Ce qui ne vient jamais vraiment, le nouvel album entre ombre et lumière de Lesneu
"
Auteur·ice : Léa Formentel
04/03/2022

Ce qui ne vient jamais vraiment, le nouvel album entre ombre et lumière de Lesneu

C’est un deuxième album très personnel que nous délivre ici Victor Gobbé, alias Lesneu. Entre nostalgie des temps anciens et amours éphémères, ce disque aussi coloré que sa pochette nous invite au voyage.

Il n’est pas nouveau que les musicien·nes puisent dans l’introspection et aillent chercher des thèmes comme l’amour ou le fait de se sentir comme un·e raté·e. Mais Lesneu s’est appliqué à les retranscrire avec subtilité, nous plongeant dans la tristesse des sentiments perdus et des lendemains incertains. Ce qui ne vient jamais vraiment, c’est un voyage dans les souvenirs, rappelant les amours platoniques ou oubliées. Mais ce n’est pas seulement les thèmes que Victor a choisi d’aborder. Après avoir investi la chambre de son frère pour en faire son studio, Lesneu n’a pas hésité à aller des thèmes qui lui sont chers. Dans cette sorte de boîte à histoires, il nous raconte cette inlassable et impossible recherche du parfait sur On ne saura jamais vraiment ou encore la peur de lasser un ami à force de le voir sur le morceau T’ai-je dégoûté de moi. Et puis il y a des chansons qui se répondent comme Entre toi et moi et Entre moi et toi pour appuyer la narration présente tout au long de l’album.

 

Tes yeux, une chanson pop et poétique pleine de douceur est en contraste par sa lenteur avec Entre toi et moi, qui ouvre la liste des neufs titres de ce nouvel album. C’est d’ailleurs un des morceaux préférés de Lesneu, sur lequel on se laisse glisser tranquillement et qui rappelle sans nul doute les mélodies de Beach House. Avec un clip épuré et aussi délicat que ses paroles, Tes yeux nous fait basculer dans un temps que les moins de vingt ans (et même soixante, d’ailleurs) ne peuvent pas connaître.

Depuis son premier disque il y a déjà cinq ans, Lesneu s’applique à remettre au goût du jour des airs de toujours. Il va ainsi tenter d’exprimer des regrets ou s’interroger sur ces relations amoureuses jamais simples, celles entre autres que l’on fantasme avec des êtres intimidants et inaccessibles. Il y va même avec sa pointe d’humour en parlant de son avocatier mort (on vous laisse deviner le titre). Ce qui ne vient jamais vraiment a le mérite d’être sensible et juste, il invite l’auditeur à l’introspection et au doute, le tout porté par une voix en constante évolution. Minimalistes, ces neufs chansons vont à l’essentiel, sans user de plus de mots ou de notes que nécessaire, mais aussi en se parant d’artifices instrumentaux entre ombre et lumière. Lesneu délivre ici un disque chargé d’espoir, mêlant guitares orageuses de la dispute et saxo triste et langoureux du doute et de la rupture. C’est le cœur plus léger que l’on pose son casque après avoir écouté le tracklisting. Un véritable disque de son temps.


@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@