Ça va aller : la poésie sombrement lumineuse de Terrenoire
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Auteur·ice : Océane Briand
02/06/2020

Ça va aller : la poésie sombrement lumineuse de Terrenoire

L’habitude rend l’inestimable banal et acquis d’emblée. Au fil de notre existence, nous sommes conduits à expérimenter, aimer et vivre. Tous ces éléments se rassemblent tout d’abord au contact des premiers pairs rencontrés au cours de l’enfance, lesquels nous invitent à la découverte de l’inconnu, du mystérieux. Nos premiers repères s’avèrent être nos parents, pour beaucoup. Alors, dès que la vie décide d’emporter l’un de ces deux piliers, ou les deux, tout se bouscule, le sens n’est plus et tout est ainsi remis en question. De ce drame, comme de beaucoup d’autres, on se relève toujours. C’est d’ailleurs ce que les deux frères de Terrenoire chantent dans leur nouveau morceau intitulé Ça va aller, titre sombrement lumineux extrait de leur premier album Les Forces Contraires, prévu pour la fin de l’été.

À échelles variées, notre confort se verra souvent bousculé, qu’on le veuille ou non. La mort, l’abandon, la rupture, la trahison, constituent quelques-uns de ces aléas réguliers qui déplaisent, déchirent, abîment et laissent des marques. Face à eux, le temps se présente comme notre meilleur allié. Il aide à comprendre, pour mieux accepter l’inattendu et le paradoxal. Certains requièrent un laps de temps, variant de quelques jours, semaines, mois à plusieurs années. Cette donnée mesurable se juxtapose à des remises en question constantes et existentielles, permettant d’aller de l’avant et de se dire que ces péripéties inévitables ne sont qu’une partie parmi tant d’autres. Apprendre à se relever afin de mieux entrevoir la lumière demande du courage. Équipés d’un bagage d’optimisme et d’entrain, Raphaël et Théo ont réussi, et ne font désormais plus qu’un avec la vie. Ça va aller. Trois mots qu’on a tous pris l’habitude de répéter sans modération, qui se mêlent au moindre contexte, et dont l’écho familier résonne en permanence, trois mots empreints d’un sens à la fois minimaliste mais puissant. Avec ce single, les Stéphanois offrent une poésie chantée, hymne à la bienveillance tout aussi intime qu’universelle. Dès les premières millisecondes, on se sent comme capturé et porté par leurs accords, épris d’un sentiment inqualifiable, oscillant entre un chagrin accablant et une fougue encourageant à se tourner vers le beau et le simple, la lumière et le réconfort. La magie Terrenoire a donc opéré.

Réalisé par leurs soins, ce clip mêle souvenirs d’enfance et d’adolescence, souvenirs d’un temps passé et chéri, ajoutés à ceux du temps présent. De ces images d’archive, émane l’idée de peurs envolées, d’un poids disparu et d’une nouvelle liberté. Et aussi, l’idée d’une douleur qui résistera malgré elle aux tant détestés jours sombres mais que la chaleur de l’amour et de la douce et apaisante alchimie des êtres gagnera toujours. D’ordinaire, un ça va équivaut à une banalité, une réponse niant l’évidence, opposée à la vérité redoutée, fonctionnant certainement comme un moyen de se rassurer. Ici, Terrenoire réussit à attribuer à ces deux mots une valeur nouvelle. Encouragé par ces bonnes ondes et poussé par les rayons de son soleil, le duo sublime notre notion du courage et exalte la définition de la vie. Voir le clair dans l’obscur, c’est peut-être ça la clé de l’épanouissement. Reste à chacun à trouver la sienne.

Retrouvez Terrenoire le 23 novembre à La Boule Noire !

© Crédit : Inès Ziouane

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