoir le sentiment de pouvoir le jouer différemment à chaque fois, lui insuffler une nouvelle vie” confiaient-ils au magazine Rolling Stone. Ainsi, les morceaux d’Isles s’éloignent de la tradition fixiste de production pour proposer des oeuvres malléables, revisitées à chacun des lives des deux magiciens. Si ça, c’est pas prometteur !


AGENDA :

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